• Campagnes



    Marches de Bretagne

     

    La campagne de 1487 s'était soldée par un semi-échec pour l'armée royale.

     

    Celle-ci, après avoir réduit au mois de mars les possessions de Dunois en Poitou, se dirige sur la Bretagne.

     

    Après avoir obtenu l'ouverture des places forte (frontières) de Châteaubriant, Vitré, Ancenis et Clisson, elle avait pris Vannes, puis provoqué la débandade des Bretons devant Ploërmel.


    batail  

     

    Le siège de Nantes est levé le 6 août 1487 après des semaines de combat, grâce à l'intervention de l'armée de secours de Dunois. En repartant, l'armée royale laisse des garnisons à Vitré, Saint-Aubin-du-Cormier, Dol de Bretagne et Auray.

     

    Alain d'Albret, qui reçoit une nouvelle promesse de mariage de la part de François II , duc de Bretagne, envoie une armée de secours. Elle est arrêtée à Nontron.

     

    Le baron de Rieux rallie le camp du duc et Vannes est reprise en mars 1488. Une nouvelle campagne part au printemps 1488 de Pouancé.

    L'armée française est renforcée de mercenaires, d'une artillerie mise en œuvre par des spécialistes italiens et suisses, qui lui permet d'emporter villes et châteaux, dont :

     

    Le 23 avril, Châteaubriant, après une semaine de siège .

     

    Le 19 mai, Ancenis, investi dans la nuit du 12 au 13.

    Une trêve commence le 1er juin, et dure jusqu'au 9 juillet.

     

    Dès le 10, les troupes royales commencent d'investir l'importante Place de Fougères.

     

    Le 12, elle est complètement encerclée, et prise le 19.

     

    Les principales places gardant les entrées de la Bretagne sont alors aux mains du roi de France.

     

    L’armée des conjurés se rassemble avec grand retard : ce n’est que le 24 que la montre (revue de casernement) est faite par le duc de Bretagne.

     

    La décision est prise d’affronter l’armée royale, et de porter secours à Fougères.

     

    Apprenant seulement le 26 la chute de la ville, les conjurés décident de reprendre Saint-Aubin-du-Cormier, afin de rétablir un équilibre. Elle y attend l'armée royale.


    Déroulement de la bataille


    Plan de la bataille

    plan 

     

    Le 28 juillet 1488, l'armée du duc de Bretagne se présente, face à celle du roi de France, organisée ainsi :

     

    L’ost breton, dont François de Rohan (fils de Jean II) y trouve la mort .

     

    Les compagnies d’ordonnance (francs-archers) ; 2500 fantassins et

    arbalétriers Gascons et Béarnais, débarqués à Quimper, accompagnés par 1000 Aragonais ; 7 à 800 lansquenets allemands, reliefs de la petite armée de Maximilien d’Autriche ;300 archers

     

    Anglais environ, survivants de l'embuscade de Dinan, un certain nombre de Castillans ;les gentilshommes accompagnant les princes français ; soit un total de 11 à 12 000 hommes.

     

    A cette composition hétéroclite, s'ajoute un commandement disparate, dont font partie le maréchal des Rieux, adversaire du duc de Bretagne en 1487, le Duc d'Orléans, futur Louis XII et d'autres grands féodaux.


    Louix XII 200px-Louis-xii-roi-de-france

     

    L'artillerie bretonne comprend environ 700 pièces de toutes qualités à la fin du XVème siècle, y compris les pièces de places fortes et les pièces dépassées ; sur le champ de bataille, elle se révèle inférieure à son homologue. Peu de nobles bretons se sont joints à cette armée, et même certains prirent les armes dans l'armée royale.

     

    Cette armée affronte l’armée royale forte de 10 000 hommes dont 12 bandes d’infanterie (4000 hommes), 25 compagnies d’ordonnance, 200 archers de la garde royale, plus l’arrière-ban de Normandie et 700 à 800 arbalétriers. Elle est commandée par Louis II de la Trémoille.

     

    Parmi les chevaliers de l'armée du roi, se trouvent aussi des nobles bretons dont le vicomte Jean II de Rohan. L'artillerie royale était la plus puissante d'Europe à l'époque.

     

    Rieux fait revêtir à 1000 Bretons le hoqueton orné d'une croix rouge des archers anglais (une casaque faite de grosse étoffe matelassée avec du feutre, assez courte et sans manche, en remplacement de la cotte de maille).

     

    L'aile gauche et avant-garde de l'armée ducale est commandée par le maréchal des Rieux ; le centre est emmené par Alain d'Albret, avec l'artillerie à l'arrière (sur le flanc droit pendant la bataille) et la cavalerie. Les troupes royales arrivent sur le champ de bataille par petits groupes dispersés, avec à l'avant-garde Adrien de L’Hospital, le corps principal dirigé par La Trémoille, et l'arrière-garde par le maréchal de Baudricourt.

     

    Du côté conjurés, le duc d’Orléans, Lord Scales et le prince d’Orange combattent à pied, avec leurs gens, pour leur remonter le moral. La bataille débute par un échange d'artillerie, qui entame les forces de part et d'autre.

     

    L’armée des conjurées attend jusqu’à 14 h 00 que l’armée royale se mette en place, mais avant que celle-ci ait fini de tenir son conseil de guerre, l'attaque est lancée avec une charge sur le flanc droit des troupes royales.


    350px-Saint-Aubin-Du-Cormier

    Cette charge réussit à enfoncer fortement les rangs royaux, au cri de saint Samson (saint du jour).

    La Trémoille mène l’offensive au milieu de la bataille, et crée une faille dans le front breton.


    La Trémoille tremoill

     

    Comme dans la plupart des batailles médiévales, le moment décisif tient en moins d’un quart d’heure.

     

    L’arrière-garde reste en retrait. La faille est par contre aussitôt exploitée par l'artillerie royale et une charge de la cavalerie italienne emmenée par Jacomo Galeotta. De Rieux et Albret s’enfuient, l’un à Dinan, l’autre à Rennes.


    Maréchal des Rieux rieux

     

    C’est alors le massacre, aucune demande de grâce contre rançon n’étant acceptée, ni sur le champ de bataille ni pendant la poursuite qui suivit.

     

    Au cours de la bataille qui a duré quatre heures, 7 à 8000 conjurés restent sur la lande de Saint Aubin du Cormier contre 1500 dans le camp royal.

    A DEMAIN POUR LA FIN


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