Initiation à l’art du contrepet. (suite)

LES GRAINS DE LA SAUCE FONT MONTER

LA CROQUETTE DU GAI MARMITON

- Germaine, nettoie donc ce feu, et donne un rouge à ce vieux Gaston. Sens-tu, ce bleu émane ! On perçoit de loin l’effet de tes collations !

Attention, ces denrées, çà se brûle ! Et ne remue pas trop le thym quand tu sauces. Laisse donc les fèves, ta rate est trop échaudée.

Je refuse ce bout de chair calamiteux. Quoi ! C’est seulement la veille, que tu cherchais du côté des courges ? Je comprends : Tu cherchais les doigts du jar !

Ayant vidé mon vin à demi, elle mima la peine :

- Elle est bien triste, la pitance de votre bar, et pourtant, vous n’arrêtez pas de bouffer des rillettes ! Faisons plutôt la moule au riz, mais je vais encore louper l’écaille ! Et je ne veux plus de votre infect riz au vin, c’est un riz batave !

Montant la sauce à gros grains, je sentis augmenter le volume de ma bisque dans l’état lié. Tout en lui expliquant les rites de la bisque, je lui fis déguster ma bath de bisque, pendant qu’elle ronchonnait, la rate malgré tout dilatée :

- Ce condiment risque d’abîmer ma belle mâche, et voilà qu’il me présente au bout de lard à déchet ! Enfin, ce lard maudit !…