• Flamberge au vent (suite 36)

     

    Un prix scolaire décerné à mon papa


    pour son certificat d’étude.

     


    Tellement lu et manipulé par des mains enfantines

    flamberge-au-vent 0932

     

     

    Chapitre III (fin)

     

    Ou Morena disparaît tandis que

    Larseneur réapparait



    Pendant deux heures, il courut en tous sens.

     

    Enfin, découragé, il repris le chemin de Mousseuse et se retrouva bientôt sur la grand’route de Dreux à Anet, sur cette même route où ils avaient été attaqué si rudement par Cantaloube et sa bande.


    René laissait aller son cheval au pas et il rêvait tristement la tête penchée sur sa poitrine.


    Alors, il aperçut en face de lui, assez loin sur la route, une petite charrette escortée de deux hommes et qui s’en allait dans la direction de Mousseuse.


    Kertaillan piqua des deux et eut vite fait de rejoindre l’humble cortège.


    Au bruit que faisait le galop du cheval, les deux hommes qui accompagnaient la charrette se retournèrent.

     

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    L’un, un vieillard vêtu de pauvres habits et complètement inconnu de René.


    L’autre était un jeune homme à figure placide et aux larges épaules.


    -   Tranquille ! s’écria René


    Tranquille Rageot, car c’était lui, vint posément baiser la main de René qui ne fit ne fit pas tant de façon et se baissa pour lui donner l’accolade.


    -   Mais tu est blessé, Tranquille ! di Kertaillan en remarquant un linge ensanglanté qui entourait le front de Rageot.

    -   Je n’est rien, monsieur le marquis, moi je vais bien maintenant. Il y a dans la charrette quelqu’un de plus mal accommodé que moi.

    -   Et qui donc ?

    -   Monsieur Larseneur.

    -   Jonas ! Il est là !


    Et René voulut s’élancer.


    -   Pardon, monsieur le marquis, dit Tranquille qui avait mis la main sur la bride, n’allons pas si vite, s’il vous plait. Monsieur Larseneur est bien faible, une émotion pourrait le tuer. D’ailleurs en ce moment, il se repose.

    -   Ah ! je voudrai pourtant l’embrasser.

    -   Tout à l’heure, monsieur le marquis, tout à l’heure.

    -   Oui tu as raison. Mais au moins raconte-moi ce qui vous est arrivé à tous deux.

    -   Volontiers, monsieur la marquis. Je commence par mes aventures. Monsieur le duc a dû vous dire comment nous étions tombés au milieu d’une troupe de brigands qui nous firent prisonniers. On nous sépara. Les bandits m’avaient attaché. C’était d’ailleurs une bonne précaution, car, avant d’être lié, je tombais sur eux à coups de poings et à coups de pieds. Enfin, un soir, je pus briser mes liens et je me glissai tout doucement dans la forêt quand je me heurtai à une sentinelle. Je l’assommai à moitié, mais l’imbécile avait crié et les autres accouraient. Je détalai à toutes jambes. Malheureusement, l’un des bandits eut la fâcheuse idée de prendre son mousquet et de m’ajuster. La canaille tirait bien, car la balle me laboura le front et me causa une si grande douleur que je tombai évanoui. Quand je revins à moi, je me traînai comme je pus étant très faible à cause du sang perdu. Il n’y avait plus trace de bandits. Ma blessure me faisait horriblement souffrir et j’avais une soif ardente. Comme je me trouvais dans la partie de la forêt qui longe la vallée, je résolus de descendre jusqu’à la rivière. Ah ! ce fut un rude voyage, ces deux cents mètres à parcourir ! Enfin, je me laissai tomber au bord de l’eau où je bus avidement. Le hasard m’avait poussé auprès de la cabane de ce brave homme qui est pêcheur. Il me recueillit chez lui où je retrouvai, râlant sur un grabat, votre écuyer, ce pauvre Monsieur Larseneur.

    -   Ah ! mon pauvre Tranquille, dit René, nous avons été bien en peine à ton sujet.

    -   Vous êtes bien bon, monsieur le marquis, maintenant me voilà hors d’affaire, et je ne souhaite plus qu’une chose, c’est de pouvoir rencontrer quelques-uns de ces bandits qui m’ont maltraité !

    -   Ce ne sera pas difficile, mon garçon.

