• Le Corps-Sans-Âme

     

    Un nouveau conte de Basse Bretagne

    Kement-ma holl oa d’ann amer

     

    Ma staote war ho c’hlud ar ier.


     

    Tout ceci se passait du temps


    Où, sur leur perchoir, pissaient les poules.

     

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    Il y avait une fois un roi de France qui avait un fils, lequel n’aimait rien autant que la chasse.


    Un jour qu’il chassait, selon son habitude, il aperçut un corbeau posé à terre, et quoiqu’il en fût déjà bien près, l’oiseau ne s’envolait pas.


    — « Voici », se dit-il, « un corbeau qui paraît être blessé et ne peut, sans doute, s’envoler. »


    Et il voulut le prendre à la main. Mais, le corbeau s’enfuit en courant, sous un dolmen.


    Il descendit alors dans un trou si noir et si profond, qu’il lui sembla qu’il allait tomber dans l’enfer.


    Sa chute dura bien une heure, à peu près, et quand ses pieds rencontrèrent de nouveau la terre, il se trouva dans une grande avenue de vieux chênes.


    Au bout de cette avenue, il y avait un beau château.


    Il se dirigea vers le château. La porte de la cour était ouverte et il y entra.


    Il aperçut là un seigneur, et, marchant droit à lui, lui demanda s’il n’avait pas besoin d’un domestique.


    — « Oui, vraiment », répondit le seigneur, « mon valet d’écurie est nouvellement parti, et je voudrais le remplacer. »
    — « Eh bien ! Si vous voulez me prendre à votre service, j’aurai bien soin de vos chevaux. »
    — « Je le veux bien, mais, à la condition que vous ferez bien exactement tout ce que je vous commanderai. »
    — « Je vous promets de faire exactement ce que vous me commanderez. »
    — « Alors, suivez-moi et je vais vous montrer votre travail, car, demain matin, je dois aller en voyage et je ne reviendrai pas avant un an, et un jour. Vous resterez seul dans le château, pendant tout ce temps. Mais, soyez tranquille, vous n’y manquerez de rien. »


    Et il le conduisit d’abord à l’écurie, où il y avait beaucoup de chevaux, gras et luisants :
    — « Voici », lui dit-il, « mes chevaux ; vous en prendrez bien soin et leur donnerez du foin, de l’avoine et du trèfle, à discrétion. Il faut qu’à mon retour, je les retrouve absolument dans l’état où je vous les confie, ni plus maigres, ni plus gras, ou malheur à vous !

     

    Voici maintenant, derrière la porte, un petit cheval noir, que vous traiterez autrement. Tous les matins, vous lui administrerez, comme déjeuner, une bonne volée de coups de bâton, et frappez sans pitié. Le soir, vous lui jetterez dans sa mangeoire ce que les autres chevaux auront refusé de manger. »


    Puis, il le conduisit à une grande chambre qui était remplie de belles cages, dans lesquelles étaient renfermés des oiseaux de toute sorte, et il lui parla ainsi :
    — « Vous aurez à renouveler, deux fois par jour, la nourriture et l’eau de ces oiseaux, et ayez-en bien soin, car s’il en meurt un seul, ou si je les trouve en mauvais état, à mon retour, vous le paierez de votre tête. »


    Dans une autre chambre, il lui fit voir neuf pistolets, dans un coffre de chêne, et lui dit :
    — « Vous fourbirez ces pistolets, tous les jours. Et prenez garde qu’à mon retour j’y trouve la moindre tache de rouille, ou il n’y aura que la mort pour vous .....! »


    Quand il eut fait toutes ses recommandations à son nouveau domestique, le maître du château partit, le lendemain matin, dès le point du jour.


    Le prince, resté seul, se leva aussi de bonne heure et se mit au travail.


    Il commença par distribuer du foin et de l’avoine aux beaux chevaux de l’écurie, puis, ayant ôté sa veste, il prit un bâton et se mit à en frapper, à tour de bras, le petit cheval noir qui était derrière la porte.


    — « Arrête, méchant ! Ne me frappe pas d’une façon si cruelle, car, sans tarder beaucoup, tu pourrais bien être traité toi-même comme tu me traites en ce moment ! »


    Voilà notre homme bien étonné d’entendre un animal lui parler de la sorte.


    — « Comment, pauvre bête », lui demanda-t-il, « vous parlez donc aussi, dans la langue des hommes ? »
    — « Oui, car j’ai été moi-même ce que tu es. Et prend bien garde, ou toi-même tu seras réduit à la misérable condition où tu me vois présentement. »
    — « On m’a recommandé de casser un bâton, tous les jours, en vous battant. »
    — « Casse le bâton, si tu veux, mais, non sur mon dos, et donne-moi à manger comme aux autres chevaux. »


    Le prince eut pitié de la pauvre bête, et il lui donna du trèfle et de l’avoine, à discrétion.


    Puis, il se rendit à la chambre des oiseaux.


    Ceux-ci, en le voyant entrer, se mirent à chanter, à qui mieux mieux.


    Il fallait entendre cette musique !


