-
LES DEUX BOSSUS - Première partie
LES DEUX BOSSUS
Daou boseg
Il y avait une fois, une fois il n'y avait pas, une autre fois il y avait encore et une fois il y aura deux frères tailleurs, sauf votre respect, qui habitaient la même rue et étaient affligés de la même difformité.
Ils étaient aussi bossus l'un que l'autre et issus d'une famille de bossus.
Cela leur valait d'être la risée de toute la paroisse et ils ne pouvaient croiser personne sur leur chemin sans en recevoir une volée de quolibets.
L'un s'appelait Kaour et l'autre Laouig.
Kaour
Kaour était d'un heureux tempérament. Il était misicien. Il répondait aux plaisanteries par des plaisanteries encore plus fines.
Tout le temps qu'il était installé à coudre, il n'arrêtait pas de raconter à qui voulait les entendre de savoureuses histoires et de chanter d'une voix de fausset des chansonnettes humoristiques et des romances sentimentales.
Il prenait la vie par le bon bout.
Laouig
Laouig, au contraire, était continuellement renfrogné.
Il supportait mal les moqueries et ne se mettait guère en frais pour distraire ses pratiques.
Ajoutons qu'il aimait l'argent et que lorsqu'il pouvait voler son prochain il ne laissait jamais passer l'occasion.
Bref, il était de ces tailleurs qui justifient le dicton :
« Ar c'hemener n'eo ket eun dcn met kenu'iier 'lui ncira ken »
(Le tailleur n'est pas un homme mais un tailleur et rien de plus).
Une nuit, Kaour rentrait d'une journée de travail à la ferme de Penhoat-uhella, où il avait eu à confectionner les habits de noce du fils de la maison.
Il traversait au clair de lune une grande lande où, parmi les ajoncs, se dressaient plusieurs menhirs.
Soudain, alors qu'il en atteignait le sommet, il entendit de petites voix fluettes qui chantaient :
Dilun, dimeurz, dimerc'her
(lundi, mardi, mercredi)
- « Tiens ! » se demanda-t-il, « qui donc peut chanter ainsi dans ce lieu désert ? »
Il s'approcha tout doucement, en évitant de faire le moindre bruit, et vit une bonne centaine de petits korrigans qui dansaient en rond en se tenant par la main.
L'un d'eux s'époumonait à chanter :
Dilun, dimeurz, dimerc'her
et tous les autres reprenaient en chœur, en redoublant leurs entrechats :
Dilun, dimeurz, dimerc'her
Kaour fit prudemment demi-tour, sur la pointe des pieds, car il avait entendu dire que les voyageurs attardés qui se trouvent traverser une lande où dansent les korrigans est sûr d'être entraîné dans leur ronde et forcé de tourner avec eux jusqu'au premier chant du coq.
Mais si discrètement qu'il eût opéré sa retraite, il n'en fut pas moins remarqué par les danseurs nocturnes qui, interrompant leur ronde se ruèrent vers lui en poussant des cris stridents et l’eurent bientôt entouré comme un essaim de mouches entoure une goutte de miel.
Il n'en menait pas large et quand les petits êtres lui crièrent tous à la fois :
— « Viens danser avec nous »
Il se dit qu'il ne serait sans doute pas bon de les contrarier.
La ronde se reforma donc avec lui et le chant reprit :
Dilun, dimeurz, dimerc'her !
Au bout d'un certain temps, Kaour commença à être fatigué de tourner en rond et il en avait assez de répéter sans cesse les mêmes paroles.
Pour gagner un peu de répit, il dit :
— « Faites excuse, mes gentilshommes, mais votre chanson me paraît bien peu variée. Elle est trop courte et il serait temps de chanter la suite. »
Les korrigans s'arrêtèrent (c'était toujours autant de repos de pris) et parurent perplexes.
— « C'est qu'il n'y a pas de suite », dirent-ils.
— « Comment il n'y a pas de suite ? Mais je la connais, moi, la suite. »
— « Vrai ? Tu connais la suite ? Oh ! Alors dis-la nous. »« Bien volontiers. »
Et le tailleur, après avoir repris son souffle, de chanter :
diriaou ha digwener !
(Jeudi et vendredi)
Les korrigans poussèrent des acclamations enthousiastes.
— « You ! You ! Magnifique ! Voilà qui nous fait une chanson magnifique ! Le nombre de pieds y est, la rime aussi. Allons, les amis, reprenons la danse ! »
A DEMAIN POUR LA FIN
Tags : », —, kaour, chanter, rond
-
Commentaires
ah les bossus sont dôtés du pouvoir de donner la chance
un conte qui me plaît je vais voir la suite
J'adore lire ce genre d'Histoire ... une excellente lecture ...
Merci Zaza et, bonnes vacances
il est assez débrouillard
c'est surement un meneur
je te souhaite une douce fin de journée
pour moi Emilie se déchaîne (tempête tropicale)
donc je te prends un peu de ton soleil
ti bo
•-~·*'Ś Ő Ń Ŷ Á'*·~-•
Bonsoir ma douce Zaza
Je crois que je danse mieux
Joli conte attendons demain pour la suite
Je te souhaite ma puce une bonne soirée avec de gros bisous
Méline
ah bonne lecture comme d'hab chez toi, des bises chez nous il fait tres lourd, avec des orages ah bravo l'ete
des bises
simon mum
Bonjour Madame la Conteuse, mais ton conte est plus amusant que le mien
Bon dimeurz - gros bisous
Brrrr!!! j'aurais peur de danser avec eux!! Si ça fait comme avec le Drac, ce n'est pas qu'une nuit qu'il va danser avec eux! Vivement la suite!!
Gros bisous Zaza!
hello une ou deux bonnes blagues une belle histoire bien illutrée voila une journee qui commence bien je te remerci et te souhaite une belle et douce journee bisous
Ajouter un commentaire
Je m"en vais, au revoir Zaza et merci pour tout <3
Si tu veux me joindre envoie moi un email.
Gros bisous