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L’Anguipède et Gilgamesh (fin)
Légende armoricaine (fin)
La nature reprend toujours ses droits
Pour le peuple des pasteurs, c’est l’agriculteur, l’aîné, qui tua par jalousie le pasteur, son cadet, tandis que Seth devint l‘éternel vagabond.C’est l’histoire du conflit, qui perdure encore de nos jours, entre les pasteurs, nomades, et les agriculteurs, sédentaires.
Gilgamesh compris que pour que la nature puisse renaître, il fallait avant tout qu’elle meure.
Cela ne satisfaisait pas Gilgamesh qui préférait voir la nature s’épanouir tout au long de l’année, et cela, en se préservant des maladies.
Alors, le roi scorpion conseilla son homologue et ami d’aller encore plus à l’ouest demander conseil à Ut-napishtim, l’éternel.
Gilgamesh après avoir repris un peu de force embarqua de nouveau dans une petite embarcation pour traverser la mer du milieu.
Il accostait sur plusieurs îles où il fut reçu courtoisement.
Tout le monde connaissait Ut-napishtim, il vivait de l’autre côté des deux colonnes d’Ar Ur ou d’Atlas ou d’Hercule dans le pays des géants de pierres dont ils appelaient le roi Atlas.
(Ar ur, le tout puissant, qui devint par la suite, par mutation linguistique, le roi Arthur).
Gilgamesh cabota d’île en îlot, de port en rade, jusqu’à attendre l’autre côté de l’horizon, le pays de la grande mer, palais océane de l’astre solaire.
Il dut remonter loin tout le long de la côte armoricaine, pour enfin apercevoir Atlas le géant de pierre.
Le mégalithe de Locmariaquer mesurait à l’époque plus de trente-deux mètres de haut et on le voyait de loin.
A cette époque il était planté et non brisé
Gilgamesh avait dû changer de navire juste après les colonnes d’Ar Ur.
Il naviguait à présent dans une pirogue à balancier qui possédait une quille amovible.
Cette embarcation faisait penser à une nèpe avec ses pattes interminables.
Elle était absolument insubmersible, et ne pouvait pratiquement pas se retourner.
La cité d’Atlas se trouvait dans la partie la plus haute des terres.Elle était composée de petites maisons de pierres de formes sphériques.
Il y avait aussi quelques habitations faites d’enchevêtrement de branches qu’on aurait pu penser tressées, et elles étaient recouvertes de peaux.
Ces habitations étaient celles des chasseurs semi-nomades qui voyageaient selon les saisons.
Les maisons de pierres étaient celles des sédentaires, qui s’occupaient, entre autre, de l’entretien du sanctuaire.
La pierre est un très bon isolant, et dans la région, elle est légion.
Il y avait également des centaines de longs piquets plantés ici et là, agrémentés de foulards chatoyants qui dansaient en claquant sous le vent. Ces piquets étaient aussi incrustés d’or.
Pour ce peuple, ce métal n’avait aucune autre fonction que spirituelle.C’était le minerai des dieux, tout simplement par qu’il ressemblait, par ses reflets, aux rayons solaires, mais surtout parce qu’il était magique: c’était le seul métal qui ne s’oxydait jamais.
C’était bien pratique dans un pays caressé sans cesse par les embruns iodés, et souvent soumis aux caprices du dieu de la pluie.
Gilgamesh demandait au roi local s’il connaissait Ut-napishtim, ce dernier lui répondit que oui, et qu’il demeurait même dans son village.
Dans la soirée, Gilgamesh fut présenté à cet éternel, rescapé du déluge.
Il lui demanda comment devenir, comme lui, éternel.
Ce dernier lui répondit qu’il fallait en avoir les dispositions et les mérites.
Le lendemain, Ut-napishtim expliqua à Gilgamesh ce qu’il devait faire pour devenir éternel.
Rencontre de Gilgamesh avec Ut-napishtim
Il lui demandait de s’allonger dans une allée couverte. Les pieds tournés vers le levant et la tête vers le couchant.
La chose était ensuite assez aisée. Il n’avait qu’à attendre que la nature récupère tout ce qu’elle lui avait donné au cours de sa vie, sa chair, afin de libérer l’esprit.
Alors, des psychopompes viendraient récupérer l’essence même de son âme pour le transporter de l’autre côté de l’océan, dans le pays des éternels délices.
Il ne subsisterait plus sur terre que les os, le minéral imputrescible qui resterait le souvenir de ce qu’il avait été.
Gilgamesh accepta ce drôle de contrat, et il s’allongea dans une allée de pierre. Les deux extrémités de cet édifice furent soigneusement rebouchées pour empêcher les charognards de perturber sa tranquillité.Chaque jour suivant, comme était la tradition, il fut déposé devant le tombeau des galettes de pain, et des pichets de nectar divin.
Gilgamesh fermait les yeux, mais il n’arrivait pas à s’endormir, de plus, la faim le tiraillait.
