-
Les îles du Ponant (suite)
L'île de Groix
« Qui voit Groix voit sa croix »
Culture
La langue bretonne, sous la forme de son dialecte vernaculaire groisillon, a disparu au cours du 20ème siècle, en moins d'un siècle.
Avant 1914, la quasi-totalité des quelques 5500 habitants de l'île parlait ce dialecte.
Dans les années 1980, les derniers locuteurs disparaissaient.
Le linguiste allemand Elmar Ternes a étudié le groisillon dans un livre d'une très bonne tenue scientifique: « Grammaire structurale du breton de l'île de Groix », publié en 1970 à Heidelberg.
L'île héberge le Festival internatinal du film insulaire, depuis août 2001.
Le programme du Festival du film 2010
Ile-de-Groix
Jeudi 19 août 2010
Au Cinéma des familles, à 9 h 30 : Kontinuasom, d'Oscar Martinez, Cap Vert.11 h : Madagascar, carnet de voyage, de Bastien Dubois, Madagascar. 11 h 30 : Requecho, mil años después, d'Humberto Saco, Pérou. 14 h 30 : Acqua in bocca, de Pascale Thirode, Corse. 16 h : Terre de feu, fille du vent, de Bernard Boyer, Patagonie. Soirée Haïti, à 18 h : Les illuminations de Madame Nerval, de Charles Najman et Emmanuelle Honorin. 20 h 30 : The Agronomist. 22 h 30 : Royal Bonbon.
A Port-Lay 1, 9 h 30 : Outre-mer, Outre-tombe, de Gilles Elie-dit-Cosaque. 11 h : Le pays à l'envers, de Sylvaine Dampierre. 14 h 30 : Haïti, le pays du dehors, d'Evelyne Garcia Jousset. 16 h : Moloch Tropical, de Raoul Peck.
A Port-Lay 2, 9 h 30 : Le profit et rien d'autre, de Raoul Peck. 11 h : Des hommes et des dieux, d'Anne Lescot et Laurence Magloire. 14 h 30 : Doubout, de Rodney Passave. 16 h : La femme qui passe, de Véronique Kanor. 16 h 30 : Baré, de Véronique Kanor. 17 h : La Guadeloupe, une colonie française ?, de John Paul Lepers. 18 h 15 : Contes de cyclones en septembre, de Christiane Succab-Goldman.
Sous chapiteau, 18 h 30 : Chronique d'une catastrophe annoncée, d'Arnold Antonin suivi d'un débat sur Haïti.
En plein air, à 20 h 30 : Concert de Bekoto, Madagascar. 22 h, projections de Zétwal, de Gilles Elie-dit-Cosaque. 23 h : concert Bob Bovano. Minuit : Adjabel, Haïti.
L'Ecomusée de l’île de Groix
Le milieu naturel
L'île de Groix, née du choc entre deux masses continentales, est encore un terrain de prédilection pour la recherche en géologie et minéralogie. Essentiellement constituée de micaschistes variés, dont on voit des échantillons en vitrine, elle est renommée pour la présence de roches basiques en surface, et pour ses grenats, en incrustation sur différents minéraux, dont l'érosion donne les fameux "sables rouges".
La maquette de l'île, complétée par des cartes et une vue aérienne, permet de comprendre les contrastes démographiques et économiques entre la partie Ouest "Piwisi", bordée de hautes falaises peu accessibles et plus exposée au vents dominants, et la partie Est "Primiture" plus basse, bénéficiant des meilleurs ports, d'un climat plus clément pour l'agriculture et à laquelle ses plages, plus nombreuses qu'à l'Ouest, fournissent désormais un "atout" supplémentaire. Toute une richesse culturelle accompagne ces différences, dans le breton parlé à Groix, dans la recette locale du "Kouign Pod" (Tchumpôt) ...
Les aquariums, échantillons de "pouces-pieds" et crustacés divers illustrent la richesse des fonds sous-marins de l'île.
Les origines
Après le bref rappel de la période médiévale, l'animation lumineuse de la carte renvoie à l'évolution de l'implantation des villages, églises et chapelles. La proximité de Lorient, siége de la Compagnie des Indes, valut à Groix tout un réseau de fortifications au XVIIIème siècle afin d'en protéger les vaisseaux, à bord desquels ont navigué de nombreux Groisillons, quand ceux-ci ne pratiquaient pas la pêche. L'activité agricole permettait la construction d'une belle série de moulins.
L'agriculture
Les "sillons" ou billons, "en erùi ", parcelles de terre de forme allongée, à dos bombé, séparées par des fossés ou "nanteù", étaient engraissés par du goémon, que les Groisillonnes tiraient de l'eau avec des crocs et transportaient sur des civières, ou bien par du fumier. Divers instruments agricoles sont regroupés ici : fourche pour casser les mottes, plantoir à pommes de terre, "pigell" à légumes...
Des chevaux à "moustache" ou barbus servaient aux labours, au transport, et au "dornaj". Chaque famille avait au moins une vache (voir barattes, moules à beurre) et un cochon. On égorgeait ce dernier sur la bassette "er vasset" à l'intérieur de laquelle on l'ébouillantait pour lui raser les soies, et on le découpait ensuite sur une civière.Le cheval à moustache
Les pèches
Après avoir pratiqué principalement la pêche à la sardine à bord de petites chaloupes creuses, les marins de Groix se lancent, à partir du milieu du XIXème siècle dans la pêche au large, plus profitable, à bord de robustes chaloupes pontées, alternant le thon l'été (depuis les parages de la péninsule ibérique en juin jusqu'aux abords de la mer d'Irlande en septembre) et la grande drague l'hiver, au large de la Rochelle.
