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Le secret de Koren (2ème partie)
Le secret de Koren
Deuxième partie
Il tendit le bras pour se saisir l’une des boules de papier, la déplia, grimpa sur la chaise et posa la feuille sur la table. Koren commença à lire la prose de Karouant. Une fois avoir terminé le récit, il fut d’accord avec le propriétaire de la maison : son histoire ne valait pas un clou était bonne à jeter.
Mais l’idée de départ lui parut intéressante. Koren ne put résister à la tentation ! Il se saisit de la plume présente sur la table de bois, la trempa dans l’encrier
et debout sur la chaise se mit à réécrire l’histoire.
Au terme de quatre pages, fatigué, il laissa son ouvrage sur place et alla se coucher à son tour.
Au petit matin, Karouant se leva comme d'habitude selon un rite immuable. Il alla tirer de l’eau du puits. Et, après avoir fait sa toilette, se fit chauffer un bol de café bien fort.
Il s’attabla, posa son bol devant lui, se passa machinalement la main dans sa chevelure noire avant de mettre son chapeau et se caressa la moustache.
Soudain, il découvrit l’écriture de Koren. Il se mit à parler tout seul dans le penty.
- « Tiens ? Mais qu’est-ce que c’est que ça ? » Lança-t-il en se saisissant de la feuille. « - Les amours d' Anne Marie -, cela ressemble à mon histoire, mais ? Je ne me souviens pas d’avoir écrit cela ! Qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire ? Aurais-je des crises de somnambulisme ? En tout cas, ce récit est la meilleure prose que j’ai pu écrire depuis bien longtemps. »
Son Penty étant fermé à clefs, les volets étaient clos. Karouant se persuada qu’il ne se souvenait plus s’être levé durant la nuit pour écrire. Il s’attribua tout naturellement la paternité du texte de Koren.
Pour son malheur, le soir venu, il n’avait toujours pas réussi à ajouter ne serait-ce qu'un seul mot sur la feuille blanche, une seule phrase au texte de la nuit. Il se coucha et sombra dans les bras de "Morphée".
Vous aurez sans doute déjà compris que Koren ne put résister à l’envie de venir continuer son histoire.
Vous aurez aussi déjà deviné que la première chose que fit Karouant en se réveillant le lendemain matin, ce ne fut pas d’aller au puits, ce ne fut pas de se laver, ce ne fut pas de se préparer son traditionnel café.
Et vous aurez raison !
Karouant, à peine avait-il posé le pied sur la terre battue de son penty se précipita vers la table. Il découvrit alors que quatre pages de plus avaient été écrites dans la nuit, quatre pages d’un style de très bonne facture.
Le doute commença à s’installer en lui. Un doute sournois et tenace. Le genre de doute qui vous dévore toute la journée et ne vous laisse aucun repos.
Le soir venu, il s’allongea sur sa couche, un le lit clos, comme à l’accoutumé et fit mine de dormir pour voir ce qui allait se passer.
Il n’attendit pas longtemps avant d’apercevoir notre petit Koren se hisser sur la chaise et s’emparer de sa plume.
Karouant se redressa, assis dans son lit clos et engagea la conversation.
- « Ne te gène surtout pas ! » Cria-t-il à Koren dans son dos.
Le pauvre Koren sursauta et se retourna ver Karouant.
- « Ah ! C’est toi qui crie ainsi Karouant ! Pffft ! On peut dire que tu m’as fichu la frousse ! » Répondit le lutin en se passant la main sur le front.
- « Pourrais-je savoir ce que tu fais ma plume à la main ? » Demanda l'humain.
- « Allons, ne te fâche pas ! J’ai juste eu à cœur de t'aider et de retoucher ton histoire. »
- « Tu aurais pu me demander la permission. »
- « J’aurais pu aussi te jouer un vilain tour. » Répondit Koren avec un aplomb incroyable.
Karouant fit travailler ses méninges pendant un bon moment. Il n’était peut-être pas de bon ton de se disputer avec un korrigan. Il lui tint alors les propos suivants.
