• Flamberge au vent (suite 13)

     

    Un prix scolaire décerné à mon papa


    pour son certificat d’étude.


    Tellement lu et manipulé par des mains enfantines

    flamberge-au-vent 0932

     

    Chapitre III (suite)

     

    Dans lequel sont donnés et reçus 

    Quelques galants coups d’épée


    Pfyffer l’Altishoffen lâcha sa rapière, roula ses gros yeux stupides, puis tomba comme une masse le long du mur en disant tout bas :


    -    Il n’édait pas gommode non blus, le bedit.

     

    Et il perdit connaissance.


    Pendant ce temps, Jonas fou de joie embrassait son élève.


    -   Ah! monsieur René, monsieur René, disait le vieux soldat, vous avez dignement étrenné votre nom !

     

    Tandis que l’hôte, fort ennuyé d’abord de tout cet esclandre dans son cabaret, mais rassuré bientôt par quelques pistoles habilement glissées par M. de Pimprenelle, s’occupait de Pfyffer d’Altishoffen qui semblait fort mal accommodé.


    Des valets s’empressaient autour de Vallarmis dont la blessure n’était pas bien dangereuse.


    L’épée de René avait déchiré les chairs de l’épaule sans toucher à l’os et au nerfs.


    Quand le pansement fut terminé, le jeune duc se leva et alla droit à René :


    - Voulez-vous me faire un grand plaisir, monsieur le marquis ?        demanda-tom à son vainqueur.

    -   Certes, et de grand cœur, monsieur le duc.

    -   Et bien … embrassez-moi !

    -   Ah ! j’en mourrais d’envie ! s’écria René en sautant au cou de Vallarmis.

     

    Les deux têtes, brune et blonde, restèrent un moment confondues.


    Jonas toussa, grogna, mais n’y pu tenir et d’un furtif revers de main essuya une petite larme qui, malgré tout, était venue, sournoise, au coin de l’œil.


    M. de Pimprenelle qui rentrait à ce moment s’arrêta tout ébahi.


    -  C'est comme cela, mon bon précepteur, dit en souriant Vallarmis, Kertaillan et moi sommes désormais amis et de bons amis, n’est-ce pas ? ajouta-t-il en se tournant vers René.

    -   Vous pouvez y compter, Vallarmis, moi je me considère déjà comme un frère.

     

    Les mains loyales s’unirent de nouveau.


    -    Si vous voulez, je vous appellerai Jean.

    -    Et moi, je t’appellerai René.

    -    C’est çà, tutoyons-nous, comme de vrais frères.

    -    Mais nous serons de vrais frère, René, moi je suis seul, mon père n’a eu qu’un fils, Et toi ?

    -   Moi répondit Kertaillan avec tristesse, je n’ai pas de famille. Je n’ai jamais connu mon père, jamais ma mère ne m’a souri. Il y a une heure, je ne savais même pas mon nom. Jonas Larseneur, le vieux soldat que tu vois là, a été mon seul soutien et mon seul ami.

    -   Ah !  le pauvre René, dit Vallarmis, comme je vais bien t’aimer pour te rendre ton compte de tendresse.

     

    M. de Pimprenelle pleurait à chaudes larmes en entendant tout cela.

     

    Numeriser0033.jpg

    Quant à Larseneur, une profonde joie se lisait sur sa rude physionomie de vieux soldat.


    Emporté par notre récit, nous n’avons pas encore fait le portrait du protecteur de René, nous allons réparer cet oubli.


    Jonas Larseneur pouvait avoir soixante ans, mais sa taille était droite comme une lame d’épée.


    Maigre et grand, il portait haut la tête qui retenait le regard par le cachet de loyauté et d’énergie qui y était imprimé.


    Sous le front large, des yeux noirs, encore vifs, éclairaient tout le visage.


    Le nez mince et droit surplombait une bouche bien dessinée et garnie de toutes ses dents qui paraissaient bien blanches dans l’ombre broussailleuse de l’épaisse grise.


    Il était vêtu d’un habit d’étoffe brune fort propre et une longue rapière lui battait les mollets.


    Maintenant, mes chers amis, que vous connaissez le brave Jonas Larseneur qui doit jouer un des principaux rôles dans les grandes aventures que nous avons entrepris de vous conter, reprenons le cours de notre histoire.


    Nous avons laissé nos deux amis Jean et René échangeant des serments d’inaltérable amitié avec ce bel élan de la jeunesse et cette confiance des seize ans que peu conservent hélas ! alors qu’ils sont plus avancés dans la vie.


    -    Tous deux, la main dans la main, les yeux dans les yeux, causaient avec           animation, bâtissant de beaux projets pour l’avenir.


    Le temps passait.


    -   Monseigneur … hasarda timidement Pimprenelle.

    -   Qu’y a-t-il ? fit le duc en se retournant avec mauvaise humeur.

    -   Votre blessure …

    -   Eh bien ! expliquez-vous.

    -   Je voulais vous dire, monsieur le duc, que vous devriez rentrer à l’hôtel  pour vous reposer.

    -   Je n’ai pas besoin de repos, Pimprenelle, ma blessure va fort bien et je vous prie de ne plus me rompre les oreilles.

     

    Le précepteur se tut.


    Mais la fièvre rougissait déjà les pommettes du jeune homme et, sur les supplications de René, Vallarmis consentit à monter dans le carrosse que le prévoyant Pimprenelle avait fait avancer devant la porte du cabaret.


