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Flamberge au vent (suite 29)
Un prix scolaire décerné à mon papa
pour son certificat d’étude.
Tellement lu et manipulé par des mains enfantines
Chapitre VIII (fin)
Dans lequel l’aimable lecteur retrouvera le mythologique
M. de Pimprenelle dans un costume que la décence
Réprouve et que tolèrent seules les populations
MONOMOPATA et autre payds chauds
Mais en même temps, une joyeuse voix que Félicien reconnut bien se faisait entendre :
- Eh ! eh ! disait-elle. Voilà mon gracieux percepteur qui fuit vers les saules comme disait cette nymphe dont je ne me rappelle plus le nom ; et presque aussi peu habillé qu’elle !
Félicien Mirabiche s’élançant hors de sa cachette, vint tomber aux pieds du duc de Vallarmis qui, accompagné de René, d’Aliette et de Morena, venait de franchir un rideau de verdure qui jusque-là les avait dérobés aux regards.
- Comment ! te voilà s’écria René, ah ! mon pauvre garçon, je te croyais bien perdu.
- Je me suis sauvé, monsieur le marquis, je me suis sauvé pendant qu’ils fouettaient M. de Pimprenelle.
- Tu t’es tiré sans trop de mal des mains de ces bandits.
- Ah ! monsieur le marquis, je n’ai jamais été tant battu ! Pendant qu’on me rossait, je me rappelais les pinçades, croquignoles et nasardes, dont vous daigner parfois me gratifier, et il me semblait qu’elles paraîtraient à l’avenir douce comme du miel.
- Nous te donnerons de ces douceurs chaque fois que tu le mériteras, mon garçon, dit Vallarmis, en riant, mais va donc relever M. de Pimprenelle qui semble s’être endormi sur la mousse.
Félicien courut à l’endroit où gisait l’infortuné précepteur.
M. de Pimprenelle entendant marcher se couvrit la tête de ses bras, à la façon des suppliants antiques.
- N’approchez pas, monsieur le duc, j’ai reconnu votre voix, n’approchez pas. Soyez aussi bon que le fut Naisicaa qui permit au malheureux Ulysse de couvrir de branchage sa nudité, avant de l’emmener au palais de son père.
- Mais je ne suis pas le duc, lui cria Mirabiche qui s’amusait comme un bien heureux.
- Ah ! c’est toi Félicien, dit M. de Pimprenelle en écartant ses bras et en relevant la tête, c’est toi mon enfant, eh bien ! va présenter mes hommages à monsieur le duc, et dis-lui qu’il m’est impossible, malgré tout mon dévouement, de reprendre mon service auprès de lui en ce moment. L’inconvenance de mon costume…
Mirabiche n’attendit pas là, du discours de l’infortuné précepteur, et courut expliquer à Jean que M. de Pimprenelle ne voulait pas sortir de son trou avant d’avoir un vêtement quelconque.
- Donne lui mon manteau, dit Alliette en tendant à Félicien une riche étoffe galonnée d’argent et parementée de broderies.
Mirabiche prit le précieux vêtement et courut à M. de Pimprenelle.
Une minute s’était à peine écoulée que l’infortuné précepteur apparaissait affublé du manteau d’Aliette, qu’il avait serré autour de sa taille en forme de jupe, ce qui lui donnait un aspect des plus bouffons.
Après avoir ri longtemps, la petite troupe se remit en marche, et au bout d’une demi-heure, nos amis atteignaient l’extrémité de l’allée des chênes géants.
Ils cheminèrent longtemps ainsi.
Quand ils franchirent la grille, les serviteurs poussèrent des cris d’ébahissement.
Il faut avouer que René et Jean en haillons, Alliette en amazone, Morena en gitana, Mirabiche en loques et Pimprenelle en chemise, formaient une troupe dans laquelle on eût difficilement reconnu deux seigneurs de haut rang, et une noble demoiselle.
On eût plutôt pris nos amis pour des vagabonds de Bohême qui errent par les campagnes, ou encore pour de pauvres comédiens n’ayant pas fait recette depuis le commencement de leur tournée.
Mousseuse était un superbe château du plus pur Louis XIII.
Les briques rouges égayaient la blancheur des pierres, et les toits aux bleues ardoises luisaient joyeusement au soleil.
Tout autour du château s’étendait le parc vaste, ombreux, seigneurial. C’était un noble séjour.
René, Aliette, Jean et Morena gravirent le large perron, tandis que Mirabiche et Pimprenelle filaient dans les communs.
En apercevant ses neveux en si piètre équipage, la comtesse douairière Ernestine Le Hault de Rabacourt poussa des cris de paon, puis tomba en syncope.
Enfin, ayant repris ses sens, elle jura et sacra comme un soldat aux gardes, ce qui parut la soulager infiniment.
La tante de Jean de Vallarmis était une brave personne que son père, le vieux Maréchal de Saint-Ramponneau avait élevé à la hussarde.
Marié fort jeune à un cornette des chevau-légers, la comtesse Ernestine essaya de combattre ses dispositions un peu hommasses et matérielles en cultivant les romans de Mlle de Seudéry.
Bientôt le Grand Cyrus et le Voyage à l’Île du Tendre n’eurent plus de secrets pour elle, mais son diable de naturel revenait presque toujours au galop, et il résultait de ce combat perpétuel un langage des plus extravagants.