- « Ce que tu as écrit n' est pas mal, pour ne pas dire plutôt bien. En fait, je dois t’avouer que j’aime beaucoup, mais… »
- « Mais ? » Interrogea Koren
- « Cette histoire je l’ai déjà retournée des vingtaines dans ma tête. J’ai déjà essayé de la coucher de mille et une façons sur mes feuilles blanches. Il n’y a rien à faire, je n'arrive pas à la terminer. »
- « J’ai mon idée sur la fin. » Lui dit Koren. « Je la terminerai ! »
- « Oh non tu n’y arriveras pas ! Je serais prêt à t’en faire le pari ! »
- « Qu’est-ce que tu veux parier ! » Lui dit sereinement le korrigan, un large sourire aux lèvres.
Karouant réfléchit et lui dit alors.
- « Si tu ne parviens pas à me rendre une copie finie, "je dis bien, une copie de toi, entièrement finie", tu devras réécrire une autre histoire et ainsi de suite jusqu’à ce que tu y arrives enfin. »
- « D’accord, mais si j’y arrive ! Que me donneras-tu alors ? » Demanda le farfadet.
- « Oh ... si tu y arrives un jour, tu pourras alors me demander ce que tu voudras ! » Répliqua Karouant certain de gagner son pari.
Koren se mit immédiatement au travail et commença à écrire.
Six mois passèrent jusqu’au jour où…
- « J’ai fini Karouant ! J'ai terminé ! Je vais pouvoir te demander ce que je veux ! » Dit-il tout excité.
- « Attends que je regarde de plus près ! » Répondit le jeune homme.
Karouant se mit à lire l’histoire. Il la trouva délicieuse. Une fois arrivé au dernier feuillet il interpella Koren qui arborait un air goguenard.
- « C’est une histoire superbe ! » Lui dit-il. « Cependant elle n’est pas tout à fait terminée. »
-« Comment ça pas finie ? » S’interrogea le korrigan. « Mais si, elle est finie. Regarde ! J’ai même mis le mot fin. »
- « Peut-être, mais si tu ne la signes pas, qui saura que cette histoire est de ton cru et t'appartient bien ? Personne ! Or, nous étions bien d’accord ! Tu dois me donner une copie de toi entièrement finie. Allez ! Reprends la plume ! Il ne te reste plus qu’à la signer et alors tu pourras dire que toi, Koren, tu l’as ponctuée par ta signature. Ensuite je te donnerai ce que tu veux. »
Et Koren reprit la plume, tandis que Karouant éclatait d’un rire à faire vibrer les murs du penty.
Cela doit vous paraître quand même bizarre !
Pourquoi Karouant de gaussait ainsi ?
C’est que vous, vous ne savez pas encore ce que Karouant avait appris par son père
sur son lit de mort.
Je vous l’ai dit tout à l’heure, cette histoire comporte un secret. Et je me dois de vous révéler pour vous la conter la suite de cette histoire.
La famille Quemeneur est dépositaire d’un secret depuis la nuit des temps.
En effet, il y a fort, fort, fort longtemps, un des aïeuls de Karouant avait soigné la main blessée d’un korrigan et ce dernier. En guise de remerciement, il lui avait fait une révélation argumentant que cela lui serait peut-être utile un jour, à lui ou à l’un de ces descendants.
Depuis ces temps reculés aucun Quemeneur n’avait trouvé le moyen de l’utiliser, aucun, jusqu’à Karouant.
Ce secret, je vais vous le confier, mais ne le répétez à personne, je pourrais avoir des ennuis !
« Les korrigans ne connaissent que vingt-cinq des lettres de l’alphabet. Ils ignorent totalement la lettre K et de ce fait ne peuvent pas l’écrire. »
A demain pour la suite
Tags : koren, karouant, histoire, bien, boules, papier, chaise, propriétaire, clou, encrier, plume, table, bois
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Commentaires
Une énigme qui nous tient en haleine, la mystérieuse lettre "k" et l'attitude pas très sympathique de l'humain envers le petit korrigan à la belle plume... je cours, je vole lire la suite!