    -    Mais, à une condition, ajouta-t-il, c’est que tu ne me quitteras pas, non plus que Larseneur.

     

    René consulta le vieux soldat du regard.


    -   Ma foi, dit Jonas gaiement, je crois que le mieux est d’accepter l’offre que nous fait si généreusement monsieur le duc.

    -   Voilà qui est bien parlé, répondit Vallarmis.

    -   D’autant plus, ajouta Larseneur, que pour le moment nous n’avons pas de domicile.

     

    Le petit duc ouvrit de grand yeux.


    -   Eh ! oui, dit René, figure-toi que j’étais entré ici justement pour attendre Jonas qui allait visiter des logements dans les environs.

    -   Vous arrivez donc à Paris ?

    -   Nous sommes depuis douze ans à Paris, Monseigneur.

    -   Je ne comprends plus.

    -   Vous comprendrez tout à l’heure, monsieur le duc, si vous voulez bien écouter, en même temps que René, l’histoire qu’il ne connaît par encore, ajouta-t-il en désignant le marquis.

    -    J’ai hâte de savoir tout cela. En route, Pimprenelle.

     

    Quelques minutes après, le beau carrosse de Vallarmis, où nos quatre amis avaient pris place, partait grand train au milieu de l’admiration des badauds et des cris de petits polissons.

     

    Numériser0035


    Le trajet fut court.


    Le carrosse s’arrêta devant la haute porte cochère d’un des beaux hôtels de la  Place Royale.

     

    Aux cris des laquais, les deux énormes battants s’ouvrirent.


    La voiture pénétra dans une grande cour bien sablée et vint s’arrêter au bas d’un large perron qui aboutissait à la porte d’entrée en haut de laquelle était sculpté le blason des Vallarmis : d’or à trois chevrons d’azur, avec la fière devise :


    Dieu et moy.

     


    Au moment où la portière s’ouvrait, apparut au haut du perron, un jeune homme, qui mérite une description toute particulière.


    -   Tiens ! avait dit le duc en l’apercevant, voilà Tranquille Rageot.

     

    Le porteur de ces deux noms, qui juraient effroyablement l’un avec l’autre, était un grand garçon de dix-huit à vingt ans, aux épaules larges et à la jambe nerveuse.


    A DEMAIN POUR LA SUITE

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  • Commentaires

    12
    Mercredi 1er Décembre 2010 à 22:11
    catcent

    Magnifique le carosse, à demain ZAZA.

    bisous et bonne soirée bye

    11
    Mercredi 1er Décembre 2010 à 18:36
    SAILLY     DANY

    j'ai rigolée avec le zoo; mais je préfére ta belle histoire  un vrai régal ,  bonne soirée  ne pas oublier aujourd'hui

        

    10
    Mercredi 1er Décembre 2010 à 18:03
    Anne Bilou

    la rancune n'est pas de mise et c'est bien et pourtant 

    passer l'éponge est souvent difficile

    et ce même en pesant le pour et le contre, elle reste

    tenace et difficile de s'en débarasser

    par fièrté ou pas ...dans mon cas c'est plutôt la peur

    d'être à nouveau trahie qui m'empêche de faire le premier pas

    9
    Mercredi 1er Décembre 2010 à 17:44
    mel-and-tof

    Bonsoir ma Zaza Chérie

    De plus en plus intéressant , un soupçon familial ??????????????????

    Je te souhaite ma douce une bonne soirée

    Gros bisous Méline

    8
    FLB
    Mercredi 1er Décembre 2010 à 12:42
    FLB

    J'en suis fort aise

    7
    FLB
    Mercredi 1er Décembre 2010 à 11:18
    FLB

    La naissance d'une belle amitié ? Mmmmhhh.... ptêt bien qu'oui, ptêt bien que non !
    Allez, soyons optimistes !

    Bises

     

    6
    Mercredi 1er Décembre 2010 à 10:23
    Mounette

    Passionnante cette histoire que je lis avec plaisir, pendant que la neige continue à couvrir mes jardinet d'une blancheur d'hermine

    Bisous Zaza

    Mounette

    5
    Mercredi 1er Décembre 2010 à 10:19
    Primavera

    .... le temps que je t'écrive... la neige commence à tomber ! ( lol )

    4
    Mercredi 1er Décembre 2010 à 10:16
    Primavera

    voir l'image en taille réelle

    Bonjour ZAZA,

    Je te lis en diagonale, il n'est pas évident de lire tous ses amis et amies tous les jours, les journées sont trop courtes...j'aime beaucoup ces dessins anciens tels ceux de Gustave Doré qui fut un célèbre illustrateur.

    Très belle journée à toi.

    Gros bisous à toi, sans neige... mais dans le froid.

    Prima

    3
    Mercredi 1er Décembre 2010 à 10:02
    Monelle

    Coucou ! attrape mon flocon de neige il y a des bisous dessus !!!!!

    2
    Mercredi 1er Décembre 2010 à 08:23
    virjaja

    tu doit passer un temps fou pour nous offrir cette histoire!!!!

    1
    Mercredi 1er Décembre 2010 à 08:02
    Madame x

    Tu sais qu'il y a eu des "Rageot" dans ma famille...? un jour j'ai même retrouvé un cousin éloigné que j'ai eu comme client au BHV médical...il était médecin on a remonté le temps...il connaissait ma grand mère et sa soeur...lol...après à chaque fois qu'il venait il m'apelait cousine... icic toujours pas de neige mais vigilance orange sur Granville à partir de 16h...bonne journée Zaza.bisous.

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