• Flamberge au vent (suite 51)

     

    Un prix scolaire décerné à mon papa


    pour son certificat d’étude.


    Tellement lu et manipulé par des mains enfantines

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    Chapitre V (suite)

     

    Tout est bien qui finit bien


    Captain Wart, qui combattait à côté de Pumpkin tomba tout à coup en murmurant :


    -   J’ai gagné.

    -   Pardon, répartit le major nous avions dit : blessé et je crois que vous êtes mort, mon vieil ami.

     

    En effet captain Wart devenait livide.


    -   Ecoutez, major, siffla-t-il au milieu d’une écume roussâtre, vous savez, il faudra dire à Mistress Wart que Tom… son Tom est mort en brave… et puis vous embrasserez les petits, Madge, John, Lizzie, Jack et Mary… Adieu… major Pumpkin, n’importe !… J’ai gagné !

     

    Il se laissa aller en arrière, il était mort.


    -   Adieu, vieil ami, murmura le major qui se sentait tout remué.

     

    Mais il n’eut pas le temps de se laisser aller à son émotion.


    Ses soldats étaient tombés une à un, il restait presque seul debout au milieu des cadavres.


    Une jeune homme accourait vers lui.


    -   Rendez-vous, Monsieur, criait-il, vous allez vous faire massacrer inutilement.

    -   A mon âge, on ne se rend plus, jeune homme, parce qu’on n’a plus le temps de se refaire un honneur.

    -   Je suis le marquis de Kertaillan, vous pouvez me donner votre épée.

    -   Je suis le major Sam Pumpkin et je vous dis : Venez la prendre.

     

    Le combat s’engagea.


    Il ne fut pas long.


    Bientôt major Pumkin s’affaissa, la poitrine traversée.


    -   Voyez, monsieur, ce que vous m’avez forcé à faire ! s’écria René en se précipitant à son secours.

    -  Vous avez fait votre devoir, murmura le blessé dont les paupières, battaient, à moi de faire le mien… jusqu’au bout. Ecoutez Monsieur.

     

    René se pencha.


    -   Il y a là, poursuivit-il, péniblement, une maison, la première en entrant du côté du bois… où il y a un puit.. J’ai fait enfermer ce matin dans cette maison un homes et deux femmes… si vous mettez le feu au village, il faudra… les sauver… avant.

     

    Le marquis inclina la tête en signe d’assentiment.


    Major Pumpkin continua entre deux hoquet.


    -   Mille guinées que je suis… mort… dans cinq minutes.

     

    Il tendit les bras, les yeux se rouvrirent tout à coup et il retomba sur le corps du captaine Wart en murmurant :


    -   J’aurai gagné.

     

    Major Pumpkin était mort.


    René considéra tristement ce cadavre parmi tans de cadavres, et dit tout bas !


    -   Voilà la guerre !

     

    Numeriser0059-copie-1.jpg

     

    Mais ayant relevé les yeux, il vit le drapeau blanc « fleurdelysé » qui flottait sur le clocher du village, il entendit les acclamations de toute l’armée massée autour de Fontenoy, alors son cœur se gonfla d’enthousiasme et il cria par trois fois plus fort que tous les autres :


    -   Vive la France ! Vive le roi !

     

    Au même moment il aperçut Larseneur et Vallarmis qui le cherchaient.

     

    Le vieux soldat traînait après lui la bohémienne.

     

    Numeriser0047BOHEMIENNE.jpg

     

    En un instant René fut auprès d’eux.


    -   Pourquoi cette femme est-elle ici ? demanda-t-il à Larseneur.

    -   La prévôté qu ne sait plus où mettre ses captures vient de la rendre à nos fourriers. Mais je suis aussi embarrassé que la prévôté.

    -   Ah ! Je sais où nous allons la loger. Voyez-vous cette maison la-bas, un officier anglais qui vient de mourir m’ recommandé de ne pas y mettre le feu, car avant la bataille il y avait enfermé un homme et deux femmes. La vieille sera bien là.

