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La princesse du Palais enchanté (fin)
La princesse du Palais enchanté (fin)
La nuit venue, on le conduisit à l’antre du Ronfle et on l’y enferma avec le monstre.
Celui-ci se précipita sur lui, pour le dévorer.
Mais, il eut le temps de souffler dans sa trompe, et le roi des Ronfles arriva aussitôt, comme un ouragan, et mit en pièces le second Ronfle de la princesse.
Le lendemain matin, Efflam se présenta encore devant la princesse, de plus en plus étonnée de le revoir en vie, et lui dit :
— J’espère que vous voudrez bien m’accompagner, à présent, princesse ?
— J’ai une dernière épreuve à vous proposer, avant de vous suivre, répondit-elle. J’ai là, dans mon grenier, un grand tas de grains, de trois sortes mélangées, blé, orge et seigle, et il vous faudra le trier et mettre chaque sorte de grain dans un tas à part, sans commettre l’erreur d’un seul grain, et cela avant le lever du soleil, demain matin.La nuit venue, Efflam monta au grenier, pommer le grain.
Il n’avait d’autre lumière que la clarté de la lune, pénétrant par une lucarne.
Son embarras était grand.
Heureusement qu’il se souvint des offres de service de la reine des Fourmis.
Il souffla dans le sifflet d’ivoire qu’elle lui avait donné, et aussitôt les fourmis arrivèrent par millions.
Et les voilà de se mettre à l’ouvrage, sans perdre de temps.
Elles firent tant et si bien que, pour l’heure dite, chaque sorte de grain avait été mise dans un tas à part, sans le moindre mélange.
Au lever du soleil, Efflam se présenta encore devant la princesse et lui dit :
— Pour le coup, princesse, vous viendrez avec moi, n’est-ce pas ?
— Le travail est-il fait ? demanda-t-elle.
— Le travail est fait, répondit Efflam, tranquillement.
— Il faut que je voie cela.Et elle monta au grenier, examina les trois tas de grains, en prit dans sa main, à plusieurs reprises, et ne trouva rien à redire ; ce qui l’étonna fort.
Blé
Orge
Seigle
— Qu’en dites-vous, princesse, est-ce bien ? lui demanda Efflam.
— C’est parfait, répondit-elle.
— Et vous allez venir avec moi, à présent ?
— Ce n’est pas moi qui suis la Princesse au Palais-Enchanté, répondit-elle ; mais, je vais vous faire conduire à un autre palais, plus beau que le mien, non loin d’ici, et là, on vous donnera de ses nouvelles.
Efflam partit donc pour l’autre palais, sous la conduite d’un guide qu’on lui donna.Là, il trouva une autre princesse, plus belle que la première, et la salua en ces termes :
Salut, belle Princesse
Du Palais-Enchanté !
Et la Princesse lui répondit :
Excusez, ma maîtresse
Est de l’autre côté.
Et elle lui ouvrit la porte d’une chambre, où il vit une autre princesse, plus belle que les deux premières, et qu’il salua en ces termes :
Salut, belle Princesse
Du Palais-Enchanté !
Et celle-ci lui répondit comme l’autre :
Excusez, ma maîtresse
Est de l’autre côté.
Et elle l’introduisit aussi dans une troisième chambre, où il salua en ces termes une autre princesse, bien plus belle que les précédentes :
Salut, belle Princesse
Du Palais-Enchanté !
Et elle lui répondit :
Salut, Prince plein de jeunesse
Et de courage et de bonté !
— Voulez-vous venir avec moi à la cour du roi de France ?
— Je vous suivrai volontiers où vous voudrez.Et ils partirent aussitôt, dans un beau carrosse doré, attelé de beaux coursiers ailés, qui s’élevèrent en l’air et ne furent pas longtemps pour se rendre à Paris.
Le vieux roi fut tellement ébloui et charmé par la beauté de la Princesse, qu’il se sentit tout ragaillardi et voulut l’épouser sur-le-champ.
