Un prix scolaire décerné à mon papa

pour son certificat d’étude

Tellement lu et manipulé par des mains enfantines

Première partie (suite)

 

Chapitre premier (suite)

Dans lequel le lecteur fait connaissance

Avec quelques hommes d’épée pauvres

Mais malhonnêtes

Il y eut un grand silence.

Ce fut Cantaloube qui le rompit.

-   Allons mes gracieux amis, dit-il avec bonne humeur, ne prenez pas ces têtes effarées ! Je ne suis pas Satanas, que diable ! Quoiqu’il en dise en se tournant vers Rosencœur.

-   Il a entendu, bégaya le bandit, il a entendu !

-   Quoi de plus simple que ce qui vient de se passer : Mistouflet s’engage dans une affaire assez simple, mais il échoue parce qu’il est maladroit. Moi qui suis habile, moi qui a du talent, je reprends la partie et je gagne. C’est limpide.

-   Je te défends ! commença Mistouflet qui loucha plus fort, de parler de moi de cette façon……

-   Tais-toi ! fit durement la Colombe dont l’œil bleu lança un éclair.

 

Mistouflet se tut. Cantaloube continua, s’adressant à l’honorable assistance :

-    Maintenant, messieurs mes amis, reprenez vos jeux et vos ris, badinez avec les grâces et laissez-moi m’enfoncer dans le dédale de mes pensées en compagnie de ceux que j’ai choisis pour mener à bien ma glorieuse entreprise.

 

Plusieurs voix s’élevèrent pour demander au jeune chef à faire partie de l’expédition.

 

Ce fut peine perdue, son choix était déjà arrêté.

 

Il fit signe à Rosencœur, à Pfyffer d’Altishoffen dont la grosse tête jaune se balançait agréablement sur des épaules puissantes, mais d’inégale hauteur. Il fit signe à Mistouflet, cligna de l’œil à Claquebise et se dirigea vers la porte en disant au frère de M^me Galaxaure :

-   Mène nous au salon.

 

Sans mot dire, Mistouflet prit un flambeau à trois branches des mains d’une des servantes et sorti sans bruit de la grande salle accompagné de ses amis.

 

 

Une fois dans le corridor que nous connaissons déjà, Mistouflet, après s’être assuré que la grosse porte que la bande venait de franchir était bien fermée, s’enfonça sous l’escalier, palpa la muraille avec un soin partuculier pendant un certain temps.

 

Puis l’on entendit un bruit sec et l’on put apercevoir un trou béant, plein de ténèbres qui s’ouvrait à la place du mur.

 

Au ras du sol, on distinguait les deux premières marches d’un escalier.

Mistouflet descendit le premier.

-   Diable ! murmura la Colombe qui le suivait, voici un appartement qui ne  sent ni la rose, ni la peau d’Espagne.

 

En effet, une odeur fade et chaude montait des profondeurs du caveau.

-   Que veux tu, riposta Hippolyte, je me suis laissé dire qu’on a enterré autrefois là dedans.

-   Alors tant mieux, on pourrait y enterrer encore.

-   Oh parfaitement.

-   Phyffer d’Altishoffen, murmura Rosencœur à son compagnon avec lequel il fermait la marche, je ne suis pas un enfant, mais je crois que nous sommes avec des gens bien singluliers.

-   Gu'est-ce gue ça vait, répondit l’Allemand, bourfu gu’on quagne tes bisdoles bour boufoir se pien remblir le fendre.

 

Alors Rosencœur se tut, la Colombe ne parla plus et l’on continua à descendre.

Rosencœur qui possédait de précieuses qualités d’observation compta cent dix marches jusqu’au moment où l’on atteignit le sol.

Puis on marcha quelques temps dans un étroit couloir assez élevé et l’on s’arrêta devant une haute porte de fer.

-   Ouvre ! commanda Mistouflet.

 

  On ne répondit pas.

 

A DEMAIN POUR LA SUITE