Gros bisous Zaza et bravo, excellent dimanche
Cendrine
Toujours aussi bien et captivant ;)
Les photos de bretons tu les trouves ou, elles sont magnifiques
Bonne nuit
Gibee
drôle de secret que cette lettre K
mais quand on regarde bien
Karouant doit beaucoup à korren
il lui a presque vendu son âme pour obtenir la fin de l'histoire
woauhhh c'est un grand rique de tout lui donner pour ces pages
gros bisous ma douce et très bon weekend
Bonsoir ma douce Zaza
Wouah purée, le Koren est bien dans le caca, comment va-t-il s'en sortir ?Voue le saurez demain en lisant la suite ..................C'est bien ça ?
Bonne soirée ma puce avec plein de gros bisous et plein de calinous à ta petite meute
Méline
Bonjour Zaza,
Ben moi j'aime pas "A demain pour la suite" moi je veux la suite tout de suite !
Bisous du vendredi Zaza,
Le suspens commence avec ce cas du K... heureusement qu'il n'y a pas de koalas ni de kangourous en Bretagne sinon, comment voudrais-tu écrire ces noms qui viennent des antipodes... C'est Kon et puis comment les korrigans écrivent-ils ce mot puisqu'il y a un K en tête de mot.
Si je comprends bien, ça risque de devenir une histoire sans fin ce conte... Ce serait pas mal car souvent une histoire finit mal ou tristement... Si tu ne connais pas la fin, tu risque de rester sur ta faim...
Bonjour Zaza,
J'adore les contes Bretons, " Oren " "Arouan" (J'ai un petit fils qui se nomme "Erwan" J'attends la fin, à demain. Bises bien amicales.
Henri.
adore les korrigans
de sacrés farceurs
a demain pour la suite alors
( soleil aprem j etais au jardin mais c'est bien sec cette année bon ben tant mieux la pluie nous en aurons cet hiver loll
bises
kenavo
Bonjour j'adore ce style de compte ainsi que les Korrigans je reviendrais demain pour lire la suite mais avant je vais allée lire la première partie ;) je vous souhaite une tres belle journée ensolleilé a beintot stéphanie
Je suis venue lire la suite avant de fermer mes valises.C'est vraiment prenant de lire cette histoire quel secret peut il y avoir là derrière ,je ne vois pas ,.Koren est quand même bien au courant de tout.
bonne journée ZAZa
gros bisous et bonne semaine
rosedesneiges
Bonjour ZAZA , quelle belle histoire , j' avais imaginé une autre fin mais la tienne est tout à fait plaisible ha ha ha , il s' est bien fait avoir le malheureux .
Bon vendredi à toi et à bientôt .
Gros bisous marseillais sous le soleil et la chaleur revenue .
Renée (mamiekéké) .
le coquin ce Breton il le tient ce petit lutin qui va lui servir de négre par la suite
bisous
Merci pour ce conte Zaza et belle journée avec ta maman, et oui, je suis aussi séparée de me deux chères filles et c'est très dur de se retrouver seule, alors, bichonne bien ta maman elle sera si heureuse que tu sois avec elle.
Bonne journée et mille bisous à partager avec ta maman.
Anniclick
6dany saillyVendredi 30 Août 2013 à 08:46vivement de savoir le fin ( mot du K ) , moi je suis replongée depuis avant hier dans la suite magistrale de mon livre, que j'aurai terminé ce soir tellement c'est EXTRA bisettes
5Mimi de BrugesVendredi 30 Août 2013 à 08:45Et alors ! je me creuse la tête avec ton histoire de k et rien ne vient, oren - arouan, ça ne se ressemble pas, alors pourquoi cette signature le fait elle rire ? à moins qu'en breton cela n'ai une signification ! c'est sans doute ça, mais je ne connais pas le breton moi hihihi.
Gros bisous
Bonjour Zaza,
J'ai vu ton nom sur plusieurs blogs et je permets de venir te saluer.
Bonne journée, bises amicales de Mireille du Sablon
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passionnante cette histoire ... nous attendons la suite, !