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Iouenn Kerménou – L’homme De Parole (suite)
Extraits des Contes Populaires de Basse Bretagne (suite)
Baz’ a zo brema pell-amzer,
D’ar c’houlz m’ho defoa dennt ar ier.Il y a de cela bien longtemps,
Quand les poules avaient des dents
Puis il entendait comme les claquements de dents d’un homme transi de froid, et, un moment après, le bruit d’un animal ou d’un homme qui se jette à l’eau.
Tout cela l’étonna; mais il ne sortit pourtant pas pour voir ce que ce pouvait être. La nuit suivante, ce fut la même chose. Il ne parla pas encore, ne sortit pas de son trou et ne vit rien.
— « Qu’est-ce que tout ceci pourrait bien être ?» Se demandait-il ; «c’est peut-être une âme en peine. Demain soir, si j’entends encore, je parlerai et je sortirai, pour voir.»
La troisième nuit, il entendit encore, comme les deux précédentes, et plus près de lui :
— « Froid !… froid!… Hou! Hou! Hou!… »
Et des claquements de dents…..
Il sortit et vit, au clair de la lune, un homme complètement nu, le corps sanglant et couvert d’horribles blessures, le ventre entr’ouvert, avec les entrailles qui s’en échappaient, les yeux arrachés de leurs orbites, et, au côté gauche, une énorme plaie, par où l’on voyait son cœur.
Il frémit d’horreur, et demanda pourtant :
— « Que vous faut-il, mon pauvre homme? Parlez, et si je puis quelque chose pour vous, je vous promets de le faire. »
— « Ne me reconnaissez-vous donc pas, Iouenn Kerménou ? » demanda le fantôme; « je suis celui dont vous avez arraché le cadavre aux chiens qui le dévoraient, et à qui vous avez fait rendre les derniers devoirs, après avoir payé ses dettes, de votre propre argent. Par reconnaissance pour ce que vous avez fait pour moi, je veux aussi faire quelque chose pour vous. Vous désirez, sans doute, être retiré de dessus ce rocher désert, où vous souffrez depuis trois ans ? »
— « Ah! Si vous pouviez me rendre ce service, mon Dieu!… » s’écria Iouenn.
— « Promettez-moi de faire bien exactement tout ce que je vous dirai, et je vous retirerai de là, et vous conduirai auprès de votre femme. »
— « Oui, je ferai tout ce que vous me direz. »
— « C’est demain que votre femme doit se marier avec le ministre de votre beau-père qui vous a jeté à la mer. »
— « Mon Dieu, serait-ce donc vrai? »
— « Oui, car elle vous croit mort, n’ayant eu en aucune façon de vos nouvelles, depuis trois ans. Mais, promettez-moi de me donner une moitié de tout ce qui appartiendra à votre femme et à vous, dans un an et un jour, et je vous conduirai jusqu’à la porte de la cour du palais de votre beau-père, pour demain matin, avant l’heure où le cortège se rendra à l’église. »
— « Oui, je vous promets de vous donner cela, et davantage encore, si vous faites ce que vous dites. »
— « Eh bien ! Montez, à présent, sur mon dos, et souvenez-vous bien, car, dans un an et un jour, vous me reverrez, en quelque lieu que vous soyez ! »
A DEMAIN POUR LA SUITE
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Commentaires
Même si l'histoire est très morale, j'avoue qu'en voyant l'image, j'ai un peu frémi d'horreur...mais c'est étudié pour Passe une bonne semaine, loin des fantômes, et si possible sous le soleil..bisous
Bonsoir ma Zazaie
Aujourd'hui tu n'en as pas écrit beaucoup ::: Tant pis on attendra encore demain !
Ce conte est vraiment prenant
Bonne soirée ma petite puce
Gros bisous MélineMême pas peur.... des entrailles sanguinolentes, qui font un tas de boyaux par terre...
Bisous ma zaza, je veux la suite bien sur...
J'ai cliqué, je le fais toujours, mais ne ferai plus le signe, cause qu'il parait que OB n'aime pas !
Biosous ma Zaza
Nettoue
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suspens, suspens