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Flamberge au vent (suite 47)
Un prix scolaire décerné à mon papa
pour son certificat d’étude.
Tellement lu et manipulé par des mains enfantines
Chapitre IV
Ou René et Jean prouvent une fois de plus
Que bon sang ne peut mentir
Il nous faut retourner dans la petite maison de Belœil où nous avons vu enfermer la Colombe, Galaxaure et Morena.
Mais sans nous arrêter à ces trois personnages, nous allons grimper au premier étage où nous attend une surprise.
Fraternellement étendus sur la paille d’une à côté de l’autre M. de la Poulinière et Pepe Pippo devisaient à voix basse.
C’était le baron qui parlait :
- Tu es bien sûr de tes renseignements, Pippo ?
- Absolument sûr, Mousou le baron.
- Alors mon neveu pourra se lever et monter cheval.
- Le chirurgien me l’a affirmé ;
- Cet enfant a une chance incroyable. Il se tire avec quelques égratignures d’un des plus terribles combats dont j’ai jamais entendu parler.
- En effet, Mousou le baron.
- Tu te rappelles, Pippo, tous ces cadavres et ce sang partout…. Oh ! ce sang !…
M. de la Poulinière frissonna.
Il venait de revoir la salle basse de la maison d’Authoing.
Il crut même sentir comme une bouffée de l’odeur fade et chaude qui lui avait dresser les cheveux sur la tête quand il avait dû enjamber pour passer les cadavres de Pfyffer d’Alstishoffen et du Chevalier.
Il y eu un silence.
Enfin, M. de la Poulinière reprit :
- Nous risquons notre dernière partie.
- Je le sais, Mousou le baron.
- Je suis un peu nerveux. Et puis il me semble que la bonne fortune se lasse et ne veut m’accorder ses faveurs.
- Chassez ces idées noires, quelque chose me dit que demain matin nous serons tranquilles.
- Puisses-tu dire vrai ! Car je ne suis pas trop rassuré. La dernière tentative que nous avons faite était pourtant bien combinée, cependant…
- C’est cette vieille sorcière de Tyrrah qui nous a vendus.
- Ah ! Il faut l’avouer, mon cher Pippo, nous étions perdus sans toi.
- Ce n’est pas moi qu’il faut remercier, dit modestement l’Italien, c’est le hasard ou le diable, comme il vous plaira : la vieille tardait à revenir, je suis monté sur le toit de la ferme pour surveiller la route. Au lieu de la bohémienne, j’ai aperçu une troupe de cavaliers qui me semblaient venir spécialement pour nous. Je suis descendu vous prévenir et trois minutes après, nous étions si bien cachés dans le bois de Barry que ce coquin de Larseneur ne parvenait pas à nous découvrir.
- N’importe, Pippo, je te dois une éternelle reconnaissances et sois sûr que je ne l’oublierai pas…
Ici, un boulet qui fit sauter un morceau de la toiture arrêta l’effusion de M. de la Poulinière.
- Qu’est ce que ce bruit, Pippo ?
- Cela ? monsieur le baron, c’est un boulet.
- Mais, grand Dieu ! Pippo, nous allons être tués ici.
- Je ne crois pas, Mousou le baron, car voilà les anglais qui déguerpissent, ils trouvent sans doute que la place est un peu chaude.
- Mais, Pippo, en quoi les Anglais qui partent nous empêcheraient d’être tués ?
- Parce quand il n’y aura plus d’anglais ici, les français ne tireront plus sur le village.
M. le baron César avait raison, c’était une terrible bataille.
Les français se trouvaient établis dans trois villages, Authoing, Fontenoy et Barry.
On avait fortifié à la hâte ces trois points d’épaulements peu redoutables.
La meilleure défense de nos positions était dans deux ravins assez longs qui nous couvraient.
Le duc de Cumberland, aussitôt qu’il avait pu s’assurer de la véracité des renseignements fournis par la Colombe, avait rapidement formé son plan de bataille.
Après avoir jeté un regard circulaire sur le terrain où les armées allaient se heurter, il se retourna brusquement sur sa selle.
- Koenigseck, dit-il, approchez-vous
Le comte de Koenigseck était un vieux général autrichien qui avait eu son heure de fortune, mais que maintenant on ne consultait plus guère.
Néanmoins, le duc de Cumberland avait encore grande confiance en ses talents et c’était sur sa demande qu’il avait été joint à l’état major de l’armée alliée.
Le vieux soldat, à la demande de son chef, se redressa, rouge de plaisir.
Il poussa un peu son cheval et vint au côté du prince.
- Votre Altesse m’interroge ? dit-il en s’inclinant.
- Oui, comte. Je veux vous exposer mon plan.
- Je vous écoute, Monseigneur.