    -   Allons, dit Vallarmis.

     

    Le combat est fini. Personne ne s’était rendu. On avait tout tué. Cela avait été un horrible carnage.


    En arrivant devant la porte de la maison, Vallarmis et ses compagnons remarquèrent un grand nombre de soldat qui entourait la masure.


    -   Qu’y a-t-il ? demanda le colonel devant qui tous s’écartèrent.

    -   Il y a un bas-officier, il y a, mon colonel que cette vieille folle a voulu s’échapper par la fenêtre du grenier et qu’elle est tombée sur malheureusement qu’elle en est morte.

     

    Et l’officier désignait une masse inerte étendue sur le sol.


    C’était Galaxaure.


    Personne ne la connaissait.


    Vallarmis se détourna et ouvrit la porte de la masure où se trouvaient déjà quelques soldats.


    Alors Jean qui n’avait pas tremblé dans la bataille se sentit prêt à défaillir.

     

    Numeriser0054MORENA.jpg

     

    Morena ! c’était Morena, bien maigrie, bien fatiguée, mais toujours belle, qu’il avait devant les yeux !


    La jeune fille restait immobile, croyant rêver.


    Enfin ses yeux, ses beaux yeux, se remplirent de larmes et elle tomba en sanglotant dans les bras de Jean et de René.


    Ils restèrent ainsi quelques minutes, les trois beaux enfants et personne ne troublait leurs épanchements.

     

    Mais, Vallarmis se redressa le premier et dit d’une voix émue.


    -   Mon bonheur est complet. Mais je me dois à mes soldats. C’est d’eux maintenant qu’il faut que je m’occupe.

     

    A ce moment, la bohémienne poussa un cri terrible et vint tomber aux genoux de Morena, en répétant :


    -   Ma fille, ma fille… ma chère petite fille !

     

    Et Morena joyeuse lui rendait ses caresses.


    -   Comment s’écria René en s’élançant tout hors de lui et en relevant la vieille, tu la connais ! Mais alors, c'est cette petite fille que le baron César t’a fait enlever !

    -   Oui, dit la bohémienne, celle-là est bien Marie-Régine de Kertaillan.

    -   Ma sœur !

    -   Ah ! René!...

    -   Décidément, Dieu fait bien les choses! murmura Larseneur qui tordait sa rude moustache.

    -   Mais il manque quelqu’un, dit Vallarmis quand la première émotion fut calmée. Il devait y avoir ici un homme, n’est-ce-pas, René ?

    -   Mais oui, répondit Kertaillan l’officier anglais m’a bien dit : un homme et deux femmes.

    -   Si l’on visitait un peu le grenier, suggéra Larseneur.

    -   Voilà une bonne idée, conclut Vallarmis. En avant !

     

    Et, le premier, il mit le pied sur les degrés de l’escalier branlant.

     

    -------


    Quand le bruit avait commencé à s’éteindre, M. de la Poulinière s’était glissé aux côté de Pepe Pippo et avait regardé à son tour par la lucarne.


    -   Cela a été une grande bataille, Pippo.

    -   Oui mon bon maître, et l’on ferait une bonne récolte si l’on pouvait fouiller les chausses de tous ceux qui sont par terre, soupira l’ingénieux valet.

    -   Fi donc ! Pippo, voilà de basses pensées !

    -   Eh ! quoi ! dépouiller les morts ? N’est-ce pas un peu ce que vous chercher  à faire et ce pour quoi nous sommes ici, monsou le baron.

     

    Numériser0058

     

    A cette allusion directe, le baron baissa la tête et ne répondit pas.


    Grâce aux renseignements fournis par Pippo qui, en se penchant hardiment hors de la lucarne, promenait ses regards sur le champ du combat, M. de la Poulinière avait pu suivre toutes les phases de la bataille.


    Il avait eu connaissance de la marche si hardie du duc de Cumberland, il avait pu compter les charges successives de la cavalerie française, il avait entendu les dernières et furieuses décharges de nos canons écrasant les masses coalisées.

