• L'homme à la tête de poulain (fin)

     

    Bez’a zo brema pell-amzer’
    D’ar c’houlz m’ho devoa dennt ar ier.



    Il y a de cela bien longtemps,
    Quand les poules avaient des dents

     

    horseboy.jpg

     

    Aussitôt elle vit arriver son mari, avec sa tête de poulain, couvert de poussière et fort en colère.
    — « Ah ! malheureuse », s’écria-t-il, « qu’as-tu fait ? »

     

    A présent, je pars, et tu ne me reverras plus jamais !

     

    Et il partit aussitôt, sans même l’embrasser.

     

    Elle se leva pour le retenir ; ne le pouvant pas, elle courut après lui.
    — « Ne me suis pas ! » lui cria-t-il.

     

    Mais elle ne l’écoutait pas, et courait toujours.
    — « Ne me suis pas, te dis-je ! »


    Elle était sur ses talons, elle allait l’atteindre ; il se détourna alors et lui donna un coup de poing en pleine figure.

     

    Le sang jaillit jusque sur sa chemise, et y fit trois taches.
    — « Puissent ces taches », s’écria la jeune femme, « ne pouvoir jamais être effacées, jusqu’à ce que j’arrive pour les enlever moi-même ! »
    — « Et toi, malheureuse », répondit son mari, « tu ne me retrouveras que lorsque tu auras usé trois paires de chaussures de fer à me chercher ! »

     

    Pendant que le sang, qui coulait en abondance du nez de la jeune mère, l’empêchait de poursuivre, l’homme poulain continuait sa course, et elle l’eut bientôt perdu de vue.

     

    Alors, elle se fit faire trois paires de chaussures de fer, et partit à sa recherche.

     

    Elle allait au hasard, ne sachant quelle direction prendre.

     

    Après avoir marché pendant dix ans, sa troisième paire de chaussures était presque usée, quand elle se trouva un jour auprès d’un château, où des servantes étaient à laver du linge, sur un étang.

     

    Elle s’arrêta un instant pour les regarder, et entendit une des lavandières qui disait :
    — « La voici encore, la chemise ensorcelée ! Elle se présente à toutes les buées, et j’ai beau la frotter avec du savon, je ne puis enlever les trois taches de sang qui s’y trouvent ; et demain le seigneur en aura besoin pour aller à l’église, car c’est sa plus belle chemise ! »


    La jeune femme écoutait de toutes ses oreilles. Elle s’approcha de la lavandière qui parlait ainsi, et lui dit :
    — « Confiez-moi un peu cette chemise, je vous prie ; je pense que je réussirai à faire disparaître les taches. »

     

    On lui donna la chemise ; elle cracha sur les taches, la trempa dans l’eau, puis la frotta, et les taches disparurent.
    — « Je vous remercie », lui dit la lavandière ; « allez au château, demandez à loger et tantôt, quand j’arriverai, je vous recommanderai à la cuisinière. »

     

    Elle se rendit au château, elle mangea à la cuisine avec les domestiques, et on la fit coucher dans un petit cabinet, tout près de la chambre du seigneur.

     

    Tous les lits étaient occupés partout.

     

    Vers minuit, le seigneur entra dans sa chambre.

     

    Le cœur de la jeune femme battait si fort, de se trouver si près de son mari, qu’elle faillit s’évanouir.

     

    Une cloison de planches seule les séparait l’un de l’autre.

     

    Elle frappa avec son doigt sur la cloison ; son mari répondit de l’autre côté.

     

    Elle se fit connaître, et son mari s’empressa de venir la rejoindre. Jugez s’ils furent heureux de se retrouver, après une si longue séparation, et tant de maux soufferts !

     

    Il était grand temps ! Le lendemain devait se célébrer son mariage avec la fille du maître de ce château.

     

    Mais, il fit remettre la cérémonie, je ne sais sous quel prétexte, et comme le festin était préparé, et que les invités étaient tous arrivés, on se mit à table.

     

    L’étrangère, belle comme une princesse, quoique peu parée, fut présentée à la société, par la fiancée, comme sa cousine.

     

    Le repas fut fort gai. Vers la fin, le fiancé parla ainsi à son futur beau-père:
    — « Beau-père, je voudrais avoir votre avis sur le cas que voici : J’ai un joli coffret, rempli d’objets précieux, et dont j’avais perdu la clef. J’ai fait faire une nouvelle clef, et je viens maintenant de retrouver la première. A laquelle dois-je donner la préférence ? »
    — « Respect est toujours dû à ce qui est ancien », répondit le vieillard ; « il faut reprendre votre première clef. »
    — « Eh bien ! voici ma première femme, que je viens de retrouver, car je suis déjà marié ; et comme je l’aime toujours, je pense qu’il me convient de la reprendre, comme vous l’avez dit vous-même. »

     

    Grand fut l’étonnement de tout le monde ; et au milieu du silence général, il prit sa première femme par la main, et sortit avec elle de la salle du festin.

     

    Ils retournèrent dans leur pays et vécurent heureux ensemble, le reste de leurs jours.

     

    Conté par Barbe Tassel, au bourg de Plouaret. — 1869.

