• A la mémoire de mes deux grands pères


    et de tant d’autres……!





    Aussi, après un bref panorama de la situation politique internationale en 1914 et un rappel de la chronologie des premiers mois du conflit, nous partirons à notre tour pour… le détroit des Dardanelles, théâtre d’un affrontement sanglant qui toucha son paroxysme à l’été 1915..

    Avec environ 450 millions d'habitants, l’Europe rassemble, en 1914 (date formelle de la fin de la « Belle Epoque »), 25 % de la population mondiale tout en étendant sa domination (entérinée par la conférence de Berlin de 1885, laquelle règle les frontières coloniales dans leurs grandes lignes) sur 70 % des terres émergées.

    En dépit d’une grande diversité de situations, elle constitue de loin le continent le plus homogène dans sa modernité, son développement et sa richesse.

     

    Elle est toutefois morcelée entre différentes forces dont le système complexe d’alliances recoupe partiellement la frontière entre démocraties et non-démocraties et trouve son origine dans des liens et des antagonismes historiques.

    Lesquels ?


    Résumons rapidement les problématiques de l’époque :

    La France revendique le retour de l'Alsace et de la Lorraine
    , annexées par l'Allemagne en 1871.
     

     

    Cette dernière est avide de colonies: elle ne possède que le Cameroun et le Togo et a revendiqué par deux fois, en 1905 et 1911, une domination sur le Maroc, que lui conteste la France.
     

     

    Elle s’est en outre lancée sous l’impulsion du dangereux Guillaume II dans une course aux armements en accroissant sa flotte de guerre, menaçant directement l’Angleterre.

     

    Celle-ci a accru à son tour son effort de construction navale, bien décidée à ne pas se laisser distancer par une flotte concurrente alors que la sienne ne pourrait plus protéger ses bâtiments de commerce.

     

    En attendant, poursuivant l’ambition d’une expansion en direction de la Méditerranée, l’Allemagne a renforcé ses liens avec la Turquie en lui fournissant des conseillers militaires, des cadres, des ingénieurs et du matériel industriel et militaire.

    L'Italie joue en 1914 un jeu ambigu sinon illogique: elle cultive mollement quelques revendications vis-à-vis de la France (Nice, la Savoie, la Tunisie...), tandis que ses principales revendications concernent des provinces de l'Adriatique et des Alpes qui appartiennent à l'Autriche-Hongrie.

    Cette dernière n’en est pas inquiète, ce qu’elle craint, ce sont les mouvements de l’agitation russe auprès des minorités slaves de son empire, qui risquerait d’aboutir à l’éclatement de celui-ci.

    La Russie, elle, a subi une sévère défaite navale en 1905 face au Japon
    et cherche une revanche en Europe pour se refaire une unité, tandis que l’agitation sociale et la contestation révolutionnaire gagne.


    Son objectif ?


    Une guerre de conquête dans les Balkans, au détriment de l'empire ottoman pour mettre la main sur Istanbul, l'ancienne Constantinople, capitale religieuse du christianisme orthodoxe.

     

     

    Que vaut l’Empire ottoman dans tout cela ? Pas grand’chose.

    C’est une grande puissance démographique restée arriérée au plan social.

     

    C’est un pays conduit par une élite éprise de modernisme et d’industrie mais accablé par des archaïsmes religieux et dont l’activité est essentiellement agricole.

     

    C’est enfin un empire en pleine décomposition qui se cherche une nouvelle identité et un projet mobilisateur.

    La suite demain….


    Bonne lecture


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