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Chronique paternelle 1943 – 1945 (suite)
Chronique paternelle 1943 – 1945 (suite)
Histoire de la "Surprise"
L’armement débuta fin février/début mars 1944, alors que le chantier procéda aux ultimes finitions. C’était, comme toujours une impression de grande pagaille qui présidait.
Les ouvrières, (leur accoutrement n’est pas très sexy) effectuaient des soudures pendant que les marins étaient de corvées de munitions ou de vivres, tout cela au son d’une musique diffusée par haut-parleurs. (Les disques français étaient rares, et les mêmes passent souvent).
Les machines étaient bientôt « balancées » et la première sortie en mer eu lieu.
La mise au point de la propulsion fut laborieuse.
Le chantier était situé au bord d’une rivière vaseuse.
Pour les mouvements, l’aide des remorqueurs était nécessaire.
C’était des petites unités propulsées par des roues ce qui les rendaient très manœuvrables.
Le séjour à BLYTH s’acheva. L’équipe était satisfaite de partir et, pourtant, nous avons tous été très heureux à BLYTH. La population (les filles en particulier), avait pris les marins français en amitié.
BLYTH 1944
L’armement terminé, vint le temps de l’entraînement.
La première destination fut, comme convenu, CLYDE, base des navires d’escorte.
Il fallait contourner l’Ecosse. Il faisait très beau. Les paysages étaient admirables.
Le passage entre les Iles Orcades et le Continent fut particulièrement impressionnant.
L’accostage eut lieu à GOUROCK, très proche de GREENOCK.
Un complément d’armement embarqua. Beaucoup de marins retrouvèrent pour quelques jours leurs petites habitudes dans un environnement familier.
Equipage d'anglais à GREENOCK
Le départ pour le lieu d’entraînement intensif ne tarda pas.
Ce fut à TOBERMORY, au Nord-Ouest de l’île de MULL que les bâtiments d’escorte furent mis en condition d’affronter toutes les formes d’action ennemie.
Plusieurs semaines d’exercice quasi continues dans un décor presque sinistre améliorèrent le savoir-faire de l’équipage.
L’entraînement s’est fait sous la haute autorité du légendaire commodore STEVENSON, un très vieux marin qui avait été Amiral du temps de son service actif.
Le commandant LEVASSEUR imposa les meilleurs résultats dans tous les domaines. Même dans les joutes d’avirons, les français devaient être les meilleurs. Et ils le furent.
Le départ se fit sous les « Hourras » des marins du bateau amiral.
Encore une autre escale dans la CLYDE avec montage de lance-roquettes de chaque côté du masque de la pièce avant.
Pendant plusieurs semaines, la frégate assura des escortes de convois en Manche et Atlantique, effectuant des patrouilles le long de la côte sud de l’Angleterre avec des escales à PORSMOUTH, PLYMOUTH et FALMOUTH.
Vie aérienne Porthmouth 1944
A la fin de cette période, le bateau vint mouiller dans le Solent (entre l’île de WIGHT) et le sud de l’Angleterre.
Là étaient rassemblés de nombreux navires. Il était clair qu’une opération de grande envergure allait être engagée sous peu.
Les marins de la « SURPRISE » ne doutaient pas qu’il s’agissait de l’invasion de la France.
Rares ceux qui pouvaient aller à terre. Munitions et vivres furent transportées à bord par des embarcations armées par des « marinettes » de la Royal Navy dont les petites fesses moulées dans les pantalons réglementaires émoustillaient les matelots soumis à une abstinence prolongée.
Pas question d’émettre des propos salaces ou ironiques. Le « GRAND JEAN » (Cdt LEVASSEUR) ne l’aurait pas toléré.
Les "marinettes anglaises"
Tout s’accéléra. Les hommes furent invités à remettre objets et valeurs qu’ils voulaient préserver pour qu’ils soient mis à terre (Le sac n’est pas bien lourd).
L’attente devint difficilement supportable.
Le 5 juin 1944, en début de soirée, l’équipage fut appelé sur la plage arrière. Le Commandant prit la parole et ces termes :
« L’heure que nous attendons depuis 4 ans a sonné.
Demain, nous serons en vue des côtes de France.
J’espère que chacun fera son devoir.
Merci»
Se succédèrent :
L’appel aux postes de manœuvre,
L’appareillage,
Un tiers aux postes de veille,
Deux tiers à la soupe.
A DEMAIN POUR LA SUITE
Tags : 1945, marins, fut, furent, blyth
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Commentaires
13angélinaDimanche 11 Mars 2012 à 22:41Répondre
Merci à toi, bisous
Vraiment sympa ce billet !
Alors... à demain !
Bises
Bisous §§§
Ma Zaza
Nettoue
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