• L’aînée de mes petites filles,

    la grande sœur d’Elise a cinq ans aujourd’hui.

    Jeanne et Elise en compagnie d'Ellen, lors de leur dernière visite, en avril 2012, à la maisonBon anniversaire Jeanne

    Une grande fille maintenant.

    Comme le temps passe Mère-Grand … !!!

    Quelques photos pour se rappeler tout le chemin parcouru.

    Bon anniversaire Jeanne

    Bon anniversaire Jeanne

    Bon anniversaire Jeanne

    Bon anniversaire Jeanne

    Bon anniversaire Jeanne

    Bon anniversaire Jeanne

    Bon anniversaire Jeanne

    Bon anniversaire Jeanne

    Bon anniversaire Jeanne

    Je te dédie ce merveilleux poème Jeanne

     A Petite Jeanne

    Vous eûtes donc hier un an, ma bien-aimée.
    Contente, vous jasez, comme, sous la ramée,
    Au fond du nid plus tiède ouvrant de vagues yeux,
    Les oiseaux nouveau-nés gazouillent, tout joyeux
    De sentir qu'il commence à leur pousser des plumes.
    Jeanne, ta bouche est rose ; et dans les gros volumes
    Dont les images font ta joie, et que je dois,
    Pour te plaire, laisser chiffonner par tes doigts,
    On trouve de beaux vers ; mais pas un qui te vaille
    Quand tout ton petit corps en me voyant tressaille ;
    Les plus fameux auteurs n'ont rien écrit de mieux
    Que la pensée éclose à demi dans tes yeux,
    Et que ta rêverie obscure, éparse, étrange,
    Regardant l'homme avec l'ignorance de l'ange.
    Jeanne, Dieu n'est pas loin puisque vous êtes là.

    Ah ! vous avez un an, c'est un âge cela !
    Vous êtes par moments grave, quoique ravie ;
    Vous êtes à l'instant céleste de la vie
    Où l'homme n'a pas d'ombre, où dans ses bras ouverts,
    Quand il tient ses parents, l'enfant tient l'univers ;
    Votre jeune âme vit, songe, rit, pleure, espère
    D'Alice votre mère à Charles votre père ;
    Tout l'horizon que peut contenir votre esprit
    Va d'elle qui vous berce à lui qui vous sourit ;
    Ces deux êtres pour vous à cette heure première
    Sont toute la caresse et toute la lumière ;
    Eux deux, eux seuls, ô Jeanne ; et c'est juste ; et je suis,
    Et j'existe, humble aïeul, parce que je vous suis ;
    Et vous venez, et moi je m'en vais ; et j'adore,
    N'ayant droit qu'à la nuit, votre droit à l'aurore.
    Votre blond frère George et vous, vous suffisez
    A mon âme, et je vois vos jeux, et c'est assez ;
    Et je ne veux, après mes épreuves sans nombre,
    Qu'un tombeau sur lequel se découpera l'ombre
    De vos berceaux dorés par le soleil levant.

    Ah ! nouvelle venue innocente, et rêvant,
    Vous avez pris pour naître une heure singulière ;
    Vous êtes, Jeanne, avec les terreurs familière ;
    Vous souriez devant tout un monde aux abois ;
    Vous faites votre bruit d'abeille dans les bois,
    Ô Jeanne, et vous mêlez votre charmant murmure
    Au grand Paris faisant sonner sa grande armure.
    Ah ! quand je vous entends, Jeanne, et quand je vous vois
    Chanter, et, me parlant avec votre humble voix,
    Tendre vos douces mains au-dessus de nos têtes,
    Il me semble que l'ombre où grondent les tempêtes
    Tremble et s'éloigne avec des rugissements sourds,
    Et que Dieu fait donner à la ville aux cent tours
    Désemparée ainsi qu'un navire qui sombre,
    Aux énormes canons gardant le rempart sombre,
    A l'univers qui penche et que Paris défend,
    Sa bénédiction par un petit enfant.

     Victor Hugo -Paris, 30 septembre 1870

     


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