Finalement, après sept jours de jeûne et d’ennui, Gilgamesh demanda à être libéré.
L’éternité n’était pas encore faite pour lui.
Voyant la tristesse de Gilgamesh, le roi lui offrit une plante des fonds des étangs : l’hydre.
Cette plante n’offrait certes pas l’éternité, mais permettait de recouvrer la jeunesse. Gilgamesh repartit chez lui ragaillardi.
Sur le chemin du retour, il croisa une vieille femme qui le reconnut.Il fut flatté d’être reconnu dans un pays aussi loin de chez lui.
Elle lui dit alors que l’éternité était le privilège des dieux, l’homme n’avait aucune autre alternative que celle de mourir.
Elle lui conseilla de profiter de la vie pleinement, d’aimer sa femme et ses enfants.
Gilgamesh la remercia sans reconnaître en elle Ishtar.
Gilgamesh continuait sa route, pressé de retrouver les siens.
Malheureusement, une nuit, alors qu’il dormait sereinement, un serpent lui déroba la petite fiole qui contenait la potion de régénérescence à base d’hydre. Le serpent après avoir bu cette concoction perdit sa vieille mue et redevint comme à sa naissance.
Gilgamesh en se réveillant, fut tout d’abord profondément déçu.Il aurait pu retourner rechercher une autre fiole chez ce peuple de la fin des terres. Mais il était à présent si proche de chez lui qu’il renonça.
Il se rappelait ce que la vieille femme lui avait dit et il n'avait dès lors plus qu’une seule envie, celle de retourner chez lui embrasser sa femme et ses enfants et de profiter le mieux possible du temps qu’il lui restait à vivre.
De retour à Uruk, il fit prospérer la ville dans la sagesse et il fit ériger une ziggourat pour remercier les dieux et Ishtar qui lui avaient ouvert les yeux.
Quand le temple fut construit, la ville devint prospère, quand le temple fut détruit, la ville disparut. De l’autre côté du monde, le peuple de l’Armor se souvient encore de la visite de cet étrange roi.Merci à Alconick d’avoir relayé ce conte
Tags : gilgamesh, qu’il, fut, pierre, roi
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Commentaires
Bonsoir. Je découvre ce blog, via Cafardages, qui a l'air d'être très interessant, en particulier ces articles sur les dolmens. Cela dit, les histoires drôles sont pas mal, non plus! Bonne soirée!
Conte et légendes que je ne connaissais pas, Zaza. Très instructif et de bien belles illustrations. Merci.
Douce nuit. Gros bisous
Le soleil est revenu après la tempête... Pourvu que cela dure !
Une très belle légende, merci de nous la faire connaitre.
Bisou ZAZA bonne fin de soirée bye
je t'ai lu tantôt je pensais avoir laissé mon com...même pas...faut dire que quand je suis sur le PC comme je ne tiens pas en place trop longtemps, je pars, je reviens...pfff...sinon j'ai mes n'oeils qui n'aiment pas...j'espère que la pluie va s'arrêter!!!!!!!!!!!ça a coulé un peu dans la garage...quelle merde! bonne soirée Zaza bisous.
Je me demandais quel était le rapport entre l'Egypte et la Bretagne; me voilà renseignée!
belle histoire pleine de sagesse ! Les hommes ne sont pas des dieux et c'est aussi bien comme ça!
Je te souhaite une bonne soirée
Waouh ! Superbe article sur plein de choses différentes. Quelle passion ! Bravo ! Le week-end se termine avec de la pluie et de la pluie. Passes une bonne soirée et @+ Amicalement. Patrick.
Passionnant ces contes imaginaires. je ne connaissais pas non plus ce menhir qui faisait 50 m de haut. Coomment a-t-il pu être dressé ? Même mystère que les statues de l'île de Pâques ?
Bonjour ma Zaza,
Si tu as encore des contes comme ça je suis preneuse, je me suis régalée... A quoi sert de chercher l'éternité si on a pas fini notre mission sur terre... aimer est le plus important, après la suite suivra...gros bisous
bonjour zaza
hé oui la nature reprend toujours ses droits et se révolte d'ailleurs souvent par ce que l'homme lui fait endurer
quand aux conflits ils sont toujours bel et bien d'actualité
quel monde !
merci pour ce beau reportage
tout gros bisous passe un bon dimanche
Il est vrai qu'il faut profiter du temps présent et des siens....
La jeunesse ou l'immortalité (la mort, dans son cas de non-dieu), est une démoarche personnelle et égoïste, enfin, c'est mon avis..
Très beau récit en tout cas !
Bises à vous et bon dimanche
J'ai beaucoup aimé le mégalithe de Locmariaquer, et le site lui même...
Passes une bonne journée ZazaNon seulement ton récit nous apprend énormément de choses mais tu l'as agrémenté de très belles photos. Pour tout cela un grand merci !
Plein de gros bisous et
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C'est long, vous ne pouvez pas faire un résumé?