• Flamberge au vent (suite 52)


    Un prix scolaire décerné à mon papa


    pour son certificat d’étude.


    Tellement lu et manipulé par des mains enfantines

    flamberge-au-vent 0932

      Chapitre V (suite)

     


    Tout est bien qui finit bien


    -   Regarde, mon bon Pippo, murmura-t-il, dis-moi un peu ce qui se passe.

    -   Il y a beaucoup de fumée, Mousou le Baron, attendez un instant. Ah !…

    -   Que vois-tu ?

    -   Des cavaliers qui attaquent le village…

    -   Des cavaliers français ?

    -   Oui.

    -   Les Anglais tiennent donc encore dans ces malheureuses masures ?

    -   Hélas, oui !

    -   Que vois-tu encore ?

    -   Ah ! voilà qui est trop fort !

    -   Qu’as tu donc ?

    -   Mais c’est lui !

    -   Qui, lui ?

    -   Le duc.

    -   Vallarmis !

    -   Oui !

    -   Impossible !

    -   C’est lui, vous dis-je.

    -   Mais alors, mon neveu de doit pas être loin ?

    -   Je le crains pour vous.

    -   Et pour toi aussi, Pippo. Mais je le crains encore plus pour lui, ajouta le baron dont l’œil terne eut un éclair.

    -   Allons ! c’est le ciel qui le veut ! reprit l’Italien en se penchant en arrière pour chercher son mousquet. Pauvre jeune homme ! Il aura d’ailleurs une fin honorable et tombera face à l’ennemi.

    -   Tu as vu René ?

    -   Oui, Mousou le baron. Tenez, là.

     

    Cette fois, la passion emporta M. de la Poulinière, et il regarda avidement l’endroit que lui désignait son valet.

     

    Numeriser0064.jpg

    -   Il n’y avait pas à se tromper.

     

    C’était bien René, le beau René qui combattait en vaillant, l’épée au poing et le sourire aux lèvres.


    Le baron César s’était transformé.


    Cette face paterne avait pris une incroyable expression de férocité.


    -   Donne-moi le mousquet, Pippo, dit-il en grinçant des dents, donne-moi le mousquet, c’est moi qui le tuerai !

    -   Visez bien, monsou le baron, recommanda Pippo en passant à son maître l’arme demandée.

    -   N’aie pas peur. On vise bien, je t’assure, quand une charge de poudre vaut huit millions de livres.

     

    Le baron épaula.


    Il visa longtemps.


    Efin le coup partir.


    Mais, juste au même moment, un grenadier anglais qui se jetait sur René lui faisait, sans s’en douter, un rempart de son corps.


    Ce fut lui qui reçut la balle destinée à Kertaillan.


    Il tomba comme une masse.


    Le baron s’était jeté en arrière, écumant de rage.


    -   Recharge, recharge vite, hurlait-il, il va nous échapper !

     

    Pepe Pippo rechargeait l’arme avec toute la célérité possible, mais quand il put donner le mousquet amorcé à son maître, René avait disparu, entraîné plus loin par le mouvement du combat.


    M. de la Poulinière se trouvait dans un état de fureur impossible à décrire.


    -   Il s’est sauvé, Pippo, il s’est sauvé ! Jamais nous ne le tuerons. Il est gardé par quelque sortilège ! Malédiction ! Malédiction !

    -   Ne vous désolez pas ainsi, mon bon maître, peut-être, peut-être va–t-il reparaître !

    -   Non ! non ! te dis-je, nous ne le reverrons plus. D’ailleurs, c’est nous, maintenant qui sommes voués à la mort !

    -   Que dites-vous ?

    -   Ne vois-tu pas que les Français sont victorieux partout. Dans quelques minutes tous les Anglais seront tué ou prisonniers. Alors les soldats de Vallarmis nous trouveront !…

    -   Madone ! gémit l’italien, voilà une chose à laquelle je n’avais pas songé !

     

    C’était en effet le moment où les troupes anglaises se faisait tuer bravement sur la place de Belœil plutôt que de se rendre.


    Le baron et Pepe Pippo restèrent quelques minutes sans parler, gagnés par l’effroi de la mort prochaine !


    Soudain le baron se souleva un peu.


    -   N’as-tu rien entendu, Pippo ? demanda-t-il.

    -   Je n’entends que les coups de fusil et les cris des mourants.

    -   J’entends cela aussi, Pippo. Mais, continua le baron en baissant la voix, n’entends-tu rien, plus près dans l’escalier.

    -   Si, si, on monte ! siffla Pippo entre ses dents serrées par la peur.

     

    En même temps, la porte vermoulue, abattue d’un effort puissant s’effondrait, livrant passage à un homme.