- La ligne française est trop étendue : entre Fontenoy et Barry, il y a même un vide énorme. C’est à cet endroit que je veux couper la ligne ennemie. Qu’en dites vous comte ?
- Je ferais respectueusement remarquer à Votre Altesse que nous avons d’abord un grand ravin qu’il faudra franchir. Nous serons ensuite obligés de passer en courant à travers les boulets croisés de Barry et de Fontenoy…
- Tout cela est-il donc impossible, monsieur ?
- Impossible, non, Monseigneur, mais d’une grande témérité, car si nous échouons, nous retrouverons derrière nous le ravin où nous serons culbutés.
- Qu’auriez-vous à proposer, alors ?
- Je voudrais que Votre Altesse tâtât l’ennemi sans rien risquer de définitif. Nous l’amuserions ainsi, deux ou trois heures durant. Pendant ce temps, nos meilleures troupes iraient prendre à revers le camp français devant Tournay. Il ne doit pas y avoir grand monde. Puis, profitant de l 'émoi causé par ce coup de main, nous pourrions tomber sur le flanc des français et les enfoncer facilement, puisque rien ne les garde du c’ôté d’Authouing.
Le duc de Cumberland demeura un instant songeur.
Il mordillait des gants tout en battant sa botte de petits coupes de cravache.
Enfin, il releva la tête.
- On fera ce que j’ai décidé, dit-il d’une voix brève. Tous les efforts doivent tendre à se maintenir entre les deux villages. Monsieur le Comte, donnez les ordres pour l’attaque.
Koenisgseck s’inclina sans mot dire et descendit au galop la petite élévation où se tenait le prince.
Un quart d’heure ne s’était pas écoulé que déjà la première colonne composée de Hanovriens s’ébranlait, poussant des hourras malgré le feu terrible que faisaient les français.
Un peu à la gauche d’Authoing, défendu par cinq régiments d’infanterie, et vingt pièces de canon, se tenaient deux régiments de cavalerie mis en réserve : les dragons de la Reine et Royal-Normandie.
René et Jean ne pouvaient plus tenir en place.
René surtout, encore un peu pâle, mais remis presque, aurait voulu pouvoir charger dés les premiers coups de canon.
Larseneur, grave et résolu, se tenait en arrière des deux jeunes gens.
Le vieux soldat ne voulait rien laisser voir de ses inquiétudes, mais une angoisse terrible le serrait à la gorge.
Il aurait donné dix ans de sa vie pour être plus vieux de vingt-quatre heures.
Et puis cette inaction, avec l’événement de la poudre qui parle, le faisait cruellement souffrir.
- Vois donc, Jean, disait René qui ne pouvait se défendre de soupirer en considérant le bel uniforme de Royal-Normandie que portait Vallarmis, vois donc, Jean, cette étrange voiture qui s’avance vers nous.
C’était une petite carriole en osier assez légère et recouverte d’une grosse toile qui défendait du soleil et de la pluie.
Deux chevaux la traînaient. De brillants cavaliers caracolaient tout autour.
Maintenant la charrette d’osier était tout près de nos deux amis.
René vit avec étonnement le duc qui ne lui avait pas répondu, enlever son chapeau et s’incliner profondément devant un gros homme à l’aspect maladif qui, au fond de la carriole, était étendu, soutenu pas des coussins.
Le gros homme fit un signe.
La carriole s’arrêta.
- Qui est-ce ? murmura René.
- C’est Maurice de Saxe, lui souffla Vallarmis.
C’était en effet Maurice de Saxe, cet hydropique… C’était le fringant général d’autrefois qui avait enfin ce qu’il recherchait depuis tant d’années : le commandement en chef.
Mais la maladie implacable ne lui laissait pas une minute de trêve.
Il souffrait tellement le matin du 11 mai, qu’il n’avait pu aller lui-même sur le terrain.
A DEMAIN POUR LA SUITE
Tags : , deux, baron, rene, francais
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Commentaires
Avec des vieux croûtons au commandement ,iln'est pas sûr que les français gagnent la guerre!
Bonne soirée ; bises
Coucou Zaza,
Je passse te souhaiter un bel après-midi et te faire plein de grosss bisouss
Caroline**
suis allée voir ce que voulait dire hydropique...oedem...une vraie saleté, j'en ai eu quand j'étais enceite et ma mère à la fin de sa vie aussi, qu'on lui faisait des ponctions pour l'enlever...
Houlaaa, ça se complique, cette histoire !
Tous les acteurs se retrouvent ensemble, sans même le savoir......
Bises !
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bonjour , j' ai cliqué chez vous venant du blog de Prima
et me suis dit tiens une bretonne loll ben moi aussi
alors bon vent et kénavo peut etre .