• A la mémoire de mes deux grands pères


    et de tant d’autres……!





    Le 25 avril 1915, c’est le débarquement sur les deux rives.

    Sur la rive asiatique, c’est un succès
    : les troupes françaises prennent une à une les tranchées turques au combat au corps à corps grâce aux Sénégalais.  

     

    Puis, contournant le fort de Koum Kaleh, le génie parvient à y placer une charge explosive sur un endroit non surveillé.

     

    La déflagration ouvre une brèche et les assaillants se ruent à l’intérieur.

     

    Les Turcs, pris à revers, épuisent leurs munitions puis se défendent au couteau avant de se faire occire jusqu’au dernier (1 700 morts).
     

     

    Malgré les pertes sévères (770 morts dont 20 officiers côté français), les assaillants sont maîtres du fort.

    Sur la rive européenne, ce n’est pas la fête, au contraire.

     

    Le gros des forces britanniques débarque à la pointe sud de la péninsule: entre le cap Tekké et Sedd Ul Bahr ainsi qu’à l’est de la baie de Morto.

     

    C’est l’endroit le plus fortifié et l’opération s’avère rapidement être une grosse erreur stratégique.

    La plage est étroite : 1,5 km à 2 kms au plus avant que le paysage devienne vite abrupt jusqu’à une chaîne de montagnes centrales de 700 m d’altitude où se cachent les mortiers.

    Les défenses turques y sont puissamment fortifiées, des batteries pilonnent sans relâche la plage tandis que, des tranchées situées en contrebas, les fantassins turcs abattent à la mitrailleuse ceux des assaillants qui s’aventurent parmi les rouleaux de barbelés.

    Les bateaux anglais bombardent la côte mais leurs tirs manquent de précision. Impossible pour eux de bombarder les tranchées turques, ils prendraient le risque d’écraser sous les obus leurs propres troupes.

    C’est le carnage !

     

    On n’avance guère: la progression, du 27 au 29 avril ne dépasse guère 4 ou 5 kilomètres.


    Pour ce qui concerne les troupes débarquées au nord, les ANZAC, c’est encore pire: les 25, 26 et 27 avril 1915, au lieu d'être débarqués sur une plage large et plate, comme il était prévu, les ANZAC se retrouvent au pied de falaises d'où les troupes ennemies, bien organisées et armées, les bombardent pendant les trois jours que dure le débarquement. Les morts se comptent par milliers sur cette plage qui sera nommée plus tard "Anzac Cove".



     

     
    Le même jour, 25 avril 1915, les Turcs commencent les rafles et les déportations de chrétiens arméniens dans tous le pays, qu’ils chassent de leurs maisons et poussent sur les routes en direction du sud-est: cela n’a aucun rapport immédiat avec la bataille de Gallipoli mais je vous le signale afin simplement de mettre l’événement en perspective.

    C’est le début de ce qui sera un génocide encore aujourd’hui non reconnu par la Turquie.



    Mais s’il est impossible pour les Alliés de gagner du terrain, il est tout aussi impossible pour les Turcs de rejeter l’assaillant à la mer. Commence alors une guerre de tranchées, là aussi.

    On déblaie comme on peut les cadavres, on évacue tant bien que mal les blessés, parfois de nuit pour éviter les tirs ennemis et la ligne de front se fige.

     

    Il fait une chaleur écrasante, les mouches bourdonnent en essaim au-dessus des lignes qui dégagent une véritable puanteur.

    La suite demain….


    Bonne lecture





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