L' île de Groix devient le premier port d'armement thonier français, de 1870 jusqu'aux approches de la deuxième guerre mondiale. La construction navale évolue : introduction, dans les années 1880, d'une petite voûte à l'arrière des chaloupes pontées, jusqu'alors vertical : remplacement par Pierre Baron à bord de la Sidonie, en 1883, du gréement au tiers par un gréement aurique (plus manœuvrable par mauvais temps, et plus compatible avec la manœuvre des tangons, longues perches auxquelles sont gréées les lignes servant à pêcher le thon). La voûte arrière devient carrée, plus facile et moins chère à construire, la quille est mise en différence, et on aboutit aux formes élancées du dundée
L'essor de Port Tudy
A partir des travaux portuaires des années 1860-1892, une quantité d'activités maritimes s'implantent à Port Tudy, accompagnant l'apogée de la pêche : charpentiers, voiliers, forgerons, conserveries, bistrots-épiceries, magasins d'avitaillement et dépôts de peinture pour les bateaux, tout autour du port et le long des routes d'accès.Les petites pêches
Celles-ci, dont l'existence a précédé la pêche au large, et qui lui survivent après le déclin des années 1950-60, sont d'une grande diversité. Là aussi, la sardine est abandonnée pour des espèces plus lucratives, en particulier les crustacés, qui prospèrent sur les fonds rocheux dont bénéficie la côte ouest de l'île .Bien d'autres pêches sont pratiquées, selon la nature des fonds ou les saisons, mais toujours l'économie des moyens est palliée par une véritable ingéniosité technique.
Le sauvetage
Plusieurs canots se succédèrent à la station de sauvetage de Groix, créée en 1866 (voir la maquette du "Rosalie-Marchais "(photo ci-dessous) , canot à voile et à avirons -1901-1933-, ou le Grussenheim-Alsace construit en 1950, baptisé en souvenir du combat du village alsacien de Grussenheim où périt Daniel Bô, fils du donateur).
Le matériel et les techniques de sauvetage (bouée-culotte, lance-amarre...)sont regroupés au fond, tandis que l'on aborde l'organisation humaine et les sauveteurs sur la mezzanine.
Les lieux se sociabilité
Les bistrots-épiceries de Groix, jadis extrêmement nombreux, avaient des parts dans l'armement des thoniers, et servaient de fournisseurs pour la flotte de pêche. Dans ces lieux de rencontre on jouait au jeu de la vache, les familles se réunissaient au moment de la partance, on faisait le décompte des parts en fin de campagne.
D'autres occasions rassemblaient les gens de Groix : les passages à bord du "petit vapeur" (liaison régulière à partir de 1873),
les séances au lavoir ou douet ("ar poull") où les femmes agenouillées dans leur "karreos" échangeaient les nouvelles, les cérémonies religieuses et les pardons...La chronique de la vie de la population était tenue par la "Croix de Groix" de l'abbé Noël.
Fil d'achives 1966
Tags : groix, ile, port, peche, bord
-
Commentaires
J'adore ces cartes postales anciennes, qui reflètent bien la vie d'autrefois !
Etonnant ce chaval à moustache, je ne savais pas que ça existait, ou eut existé !
Bon lundi, bises !
Bel article, Zaza ! Je remarque la crevette (un Bouquet) et le Congre, mais pas seulement ;)
J'émerge comme je peux... Je reviendrai.
Gros bisous
Merci de cette présentation de cette ile de Groix, c'était de toute beauté. Et bien un cheval à moustache, la première fois que j'entend parler de cela, une chance qu'il y a la vieille photo :-))
Bisou ZAZA et Angelina bonne soirée
Un très bon panorama historique !
J'aime beaucoup les cartes postales anciennes.
Merci pour tout, Zaza. Gros bisous.
Waouh !!!!!!!! Un sacré article bien rempli ! Ma préférence et tu t'en doutes : les vieilles cartes ! Trop belles ! Passes une bonne soirée ainsi qu'une excellente semaine. @+ Amicalement. Patrick.
Ah bon Zazou, je croyais que tu expliquais que c'était une race spéciale de chevaux à moustaches de l'Ile de Batz, au demeurant elle est sympa la photo !
De belles cartes anciennes et gravures mais c'est quoi ce cheval à moustaches, c'est du foin qu'il a dans la bouche ? Tu rigoles !
Bonsoirma Zaza chérie
Ces bateaux à vapeur étaient des merveilles
J'aime toujours des articles qui sont toujours de'un intérêt qui me sidère et ces photos en N &B ojoute à la véracité de ton texte !!!
Je te souhaite une bonne soirée ma douce amie
Gros bisous Méline
Juste le temps de t'embrasser et d'un clic. je reviens plus tard ma chérie car je ne veux rien manquer
merci pour ces infos, tres belle article, mais que de travail, chapeau!
bon dimanche chez nous soleil youpi
des bisettes
et caresses auxt toutous
simon mum
superbe ton petit film, qui retrace cette vie qu'avait nos ancêtres....et merci pour ces belles cartes postales, et que l'on garde longtemps encore tous ces souvenirs, c'était magnifique....bonne journée à toi
Un peu triste, tout ça: la culture de Groix est morte, alors on fait un festival pour importer des cultures exotiques.
Ajouter un commentaire
Il est vrai ce cheval ou pas . A bientôt