En savoir plus sur l’origine de ces calvaires

En parcourant la Bretagne et en observant ses calvaires, trois grandes familles se détachent naturellement.

Nous y trouvons les calvaires monolithiques, croix nées d'un seul bloc de pierre, les calvaires à croix unique avec ou sans base et enfin les calvaires à croix multiples, sans aucun doute les plus riches artistiquement avec ceux cités juste auparavant.

Qualifiable "d'originels" ou "basiques", les calvaires monolithiques ne sont pas forcément les plus anciens et les plus rudimentaires d'entre eux.

Ceux-ci font preuve bien souvent d'une sensibilité aiguë quand à l'histoire qu'il relate, leur dessin ou leurs motifs. Il est à noter que rares toutefois sont ceux représentant un personnage à l'instar de celui de l'abbaye de la Meillerie en Loire-Atlantique.

Viennent ensuite dans la liste, les calvaires à une seule croix que l'on puit tout aussi bien rencontrer isolé au détour d'un chemin que dans le cadre d'un enclos paroissial, le plus célèbre et impressionnant d'entre eux étant celui de l'enclos de Guimiliau dans le nord Finistère avec sa masse prolongée par des éperons comprenant plus de deux cent personnages.

Guillemillau

Pour finir, se dressent ci et là les calvaires à croix multiples, généralement composés de trois croix à l'instar de la crucifixion de Jésus Christ et des larrons, l'un de leurs plus beaux spécimens se situant à Plougastel-Daoulas dans le Finistère.

Plougastel-Daoulas

Les principales scènes représentées...

Vous déclarer qu'un calvaire n'est autre qu'un livre de pierre ne consisterait à ne rien vous apprendre. Mais si un calvaire est effectivement un ouvrage narratif, encore faut-il savoir le lire et comprendre le message qu'il souhaite faire transparaître. Pour commencer, il est primordiale de replacer l'édification de ces oeuvres dans leur contexte initial pour mieux comprendre leur rôle et leur fonction.

En effet, dès le 16ème siècle, les calvaires commencent à fleurir au cœur des enclos paroissiaux aux côtés de l'église et du cimetière. En ce temps-là, les tombes ne possèdent pas de croix individuelles (celles-ci remontant au début du 19ème siècle) et les trépassés sont donc enterrés la tête vers l'Est tout autour du monument sensé les guider vers la vie éternel. Il s'opère donc autour de cette croix un lien étroit entre les morts partis pour un monde meilleur et les vivants demeurés ici-bas pour entretenir leurs souvenirs.

Ainsi, ne soyez nullement étonnés de ne point découvrir sur les calvaires bretons de représentations des miracles de Jésus Christ ou d'un quelconque message évangélique, la dévotion essentielle d'alors étant liée à l'humanité du Christ, à sa naissance, sa vie, sa souffrance et sa mort, un peu à notre image de simple terrien.

Enumération des grandes scènes représentées :

Les scènes représentées sur les calvaires bretons sont généralement classées en deux grandes périodes distinctes que l'on appelle "Prélude" et "Postlude".

Prélude :

L'annonciation de Pierre Paul Rubens 

La visitation par Jacopa de Pontromo 

La nativité - gravure de la bible 

Les mages par Tiziano Vecellio 

La fuite en Egypte par Nicola Poussin 

La présentation - Fresque de Fra Angelico  

Jésus parmis les docteurs par Albrecht Dürer

Le baptême par Léonard de Vinci  

 Postlude :

L'entrée à Jérusalem par Juan de Flande

La Cène par Léonard de Vinci

Le lavements de pieds par Jacopo Rubusti

L'agonie de Jésus par Nicolas Poussin 

L'arrestation du Christ par Rembrandt

Le jugement chez le grand prêtre par Frans Franken,

Le reniement de Pierre par Georges de la Tour  

Chez Pilate d'Antonio Ciseri  

Le chemin de croix par Maurice Denis La crucifixion et la mort de Jésus de Von Eick 

La pietà par Michel-Ange  

L'ensevelissement du Christ par Jean de la Borde  

La résurrection. par Nicolas Loir

A demain pour la suite