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Flamberge au vent (suite 28)
Un prix scolaire décerné à mon papa
pour son certificat d’étude.
Tellement lu et manipulé par des mains enfantines
Chapitre VIII
Dans lequel l’aimable lecteur retrouvera le mythologique
M. de Pimprenelle dans un costume que la décence
Réprouve et que tolèrent seules les populations
MOMOTAPA et autres pays chauds.
Il est six heures du matin.
Les premiers rayons du soleil mettent aux feuilles des broderies d’or, les oiseaux chantent à plein gosier dans le fouillis des branches, à travers les trouées de vertes ramures se montre le par larges taches bleues.
Une bonne et saine odeur monte de la terre encore humide de rosée.
La forêt s’éveille…
Soudain, les oiseaux se taisent, les mille bruits des bois s’éteignent.
Les buissons craquent.
Un homme apparaît.
C’est Félicien Mirabiche.
Mais dans quel état, Grand Dieu !
Sa belle livrée est en lambeaux, il n’a plus qu’une botte, et son autre jambe n’a plus de bas, ses mains égratignées saignent.
Son visage est tuméfié, un de ses yeux disparaît sous une boursouflure noirâtre.
L’endroit où nous nous trouvons est une petite clairière égayée par une source microscopique qui va se perdre dans les profondeurs de la forêts.
Félicien Mirabiche se jette à plat ventre près de la source, boit avec avidité, se lave copieusement le visage et les mains, puis se laisse aller tout de son long sur la mousse en murmurant :
- Quelle aventure ! Mon Dieu, quelle aventure !
Il reste un moment silencieux, savourant la fraîcheur du lieu et les bonnes odeurs des feuilles, puis reprend son monologue.
- Enfin, je suis vivant, mois, je suis rompus, brisé, roué de coups, pourtant je n’ai rien de cassé, et ma peau n’a pas de boutonnières. Ce qui est l’essentiel. Mais mon pauvre maître, ou est-il ? Mais La Rosé, qu’est-il devenu ? Mais Jonas est-il vivant ? Il n’y a que ce pauvre M. de Pimprenelle…
- O mortel bienveillant qui prononcez mon nom, dit tout à coup une voix gimissante, prenez pitié d’un pauvre voyageur que les brigands n’on tué qu’à moitié.
D’un bon, Mirabiche s’était relevé et regardait autour de lui.
- Soyez donc bon et miséricordieux, reprit la voix, soyez comme Thésée recueillant l’infortuné Œdipe).
- Plus de doute, c’est M. de Pimprenelle lui-même s’écria Mirabiche en s’élançant du côté où partait la voix.
Il contourna la source, franchit un tronc renversé, écarta des branches, et se laissa aller à la plus inconvenante hilarité qui se pût voir.
Il faut avouer que le spectacle était risible.
M. de Pimprenelle était étendu au milieu des ronces dans le plus étrange costume.
Il n’avait plus de perruque, et sa seule chemise lui restait sur le corps.
On lui avait laissé ses gants, ses bas et ses bottes.
- Eh seigneur ! comme vous voilà fait : mon pauvre monsieur, s’écria Mirabiche quand il eut fini de rire.
- Ah ! c’est toi Félicien, tu vas assister à mes derniers moments.
- Bah ! Bah ! Vous irez loin encore.
- Félicien, ils m’ont fouetté.
- Moi, monsieur, il m’ont bâtonné.
- Félicien, ils m’ont volé mes vêtements.
- Ils ont déchiré mes habits.
- Les brigands !
- Les bandits !
- Les assassins !
- Les misérables !
- Ah ! si on les prend jamais…
- Ah ! si un jour on met la main dessus.
- On les pendra !
- On les touera !
- On les brûlera !
- On les coupera en morceaux menus !… En attendant, si nous cherchions à quitter cette forêt maudite.
- Mais Félicien, mon enfant, je ne puis pas abandonner cet asile sylvestre…
- Et pourquoi donc, je vous prie ?
- Mon costume.
- Bah ! à la guerre comme à la guerre !
- Il faut savoir respecter la pudeur, Félicien. Les Athéniens avaient élevé un temple à cette divinité qui portait les surnoms…
- Alors, Monsieur, je vais partir tout seul.
- Non, non, Félicien, je te suis, ne m’abandonne pas dans cette terrible forêt où je deviendrais la proie des tigres, des lions, des ours !…
Et par un effet prodigieux, M. de Pimprenelle se mit debout.
Il était encore plus drôle dans cette position verticale.
Le rire reprit Mirabiche.
Pimprenelle, profondément vexé, prit une attitude digne qui augmenta l’hilarité de l’irrévérencieux gamin.
Alors, M. de Pimprenelle voulu ramener les idées de Félicien à un ordre plus grave.
- Ne crains-tu pas de t’égarer, mon enfant dit-il.
- Je crois que je suis sur la bonne voie, monsieur.
- C’est que cette forêt ressemble furieusement au labyrinthe que le roi Doedale bâtit en Crète : une fois qu’on y est entré, on ne peut plus en sortir.
- Nous causons, nous causons, et nous perdons un temps précieux. Marchons.
M. de Pimprenelle poussa un soupir et, après avoir cassé une branche pour lui tenir lieu de canne, il se mit en marche à petits pas.
Félicien allait devant, sondant de son œil perçant, les profondeurs des futaies.
Tout à coup, Mirabiche s’arrêta :
- Halte ! Monsieur, dit-il à vois basse, je viens d’entendre parler tout à côté de nous.
Mais l’infortuné M. de Pimprenelle n’écoutait plus rien, il avait également entendu du bruit et, maintenant, lancé à fond de train, il bondissait comme une biche à travers les taillis, sa chemise claquant au vent comme un drapeau.
On ne sait combien de temps il aurait poursuivi cette course folle, si son pied n’avait heurté une souche, ce qui détermina une culbute épouvantable, saluée par une grande clameur.
Mirabiche, toujours prudent, se colla derrière un gros chêne.
A DEMAIN POUR LA SUITE
Tags : , felicien, pimprenelle, mirabiche, foret
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Commentaires
Ce pauvre monsieur de Pimprenelle aurait bien froid ce soir, à moins qu'il ne soit comme mon animateur à la fête de la truffe ! tout le monde tremblait de froid et lui allait à l'aise d'un stand à l'autre en slip ! bises. FRANCOISE
c'est bien que Mirabiche et Mr Prinprenelle soient encore en vie malgré tous ces coups reçus
je te souhaite une agréable journée
gros bisous ensoleillés
Toujours aussi passionnant du coup je reviens demain.
Bisous Zaza la météo nous promet encore quelques pieds gelés et toi pluie ou neige.
Mounette
coucou toi
ben moi suis une "vieille biche"..je pourrais plus sauter comme il est decrit dans ta prose..m'enfin..on fait sans ..et avec..
Bonjour ma Zaza chérie
On ne sait toujours pas ce qu'est devenu René ???
Bon ce roman est envoutant mais pas assez à lire
Je te souhaite ma douce une excellente journée
Gros bisous Méline
c'est vraiment comique des fois...lol...suis retée sur ta pub tout le temps de ma douche...je sais pas si ça sert à quelque chose, je l'espère...punais il fait sombre, je crois que je vais allumer...flotte et grisaille! je préfère la neige!!!!!!
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Gros bisous bisous ma zaza et bonne journée, nous sous la neige !!!!