    C’était la Colombe.


    -   Par ma potence, ricana-t-il en s’arrêtant sur le seuil, je ne croyais pas trouver si bonne compagnie céans. Entrez, Galaxaure, vous allez trouver des amis.

     

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    En s’effaçant poliment, le bandit tendit la main à Galaxaure, qui pénétra à son tour dans le grenier.


    -   Ah ! Cantaloube, mon cher Cantaloube ! s’écria le baron en joignant les mains, vous allez me sauver, n’est-ce pas !

    -   Oh ! oh ! fit le bandit en éclatant de rire, vous voilà devenu bien tendre pour cette pauvre Colombe. Vous avez changé depuis l’entrevue de la forêt de Dreux.

    -   C’est un malheur, Cantaloube, un grand malheur. Ce damné pistolet est parti tout seul, je te l’assure. Veux-tu la moitié de ma fortune ?

    -   Une pareille offre ne serait pas à dédaigner dans un autre moment, monsieur le baron, malheureusement, elle vient un peu tard.

    -   Nous sommes perdus ! glapit à ce moment Galaxaure, qui regardait par la lucarne, les soldats français entourent la maison !

     

    D’un bond, la Colombe revint à l’escalier.


    Il prêta l’oreille, puis se redressant :


    -   Damnation ! murmura-t-il, il viennent d’entrer dans la salle, en bas !

     

    Galaxaure se mit à jeter des cris perçants.


    -   Veux-tu te taire, vieille sorcière ! commanda Cantaloube.

     

    Les cris de Galaxaure redoublèrent.


    -   Tant pis pour toi, tu l’auras voulu ! rugit la Colombe.

     

    Et, avant qu’on eût pu soupçonner son dessein, le bandit se ruait sur Galaxaure et, malgré sa défense désespérée, la précipitait par la fenêtre.

     

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    Ceci fait, il revint tranquillement au baron.


    -   Baron, lui dit-il de sa voix mélodieuse, nous sommes perdus, bien perdus. La partie est jouée maintenant et le diable ne nous tirerait pas d’ici.

     

    Pepe Pippo se frappait la poitrine et marmottait des prières.


    Le baron claquait des dents.


    -   Il est bien entendu, n’est-ce pas, poursuivit la Colombe avec le même calme, que nous n’avons plus que quelques minutes à vivre. Mais ces minutes, continua Cantaloube en se levant, vont être pour moi des minutes de joie, car le vais me venger ! Baron, je vais te tuer !

     

    Et le bandit s’avança vers l’oncle de René.


    M. de la Poulinière s’était relevé.


    L’imminence du péril  lui avait rendu des forces.


    -   A moi ! au secours ! glapit-il, défends moi, Pippo !

     

    Mais déjà le bras de fer de la Colombe enlaçait le baron, tandis que sa main droite, subitement armée d’un court poignard, s’abattait sur la poitrine du misérable.


    Le baron César poussa un cri, mais il avait pu saisir Cantaloube à la gorge, tandis que Pippo, lui tirant la jambe avait fait rouler à terre les deux ennemis.

     

    Numeriser0066-copie-1.jpg


    Pendant deux minutes, ce fut un horrible combat.


    Les trois hommes ne formaient plus qu’une même masse grouillante, roulant avec des râles parmi les bottes de paille et de foin qui s’ensanglantaient.


    Soudain le group hideux se scinda.


    M. de la Poulinière, criblé de coups de poignard restait inerte, mort.


    A DEMAIN POUR LA FIN

     

    « Humour du dimanche...!!!!Petite pause...!!! »

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  • Commentaires

    4
    Dimanche 9 Janvier 2011 à 23:27
    Mounette

    Bon on commence à y voir plus clair !!! vite vite demain

    Mais en attendant Zaza prend soin de toi.

    Gros bisous !!! enfin pas trop près! Guerrit vite

    Mounette

     

    3
    Dimanche 9 Janvier 2011 à 22:30
    Aimé jc

    Je n'ai point le temps de lire ce soir, je suis trop fatigué, mais je voulais te montrer que ma fidélité t'est acquise ... Amitiés Zaza

    2
    Dimanche 9 Janvier 2011 à 15:23
    Anne d'Amico

    Ah ah!! les méchants sont toujours punis!!

    Bisous ma belle et guéris vite!!

    1
    FLB
    Dimanche 9 Janvier 2011 à 09:55
    FLB

    Les hyènes se tuent entre elles, c'est comme ça, dans la nature !!!

    Et oui, je suis accroc à ce récit, et merci malgré ta grippe de nous avoir programmé la fin pour demain !

     

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