• Mon cœur est devenu froid.

    Électrocardiogramme plat !

    Pourtant, je crois qu’il bat, timidement. Il bat, mais je l’entends à peine au fond de moi, au fond du Penn an Enez.

    Il pleure tout bas. Il a perdu le sens de sa voie, il a perdu le son de ta voix.

    Il bat en moi, il bat pour toi, mais toi tu n’es plus là depuis plus de six mois !

    Nous n'avons pas eu le choix. Cela ne m’étonne pas. Je m’y attendais, surtout en assurant un engagement que tout enfant doit à ses parents impotents.

    C’est la vie, c’est comme ça. Un jour en haut, un jour en bas. Comme les montagnes où nous nous promenions parfois. Où nous nous amusions par joie, sous le soleil ou dans le froid.

    Les rires familiaux embellissaient ta voix. Nos vœux riaient en un éclat. Nos jeux souriaient heureux, pour toi Mi, pour vous mes enfants !

    Je ne sais pas pourquoi je pense à ça. Peut-être à cause d’un cœur qui prend une année de plus aujourd'hui, sans toi, sans vous !

    Je reste sourde à tout ce qu’il me dit. Il hurle sa rancœur d’avoir si froid. Il crie sa peine. Il ne décolère pas. Il se croit abandonné sur mon île !

    Mais moi, je ne lui en veux pas. Le bonheur éternel ne s’impose pas. 

    Alors suis ta route, suis ta voie, tout comme vous mes enfants ! Quittez mon chemin de croix, pour ce chemin auquel vous croyez. 

    Et si tu juges inutile ta présence près de moi. Si tu penses que jamais plus ta main ne me réchauffera. Si tu sens ton cœur si vide loin de moi, alors choisis le chemin qui te conviendra.

    Je ne suis pas triste, je n’ai pas froid. Il n’y a rien que ce cœur qui bat, qui me parle encore et encore de toi, du jour où ton sourire l’enflamma.

     

    Il se déchire, mais sans fracas. Il se brise sans un éclat, presque honteux de cet état. Son mal être me querelle parfois, son mal être me rebelle sans foi. Mais moi, je ne l’écoute pas. 

    J’ai cette mémoire qui lui manque ici et là. Cette mémoire qui fait que je n’oublie pas. Tous ces moments remplis de joies que l’on a vécus, toi et moi, avec nos enfants.

    Au temps où les autres n’existaient pas.

    Au temps où le monde ne tournait que pour toi, et pour moi, et pour toi, et pour nous, et pour moi et pour toi.

    Le vent, la vie, les obligations ont chassé ce temps là.

    Jamais plus il ne reviendra. Rien ne ravivera ce feu de joie qui brûlait dans notre vie et au delà...

    ... et quand on sera vieux et tristes et las ...

    ... alors on y repensera ...

    ... mais ce jour là mon cœur sera plat ...

    ... et alors en pensant à toi, à vous ...

    ... tout lentement il s’envolera ...

    ... et il n’aura plus jamais froid ...

    ... car dans ma dernière demeure vous jetterez ...

    ... juste un joli bouquet de lilas !

     

    ZZ - 13 avril 2014

     


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