    -   Serait-il possible !

    -   Tu les verras bientôt. Je m’engage à te les montrer. Seulement, il est probable que tu n’auras pas envie de leur faire de mal.

    -   Et pourquoi donc ?

    -   Parce qu’ils sont pendus depuis quatre jours déjà, ami Tranquille.


    Le bon Rageot manifesta la joie la plus vive à cette nouvelle.


    -   A présent, brave homme, continua René en s’adressant au pêcheur, dites-moi comment vous avez retrouvé mon écuyer.

    -   Ma foi, monsieur, ce ne sera pas bien long. Voilà l’affaire : Vendredi dernier, j’étais en train d’arranger mes filets, quand j’entendis des coups de fusil qui venaient de la forêt. Je laissai là mon ouvrage et j’allai voir ce qui se passait. Il y eut encore d’autres décharges, puis des cris, des appels. Enfin, tout s’apaisa. Je sortis alors du taillis où je m’étais blotti et je me risquai sur la route. Il y avait là cinq corps étendus, dont je m’approchai. Quatre étaient des cadavres, votre écuyer seul respirait encore. J’allai chercher ma petite charrette, je le chargeai avec mille précautions et je l’emportai chez moi où il délira pendant trois jours. « René, monsieur René » disait-il dans sa fièvre, « chargez, chargez… en avant !… Oh ! les misérables !… monsieur René… sauvez-le ! »

    -   Pauvre Jonas, murmura Kertaillan, qui sentit des larmes sous ses paupières.

    -   Enfin, avant-hier, continua le pêcheur, il rouvrit des yeux qui n’étaient plus égarés. Il me demanda comme il se faisait qu’il était chez moi et depuis combien de temps il y était. Il s’informa aussi d’un jeune homme, le marquis de Kertaillan, et me demanda si je ne savais rien de lui. A ce moment, entra monsieur Tranquille, et je vis qu’ils se connaissaient. Voilà tout.

    -   Vous être un brave homme, dit René, et votre charité vous portera bonheur.


    Le vieillard eut un pâle sourire et secoua sa tête blanchie, semblant dire que le bonheur n’était pas fait pour lui et qu’il mourrait sans l’avoir connu.

     

    -   Mais, Tranquille, reprit René, comment se fait-il que tu n’aies pas eu l’idée de revenir immédiatement au château pour rassurer sur ton compte et y chercher des secours pour Jonas ?

    -   Mon Dieu, monsieur le marquis, j’y avais bien pensé, mais quand j’ai su pas des paysans que tout le monde était sain et sauf à Mousseuse, je me suis dit qu’il valait mieux laisser reposer tranquillement monsieur Larseneur dans la cabane que de vouloir le ramener trop tôt au château.

    -   Tu as peut-être eu raison. Les blessures sont graves ?

    -   Il y a un coup de feu qui a contourné les côtes et un coup d’épée dans le bras droit, mais ce n’est pas cela qui m’inquiète…

    -   Qu’est-ce donc ?

    -   Une autre blessure

    -   A quelle place ?

    -   Au front. Monsieur Larseneur a été touché presque au même endroit que moi. Mais ma balle n’a fait que frôler, tandis que la sienne est entrée un peu.

    -   Que dis-tu ?

    -   Hélas ! la vérité, monsieur la marquis, je crains bien que le crâne soit sérieusement atteint.

    -   Mon pauvre Larseneur ! dit René douloureusement.

    -   Il ne faut pas désespérer, monsieur le marquis. Je ne m’y connais pas, moi. Je puis me tromper et je l’espère.

    -   Dieu t’entende !


    Pendant quelques temps, la petite troupe chemina silencieusement.


    Enfin René, ayant poussé son cheval à côté du vieux pêcheur, lui demanda :


    -   Gagnez vous facilement votre vie ?

    -   Je ne meurs pas de faim, répondit le bonhomme, voilà tout.

    -   La pêche ne vous rapporte pas grand’chose ? Il y a peu de poisson ?

    -   Ah ! ce n’est pas le poisson qui manque. J’aurais seulement une barque neuve et de bons filets !

    -   Combien coûte une barque ?

    -   Il faut compter trente écus.

    -   Et le prix des filets ?

    -   Trois ou quatre pistoles.