     

     

     

     

     

     

     

     

    « Humour du vendredi...!!!!!Blagounette du samedi...!!!! »

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  • Commentaires

    23
    Lundi 9 Août 2010 à 15:26
    Béa kimcat

    j'aime bien les contes

    22
    Samedi 7 Août 2010 à 18:03
    nettoue

    Psittt, il était bien près de se consoler, ... je n'aime pas ce poulain !

    Bisous ma zaza

    21
    Samedi 7 Août 2010 à 11:43
    LE CHEMIN DU BONHEUR

    Il avait beau être ensorcelé l'a aucune excuse pèpère ! Bon il connaissait pas les nouvelles lois c'est ça ?

    Plouaret c'est ma gare quand je vivais sur la côte de granit rose il n'y a pas si longtemps.

    Bisous DE CHAT EN CHATS

    20
    Samedi 7 Août 2010 à 09:41
    Monelle

    Si ce n'est pas de l'amour ça !!!!!

    Merci pour cette belle histoire

    Bon W.E.

    Monelle

    19
    Samedi 7 Août 2010 à 06:59
    mel-and-tof

    Bonjourma Zaza chérie

    Je pars pour la journée ,voilà pourquoi je passe si tôt

    Je te souhaite une excellente   journée ma puce

    Gros bisous Méline

    18
    Samedi 7 Août 2010 à 06:00

    j'aime pas la fin ! Elle a oublié qu'il avait tué ses soeurs ! pfffffffffff

    Bon week end ! Bisoux. +++



    17
    Vendredi 6 Août 2010 à 23:36
    mel-and-tof

    Bonsoir ma Zaza Chérie

    L'hist(oire ne pas fini par"iLs vécurent heireux et eurent beaucoup d'enfants"

    Ce n’est pas la grande foule aujourd’hui

    J’ai bien du mal avec les blogs

    Je te souhaite une excellente  nuit

    Gros bisous Méline

    16
    Vendredi 6 Août 2010 à 21:38
    l'Angevine

    je peux remarcher,ms jambes ne sont plus douloureuses!!!!lol,bon avec ma copine nous venons de décider de faire la randonnée à Parnay et celle d'Epiré!!!!lol

    passe d'agréable moments et bisous

    15
    Vendredi 6 Août 2010 à 21:08
    FRANCOISE

    Je ne pense pas en ce qui me concerne, que j'aurai couru après un homme qui m'aurait frappée ! Je suis une soixantehuitarde tu l'auras compris, j'ai fait les barricades ! Bises. FRANCOISE

    14
    Vendredi 6 Août 2010 à 20:16
    SONYA

    j'ai des larmes aux yeux

    ce conte est touchant

    il y a tant de leçons à en tirer

    le pardon , la réconciliation, , l'amour après une faute...

    très beau ma Zaza

    13
    Vendredi 6 Août 2010 à 19:40
    Anne Bilou

    bonsoir zaza

    un bien bon conte !

    en fin de compte l'amour quand il le veut vraiment est toujours le plus fort

    et gagnant

    tout gros bisous passe une bonne soirée

    12
    Vendredi 6 Août 2010 à 17:58
    catcent

    Tres beau conte qui fini bien.

    Bisou ZAZA et bisou à ta maman Angélina sur son ile.   Bye

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    11
    Vendredi 6 Août 2010 à 15:35
    nettoue

    On ne flanques pas son poing dans la figure d'une épouse même trop bavarde ! Quel rustre que ce poulain là

    J'attends la suite

    Bisousss ma Zaza

    10
    Vendredi 6 Août 2010 à 15:32
    Quichottine

    Finalement je suis contente car l'histoire finit bien, pour eux deux.

    De belles péripéties !

    Merci pour ce conte, Zaza. Je ne le connaissais pas.

    9
    Vendredi 6 Août 2010 à 14:50
    peintrefiguratif (ra

    merci de ta réponse

    bises

    8
    Vendredi 6 Août 2010 à 14:36
    peintrefiguratif (ra

    eh alors il a toujours sa tête de cheval l'histoire ne le dit pas bisous

    7
    Vendredi 6 Août 2010 à 13:45
    moqueplet

    hereusement que l'on a K2R, c'est quand même plus pratique, merci pour cette histoire, et pase un bel après midi

    6
    Vendredi 6 Août 2010 à 13:31
    alexomy

    http://youkette.chez-alice.fr/entetes/bonjour1/oiseau1.gif

    Et bien quelle histoire.

    Merci de nous l'avoir contée!

    Bises et bonne journée.


    5
    Vendredi 6 Août 2010 à 13:28
    Louly cot cot cot

    Coucou !

    J'espère que tu vas bien, en travaux actuellement donc pas beaucoup de temps.....BON WEEKEND

    4
    Vendredi 6 Août 2010 à 11:41
    micha

    BONNE APRES-MIDI!!!! ET BISOU!!!

    3
    Vendredi 6 Août 2010 à 11:06
    marine-over

    super ,une belle fin .bonne journée bisous

    2
    Vendredi 6 Août 2010 à 09:55
    virjaja

    domage que ce soit fini, mais ça fini bien, c'est le principal! gros bisous. cathy

    1
    Vendredi 6 Août 2010 à 07:39
    Labaronne

    j'attendais bien sur une fin heureuse, mais je suis en plus enchantée

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