— Doucement, sire, lui dit-elle ; si vous n’aviez que vingt ou vingt-cinq ans, à la bonne heure ; mais, vieux et caduc comme vous l’êtes, ce serait folie à moi de vous épouser.
Et voilà le roi inconsolable.
— N’existe-t-il donc aucun moyen de me rendre ma jeunesse passée ? demanda-t-il à la Princesse.
— Il y en aurait bien un, répondit-elle, mais, je ne sais si vous consentiriez à tenter l’épreuve.
— Quel est-il ? Je veux le tenter, quel qu’il soit. Dites, vite !
— Il faudra d’abord vous faire mourir. Puis, avec une eau merveilleuse que je possède, je vous rappellerai à la vie et vous rendrai votre vigueur et votre beauté de vingt ans.
— Faites, faites vite !…Et le vieux roi se laissa égorger, sans hésiter.
Mais, la princesse dit alors à Efflam :
— Puisque le voilà mort, qu’il reste mort, et que celui qui a eu toute la peine reçoive aussi la récompense.
Et elle mit sa main dans la main d’Efflam. Puis, elle dit encore, en montrant du doigt le faux filleul, tout pâle et près de crever de dépit :
— Quant à ce démon, qu’on fasse chauffer un four à blanc, et qu’on l’y jette tout vif !
Ce qui fut fait.
On célébra alors les noces d’Efflam et de la Princesse du Palais-Enchanté, et il y eut, à cette occasion, pendant huit jours pleins, de grands festins et les plus belles fêtes du monde.
(Ce conte est altéré et mélangé et peut aussi bien appartenir au cycle des Voyages vers le Soleil qu’à celui de la Recherche de la Princesse aux Cheveux d’Or).
Conté par Marguerite Philippe, à Plouaret, Novembre 1869.
Tags : …, princesse, palais, repondit, salut
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Commentaires
Bonsoir zaza
ah ce roi vaniteux...beh ça vanité l'a perdu
une conclusion un peu dur mais ...La fin quant à elle est plus
heureuse et nettement plus saine
tout gros bisous ma zaza
passe une bonne soirée
OUF ! Une histoire qui finit bien ! Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants ! Bises. FRANCOISE
Tout est bien qui finit bien, sauf pour le roi...
Mais au moins les amoureux seront-ils heureux, longtemps... avec plein de petits enfants. :)
Passe un bon dimanche, Zaza. Bisous.
Je viens te souhaiter un excellent week-end, profites en bien, nous on a du soleil ce qui permet de reposer l'esprit et l'âme, bisous***
Merci pour ce conte que j'ai lu en entier. La morale est sauve !!! Le méchant punit le vieux trucidé et la jeunesse triomphante !!! mais !!!
Bisous Zaza
Mounette
Il est vrai qu'on y retrouve beaucoup de points commun avec un de tes précédents contes.
Bonne journée, bisous !
Oh belle mais.... le roi égorgé, le faux filleul cuit dans le four... Efflam fait gaffe, il vaut mieux ne pas la contrarier...
Extra ZAZA!!
Bisous et bon week-end.
Ha enfin ....sourires , voilà une fin plus appropriée , bien que cela semblait être une evidence ....sourires
merci Zaza , bises
J'ai mal à la machoire d'avoir rigolé avec tes blagues du samedi hihihihihii rien à voir avec les contes bien entendu qui eux finissent tojours bien , bon week-end ma douce BIG BIZZZZZZZZZZZZZZZZZZZ
Bonjour ZAZA,
Par un mariage finit le conte et... ils eurent beaucoup de petits princes et princesses.
Très belle journée à toi.
Bisous
Prima
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Ils se marièrent et eurent bcp d'enfants !! Mais entre temps ils assassinèrent le roi !!.... bonnes fêtes de Paques Zaza biz