    -   Tenez, mon ami, dit alors René, prenez cette bourse, il y a dedans le double de ce qu’il vous faut.

    -   Oh ! monsieur, raillez-vous ?…

    -   Non ? non, prenez.

    -   Je ne puis accepter, monsieur, je n’ai fait que mon devoir, en secourant un blessé, un misérable…

    -   Eh bien ! puisque vous êtes tellement homme de devoir, pourquoi voulez-vous m’empêcher de faire le mien ?

    -   Que voulez-vous dire ?

    -   N’est-ce pas mon devoir, à moi aussi, de soulager mon prochain quand il est malheureux ?

    -   Ce n’est pas la même chose…

    -   Allons, prenez, vous dis-je, et maintenant donnez-moi la main.


    Le pêcheur serra en tremblant la fine main aristocratique qu’on lui tendait, puis il fondit en larmes.


    -   Nous ne sommes plus loin de Mousseuse, dit René en se haussant sur ces étriers. Je vais prévenir de votre arrivée.

     

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    A DEMAIN POUR LA SUITE

    « Brèves...!!!!Blagounettes du samedi...!!! »

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  • Commentaires

    18
    FLB
    Lundi 27 Décembre 2010 à 21:07
    FLB

    Certain, et je ne suis pas coutumier du fait, mais on a réveilloné chez des amis qui l'avaient tous eu dans la semaine.....

    On a fait "bonbance", en effet, mais bon, ceci n'explique pas cela, et c'est même moi qui ai repris la voiture à 3h30 du matin !!

    Mais bon, il est certain que ça a du jouer quand même...

    17
    FLB
    Lundi 27 Décembre 2010 à 19:32
    FLB

    Malade depuis hier midi, 20 heures d'affilée au lit pour cause de gastro foudroyante, jamais vu ça....

    J'essaye de rattrapper mon retard

    Bises

     

    16
    Samedi 25 Décembre 2010 à 22:42
    le ch'timi

    Bises d'une journée bien ordianaire..

    Patrick

    15
    Vendredi 24 Décembre 2010 à 23:05
    le ch'timi

    Bonsoir,

    J'ai terminé la lecture...

    une bonne nuit

    bises

    Patrick

    14
    Vendredi 24 Décembre 2010 à 20:04
    SONYA

    je fais une petite pause pour te souhaiter d'heureuses fêtes

    ponctuées de joie , de bonheurs et d'amour

    gros bisous créoles

    13
    Vendredi 24 Décembre 2010 à 19:09
    HOUB

    JOYEUX NOEL

    12
    Vendredi 24 Décembre 2010 à 17:35
    Aimé jc

    Bon réveillon dans ton fief ... et, avec tous tes proches ....

    11
    Vendredi 24 Décembre 2010 à 17:30
    michaeline

    Joyeux Noël !

    10
    Vendredi 24 Décembre 2010 à 16:53
    Zazou

    Je te souhaite de passer un :

    Bisous Zazatix

    9
    Vendredi 24 Décembre 2010 à 16:00
    8
    Vendredi 24 Décembre 2010 à 15:57
    7
    Vendredi 24 Décembre 2010 à 14:38
    Auframi

    A vous tous, passez un très beau Noël en famille, et n’oubliez pas de regarder si par hasard un de vos voisins n’est pas seul, c’est le jour de partager……

    Joyeux Noël et à bientôt  


    6
    Vendredi 24 Décembre 2010 à 13:56
    5
    Vendredi 24 Décembre 2010 à 13:18
    francine

    bonjour, je te souhaite un joyeux noel gros bisous

    4
    Vendredi 24 Décembre 2010 à 11:43
    3
    Vendredi 24 Décembre 2010 à 08:33
    moqueplet

    peu de temps devant moi.....passe un merveilleux Noël

    2
    Vendredi 24 Décembre 2010 à 08:22
    Anne d'Amico

    Ah!! je suis contente de les savoir vivants ces 2 là!! Hi hi hi!! la vraie minotte!!

    Gros bisous Zaza, et joyeux Noël!!

    1
    Vendredi 24 Décembre 2010 à 07:13
    Patrick - l'autunois

    Je te souhaite un JOYEUX NOEL !!!!!!!!!! Passes de bonnes fêtes  et @+ Amicalement. Patrick.

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