     

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    Après un silence, M. de la Poulinière reprit :


    -   Penses-tu que mon neveu soit mort, Pippo ?

    -   Cela, mousou le baron, c’est une chose sur laquelle il m’est bien difficile de vous répondre.

    -   C’est vrai, Pippo, tu as raison. Je voudrais bien être renseigné à cet égard.

    -   En attendant, abritons-nous le mieux possible, mon bon maître, car voilà la bataille qui recommence.

     

    Pepe Pippo n’eut pas besoin d’en dire plus long. Le baron était déjà blotti au fond du grenier.


    C’était justement à ce moment que Vallarmis enlevait son régiment et le lançait contre Belœil.


    Au bout d’un instant, la curiosité fut plus forte que l’effroi et le baron César se traîna à côté de l’Italien.


    A DEMAIN POUR LA SUITE

    « Noces finistériennesHumour du dimanche...!!!! »

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  • Commentaires

    14
    Dimanche 9 Janvier 2011 à 11:28
    Déficience Mentale

    Une très bonne matinée malgré la grippe... bises

    13
    Dimanche 9 Janvier 2011 à 05:38

    Bon dimanche ! Bisoux ***



    12
    Dimanche 9 Janvier 2011 à 04:09
    madame x

    c'est mon coucou du dimanche,la free est très capricieuse; ça n'a pas marché de l'après midi hier...et là comme je suis debout depuis 2h 30 et qu'elle fonctionne j'en profite pour faire ma tournée..grrr...bon dimanche Zaza. kiss.

    11
    Dimanche 9 Janvier 2011 à 00:08
    FRANCOISE

    Et ce baron Zaza, il va pas s'en tirer comme ça ? Y'a une justice dans ton livre ? Bises. FRANCOISE

    10
    Samedi 8 Janvier 2011 à 22:35
    tiot

    salut

    je te souhaite un bon dimanche

    9
    Samedi 8 Janvier 2011 à 19:15
    fanfan

    voilà un  nouveau rebondissement à l'histoire ;Morena est donc noble!

    J'espère que le baron se fera prendre cette fois-ci!

    Bises

    8
    Samedi 8 Janvier 2011 à 17:45
    Béa kimcat

    Coucou Zaza

    Et après la lecture de ton billet, j'espère que le vent ne souffle pas trop fort par chez toi

    Bises félines du samedi

    Béa kimcat

    7
    Samedi 8 Janvier 2011 à 17:00
    michaeline

    bonne soirée

    6
    Samedi 8 Janvier 2011 à 16:00
    moqueplet

    je ne lirai pas ton article aujourd'hui, nous avons perdu un copain ce matin, et sincèrement je n'ai pas la tête à lire....j'essaie des faire mes com's....passe une douce soirée

    5
    Samedi 8 Janvier 2011 à 14:47
    Aimé jc

    Bonjour Zaza

    Horrible carnage c'est sûr, c'est un livre ... mais parfois la réalité a dû être bien pire encore !

    Amitié Zaza et, à bientôt

    4
    Samedi 8 Janvier 2011 à 12:23
    Vincent

    Bonjour.

    Trés belle article...!

    Mais il faut lire beaucoup chez toi...! (lol)

    Bonne journée.

    A+ Vince.

    3
    Samedi 8 Janvier 2011 à 08:21
    Mounette

    Bon week end Zaza demain en principe je pars de bonne heure faire une rando

    Bisous

    Mounette

    2
    FLB
    Samedi 8 Janvier 2011 à 08:05
    FLB

    Et la colombe, ou est il disparu ??? Ce traitre, ce félon !!

    Bises Zaza, et bon week end

    1
    Samedi 8 Janvier 2011 à 08:01
    Anne d'Amico

    J'en étais sûre!! J'aurais parié, j'aurai gagné!!.... mais je n'avais pas le major Pumpkin avec moi!!

    Gros bisous Zaza!

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