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Par ZAZA-RAMBETTE le 29 Mars 2016 à 06:01
L'Ile de Batz se situe dans le Finistère nord, au large de Roscoff. Elle mesure 3,5 km de long sur 1,5 km de large.
C'est une Ile qui compte 500 habitants sur 350 hectares. Entourée par la manche, l'Ile de Batz bénéficie d'une influence climatique très douce.
Des paysages uniques, des parcelles délimitées par d'étroits chemins d'exploitations.
On cultive principalement de la pomme de terre primeur, du chou-fleur, du fenouil, de la carotte, du céleri, de l'oignon rose ainsi que de l'échalote.
Les agriculteurs de l'île, ceux qui ne cultivent pas en Bio, adhérent à la Sica de Saint Pol de Léon.
Cet organisme est entièrement gérée par les producteurs adhérents, et ce à plusieurs niveaux :
• Les 1.100 exploitations, réparties en sept cantons légumiers, élisent les délégués de base pour un mandat de trois ans (un délégué pour 5 exploitations).
• Dans chaque canton, les délégués de base élisent les administrateurs pour un mandat de trois ans. Is forment, avec les représentants des sections horticoles, le Conseil d'administration de la Sica. Les administrateurs élisent le président.
• Dans chaque station de conditionnement, les producteurs élisent un conseil de station et un président.
• Chaque station délègue des représentants aux différents Comités de gestion produits (un Comité par légume), qui suit et adapte au quotidien les modalités de mise en marché.
Au total, quelque 300 producteurs adhérents exercent une fonction de responsabilité.*-*-*-*-*-*
La pomme de terre primeur est le légume emblématique de l'Ile de batz.
C'est une production fragile et délicate qui nécessite de la part du producteur beaucoup de soin et d'attention. Le tubercule doit être planté dans des conditions optimales, c'est-à-dire un sol exempt de champignon, une terre souple et réchauffée (naturellement bien sûr!).
Les producteurs ont su préserver les techniques qui en font une spécificité. Les terres légères et sableuses sont fertilisées aux algues, un fertilisant naturel, ce qui donne à la pomme de terre un goût et une saveur unique.
Le copain NONO, comme beaucoup d'îliens, broie et étale le goémon. Il s'agit de la bande de terrain le long de la propriété familiale.
Une fenêtre de beau temps fin février 2016 a permis à Géraldine et Manu, sur l'Ile de Batz, de poursuivre les plantations de pomme de terre primeur.
Chaque année, les plantations s'étalent de janvier à mars, mais cette année, le planning du mois de janvier a été bousculé par le mauvais temps.
Cette année nous devrons donc attendre un peu plus longtemps avant de déguster ces délicieuses pommes de terre de plein champ.
Ici, elles sont plantées dans des parcelles de terre sableuse, à la main ou la planteuse selon la taille des parcelles.
Beaucoup d'agriculteurs îliens ont adopté l'agriculture Bio, collectée par Biomas
ou BioBreiz.
La première pomme de terre disponible pour la consommation est une culture de tunnels.
Les pommes de terres de plein champs sont récoltées plus tard, mais sont recouverte d'une bâche
pour les protéger des vents dominants, des variations de températures brusques et bien entendu des lapins sauvages qui pullulent sur l'île !
Les premiers sarclages et buttages s'opèrent un mois après la plantation.
Sur les parcelles bio
De façon manuelle
Ou pour les plus gros agriculteurs, comme le copain NONO, après le débâchage, grâce à une technique de brûlage des mauvaises herbes entre ses rangs de pommes de terre.
Ensuite, il engraisse à nouveau ses plants, avec un mélange de guano (fiente d'oiseaux) et de maërl (un dépôt naturel de sable, rejeté par la mer sur les littoraux bretons)
S'en suivent les phases d'observations des températures, de l'hygrométrie car la culture reste très sensible. Les pommes de terre sont sujettes à de nombreuses maladies, la plus fréquente étant le mildiou.
Les parcelles voient les pommes de terres pousser sur l'île !
L’arrachage de la pomme de terre primeur se pratique manuellement de façon à ne pas abîmer le légume.
Dans les serres
Chez les agriculteurs Bio
Mado et Alain Glidic
Vous retrouverez en bouche une saveur sucrée, un goût unique et un caractère prononcé celui des terres bretonnes.
Fondante et savoureuse, la variété du moment se nomme starlette,une variété de pomme de terre précoce, intéressante pour les productions primeurs. Elle produit des tubercules assez gros, d’une belle présentation et de bonne qualité culinaire.
A la récolte, on obtient une pomme de terre primeur à l'apparence "peleuse", à la peau fine et claire.
Afin d'en prendre le plus grand soin et d'éviter le verdissement, les caissettes sont recouvertes d'une coiffe opaque,
ou en sacs
La pomme de terre appartient à la famille des solanacées. Née sur les terres d'Amérique du Sud, ce tubercule rapporté par les espagnols a mis beaucoup de temps avant de se faire apprécier en France.
Au milieu du 19ème siècle, les maraîchers de la région parisienne se mirent à produire des pommes de terre primeur, succès qui gagna les régions au climat doux comme la Bretagne, la Provence et l'Aquitaine notamment.
Sans chauvinisme aucun, je trouve notre starlette bretonne et primeur, bien meilleure que la Bonnotte de Noirmoutiers qui est en réalité un produit né dans les terres de Basse-Normandie. Plus précisément à Barfleur, dans la Manche. C'est seulement dans les années 1920-1930 que cette pomme de terre primeur prendra racine sur l'île vendéenne. Aujourd'hui, la coopérative agricole l'exploite sous le nom de la Noirmoutrine, comme les autres primeurs.
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