Nous allons en avoir immédiatement un exemple.
Dés qu’elle reprit ses sens, la comtesse douairière jura et sacra ainsi que nous l’avons dit, puis, toit en mettant un peu d’ordre dans les boucles de sa chevelure, elle s’écria :
- Vous voilà donc revenus à l’asile de la famille, mille grenades ! Pauvres têtes si chères, vous avez passé par le château de l’angoisse et doublé le promontoire de l’horrible tourment, sabre et mitraille ! Vous êtes faits comme des goujats d’armée, tête et ventre ! Allez vous retirer, bien-aimés de mon âme, ces vêtements souillés de l’impropreté de la route, allez-vite ! mort de ma vie ! Et puis dormez, rappelez-vous que c’est ici le temple du doux repos. Allez, Bagasse ! vous me raconterez plus tard vos aventures, harniblieu !
Les quatre jeunes gens profitèrent de la permission et disparurent en un clin d’œil.
Deux heures après, Jean et René, bottés, éperonnés, montaient à cheval dans la cour du château.
Autour d’eux se tenaient une trentaine de piqueux bien moulés, et une cinquantaine de serviteurs et de paysans armés de piques et de mousquets.
De plus, la maréchaussée de Dreux avait été prévenue et allait prendre à revers les bandits de l’autre côté de la forêt.
Il fallait venger la Rosée, Larseneur et ce pauvre Tranquille Rageot dont personne n’avait plus entendu parler.
En deux jours, les bandits étaient acculés dans un coin de la forêt.
Ils ne voulaient pas se rendre, sachant parfaitement le sort qui leur était réservé et se firent bravement tuer.
Malheureusement, Claquebise, Bardouille et Rosencœur furent pris vifs et pendus incontinent.
Quand à Cantaloube, on ne le trouva nulle part.
Ainsi le crime fut puni, et Jean et René eurent même la joie de délivrer un gentilhomme que les misérables retenaient prisonnier avec son digne serviteur.
Le gentilhomme avait pour nom M. des Haudriettes.
Le serviteur se nommait Pepe Pippo.
Ils racontèrent qu’il avaient été pris pas les brigands alors qu’ils traversaient paisiblement la forêt.
Jean et René furent si touchés au récit de ces malheurs qu’il invitèrent M. des Haudriettes à passer quelques jours à Mousseuse.
Ce seigneur accepta avec reconnaissance.
Tremblez ! pauvres innocents qui avez introduit le serpent au foyer domestique.
Puissances célestes, veillez, et toi, pauvre René, que ta mère qui est là-haut, prenne en pitié son cher enfant dont la poitrine est désormais sans cesse menacée d’un invisible poignard.
Horrible !
Horrible !
Et toute la troupe victorieuse retourna au château où déjà Mme la comtesse douairière Ernestine Le Hault de Rabacourt avait fait préparer un énorme festin pour célébrer le tromphe.
A DEMAIN POUR LA SUITE
Tags : , pimprenelle, rene, jean, mirabiche
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Commentaires
quelle joie d'avoir conservé ce prix...qui n'a pas de prix!!!
bonsoir et pensées d'istanbul ( arrivée via Catcent!!)
Bonjour,
On voit et ressent même dans cette oeuvre, la violence: elle est intrinséque à toute vie. La vie sans elle n'xisterait probablement pas !
Elle existe même au sein des galaxies!
A méditer Zaza, un sujet pour toi!
Un ptit coucou vers chez toi, ne voyant plus de publications, j'espère que tout va bien ? Je te fais de gros bisous *****
Au moment où tout semblait s'arranger voilà un rebondissement qui laisse à penser que René et ses amis n'ont pas fini d'avoir des soucis!
Bisous
Bonjour ma Zaza chérie
Et ça continue alors attendons la suite demain
Nous sommes sous la neige qui continue à tomber !!!
Je te souhaite ma douce une excellente journée
Gros bisous Méline
à cette époque le fouet et la pendaison étaient de rigueur
c'est quand même horrible
pauvre Mr Prinprenelle
gros bisous ma Zaza
passe une très belle journée
Hé bien on se plaint de la violence sur nos écrans pour les enfants, mais les bouquins d'époque n'en manquaient pas ! et les dessins devaient aussi impressionner les gosses ! Bisous de Belgique !
Quel malin ce canteloube !!!!!
Et quel beua traitre, même si son patron n'est pas armé des meilleurs intentions !Des gibiers de potence, mille sabords !! (C'est le chateau qui me fait penser au capitaone !!)
Bises !!!
Bon c'est plus calme dans la rame aujourd'hui ... encore que !!! un petite gouter
me ferait du bien après toutes ces aventures et je m'attarde un instant d'autant que dehors la neige sévit en moindre abondance que la dernière fois mais gelée. Pauvre de moi qui doit descendre en ville et descendre c'est descendre. Pourvu que les bus fonctionnent.
Bisous Zaza
Mounette
Morphée m'a mise hors du lit à 5H donc j'ai le temps de flanêr sur les billet et qui sait d'être invitée moi aussi à Mousseuses hihihihi bonne journée ma belle , bien aimé tes blaguounettes big big bises
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Je trouve que pour certains crimes on devrait revenir à la pendaison! Haut et court!!
tout à l'heure j'aurai la suite!!
Gros bisous Zaza et bon bout d'an!