-
Conte de basse Bretagne...!!!
L'histoire du forgeron (fin)
Et il dévisagea le visiteur, mais sans réussir à distinguer ses traits que les larges bords rabattus d'un chapeau de feutre rejetaient dans l'ombre.
C'était un homme de haute taille, le dos un peu voûté, habillé à la mode ancienne, avec une veste à longues basques et des braies nouées au-dessus du genou.
Il reprit, après un court silence:
- « J'ai vu de la lumière chez vous et je suis entré, car j'ai le plus pressant besoin de vos services. »
-« Sapristi! » dit Fanch, « vous tombez mal, car j'ai encore à finir de ferrer cette roue, et je ne veux pas, en bon chrétien, que la cloche de l'Elévation me surprenne au travail. »
-« Oh ! » fit l'homme, avec un ricanement étrange, « il y a plus d'un quart d'heure que la cloche de l'Elévation a tinté. «
- « Ce n'est pas Dieu possible! » s'écria le forgeron en laissant tomber son marteau.
- « Si fait ! » repartit l'inconnu. « Ainsi que vous travailliez un peu plus, ou un peu moins!...D'autant que ce n'est pas ce que j'ai à vous demander qui vous retardera beaucoup; il ne s'agit que d'un clou à river. »
En parlant de la sorte, il exhiba une large faux, dont il avait jusqu'alors caché le fer derrière ses épaules, ne laissant apercevoir que le manche, que Flanch ar Floc'h avait, au premier aspect, pris pour un bâton.
- « Voyez », continua-t-il, « elle branle un peu : vous aurez vite fait de la consolider. »
- « Mon Dieu, oui ! » Si ce n'est que cela », répondit Fanch, « je veux bien. »
L'homme s'exprimait, d'ailleurs, d'une voix impérieuse qui ne souffrait point de refus.
Il posa lui-même le fer de la faux sur l'enclume.
- « Eh ! mais il est emmanché à rebours, votre outil ! » observa le forgeron. « Le tranchant est en dehors! Quel est le maladroit qui a fait ce bel ouvrage? »
- « Ne vous inquiétez pas de cela », dit sévèrement l'homme. « Il y a faux et faux. Laissez celle-ci comme elle est et contentez-vous de la bien fixer. »
- « A votre gré », marmonna Fanch ar Floc'h, à qui le ton, du personnage ne plaisait qu'à demi.
Et, en un tour de main, il eut rivé un autre clou à la place de celui qui manquait.
- « Maintenant, je vais vous payer », dit l'homme.
- « Oh ! ça ne vaut pas qu'on en parle. »- « Si ! tout travail mérite salaire.
Je ne vous donnerai pas d'argent, Fanch ar Floc'h, mais, ce qui a plus de prix que l'argent et que l'or: un bon avertissement.
Allez vous coucher, pensez à votre fin, et, lorsque votre femme rentrera, commandez-lui de retourner au bourg vous chercher un prêtre.
Le travail que vous venez de faire pour moi est le dernier que vous ferez de votre vie. Kénavô! (Au revoir.)
L'homme à la faux disparut.
Déjà Fanch ar Floc'h sentait ses jambes se dérober sous lui .
Il n'eut que la force de gagner son lit où sa femme le trouva suant les angoisses de la mort.
- « Retourne », lui dit-il, « me chercher un prêtre. »
Au chant du coq, il rendit l'âme, pour avoir forgé la faux de l'Ankou.
(Conté par Marie-Louise Daniel. - Ploumilliau.)
Tags : », faux, homme, fanch, floc
-
Commentaires
c'est quand même triste ma Zaza
ce n'était pas de sa faute
juste de l'inattention
gros bisous
Bonsoir ZAZA,
Une photo faite ce matin du haut d'une plage située à 5 mns de chez moi, je ne descend plus sur cette plage de la Pissotte, l'accés est assez difficile ( l'âge - lol ) __ Mais j'espère que l'Ankou va me laisser encore quelques années ! _ Pas surprise de cette fin, personne n'ayant jamais réussi à échapper à l'Homme à la faux !
Très bonne soirée à toi
Bisous
et bien ce fut un beau roman.. si lon peut appeler ceci comme ca zaza, ca zaza c rigolo ca zaza, bizzzzzzzzzz
Supertitions, croyance et dévotions sont la clef de beaucoup de contes Bretons !
Du coup .... il a tout ... faux !!
Bises la Zaza, et bon week end !
Zut alors je reviens lire plus tard j'arrive à la fin...là je retourne chez doc...hé oui...finalement j'ai chopé quand même un truc mais ça c'est vu qu'aux analyses....grrrrrr...@ plus tard Zaza.kiss.
Malgré la fin, un tres beau conte. J'adore les lires.
Bisou ZAZA et Angelina un tres bon vendredi bye
ah je lis la fin mais elle me plait pas pauvre homme qui se tue à la besogne
toute peine mérite salaire comme on dit mais là c'est fort payé
bonne semaine zaza bisous
A la base aérienne 102, il y a un escadron qui se nomme "La mort qui fauche", ça m'a toujours paru bizarre que des aviateurs bravent ainsi la mort.
Je ne m'attendais pas à une fin aussi triste ! Sniff !
Ah... L'Ankou a fait son travail... mais pauvre forgeron !
Merci pour ce conte, Zaza. J'ai beaucoup aimé.
Passe une bonne journée. Bisous.
suite et fin de ton bel article, j'ai une pensée pour mon grand-père qui était forgeron et maître coutelier
bon vendredi
val
MAIS QUELLE IDEE DE LE LUI AVOIR ACERE CETTE FAUX !!!!!! j'éspère que loin de nous cet outils de malheur ne s'approche ,
Bonjour ma Zaza chérie
Ah voilà un conte qui finit mal c'est rare,pauvre forgeron !!!
J'ai lu tes pensées du jour , elles sont suaves à souhait ,j'ai essayé de les copier ,je n'ai pas pu dommage !!!
Comme cette belle Bretagne est fleurie !
J'adore les positions des chats ,génial !!!
Je te souhaite ma douce amie une bonne journée
Gros bisous Méline
Ajouter un commentaire
Même son cheval est étrange, Zaza... j'en frissonne de haut en bas...
Figures toi que mon canard m'a parlé ce matin, vas voir !
Bigs bisous sans les crocs !