    Il renouvela la nourriture et l’eau, dans chaque cage, et, ayant remarqué un moineau qui paraissait tout triste et souffrant :


    — « Vous », lui dit-il, « vous me paraissez être malade, et si vous veniez à mourir, cela ne ferait pas mon affaire ! »


    Et il retira le moineau de sa cage, et se mit à le caresser.

     

    En lui passant la main sur le dos et la tête, il se sentit piqué légèrement.


    — « Qu’est-ce cela ? » Se dit-il.


    En examinant de plus près, il vit que l’oiseau avait la tête traversée de part en part par une épingle.


    — « Je ne m’étonne plus, pauvre petite bête, de te voir si triste ! »


    Il retira l’épingle de la tête du moineau, et l’oiseau se changea instantanément en une princesse d’une beauté merveilleuse, qui lui parla de la sorte :


    — « Si vous n’y prenez bien garde, ô jeune prince, vous aurez le même sort que moi et tant d’autres malheureux qui sont ici. En effet, chevaux, oiseaux, pistolets, sont autant de princes et de princesses et de seigneurs, d’un rang élevé, que le maître de ce château, qui est un grand magicien, retient ici enchantés, sous différentes formes, depuis un grand nombre d’années. Moi, je suis la fille du roi de Naples, et ce pauvre petit cheval noir, que vous avez si bien battu ce matin, est mon frère. »
    — « Dieu, que dites-vous là ? »
    — « Rien que la vérité. Mais, si vous voulez faire exactement comme je vous dirai, vous pourrez sortir d’ici, sans mal, et en nous délivrant tous, moi et mon frère et les autres qui subissent le même sort. »
    — « Que me faudrait-il faire pour cela ? Dites-moi, vite. »
    — « Nous avons encore du temps devant nous. Pendant un an, nous pouvons vivre heureux et sans souci, dans ce château, où rien ne manque, et quand le moment sera venu, alors je vous dirai ce que vous devrez faire. »


    Ils vécurent donc heureux tous les deux ensemble, pendant un an, se promenant tous les jours par les bois et les beaux jardins qui entouraient le château, comme s’ils étaient chez eux.


    Quand le soleil se couchait, tous les soirs, le prince remettait l’épingle dans la tête de la princesse, et aussitôt elle redevenait moineau, et passait la nuit dans sa cage.


    Chaque matin, aussitôt que le soleil paraissait, il retirait l’épingle, et l’oiseau redevenait princesse.


    Les jours et les mois passaient ainsi, insensiblement, et le temps leur paraissait court.


    Cependant, un jour, la princesse dit au prince :


    — « C’est demain que doit arriver le géant » (car le maître du château était un géant magicien).
    — « Comment déjà ? »

     

    A DEMAIN POUR LA SUITE

     

     

     

     

     

    « QUELQUES NOUVELLES DE MON FIEFBlagounettes du lundi....!!!! »

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  • Commentaires

    16
    Lundi 4 Octobre 2010 à 21:21
    Ramu

    Intrigante cette histoire!

    15
    Lundi 4 Octobre 2010 à 01:03
    dalila

    coucou zaza,

    à demain pour la suite lol,bizzzou

    14
    Dimanche 3 Octobre 2010 à 23:07
    houba

    bonne semaine zaza!

    13
    Dimanche 3 Octobre 2010 à 22:24
    catcent

    À demain ZAZA pour la suite. Bisou à vous deux bye

    12
    Dimanche 3 Octobre 2010 à 21:34
    Mounette

    Et alors ... et alors ....

    Demain déjà !!!

    Bisous Zaza

    Mounette

    11
    Dimanche 3 Octobre 2010 à 21:16
    Madame x

    qu'est ce que c'est bien...mais j'ai peur de la suite...j'aime pas les ogres magiciens...en fait, j'aime pas les méchants...!bonne nuit Zaza.

    10
    Dimanche 3 Octobre 2010 à 19:51
    peintrefiguratif (ra

    accepter de frapper un pauvre cheval c'est pas un gentil prince demain je viendrais lire la suite bonne soirée bisous

    9
    Dimanche 3 Octobre 2010 à 16:16
    Marie-Christine

    comment pas terminée l'histoire ?? bon dimanche zaza biz

    8
    Dimanche 3 Octobre 2010 à 15:58
    Nettoue

    mais c'est tout à fait sadique de battre des animaux ! Et la SPA, et Brigitte Bardot-, alors...

    Je lirai la suite mais ne me fais pas pleurer

    Bises ma douceeeee

    7
    FLB
    Dimanche 3 Octobre 2010 à 14:19
    FLB

    Comme on dit sur FB, "j'aime" !

    Mais étant suspicieux, ne se ferait il pas berner ?

     

    6
    Dimanche 3 Octobre 2010 à 13:40
    micha

    bonne fin de week-end!

    5
    Dimanche 3 Octobre 2010 à 13:04
    christian lemenuisia

    La photo est magnifique . Bon je passe en vitesse pour répondre à mon petit jeu . 

    A bientôt

    4
    Dimanche 3 Octobre 2010 à 12:32
    auframi

    La princesse était un peu piquée , mdr.....

    Belle journée    "

     

    3
    Dimanche 3 Octobre 2010 à 10:34
    fanfan

    J'ai peur le prince au grand coeur ne se fasse avoir  ! Tout cela est mystérieux !!

    Bon dimanche , bises

    2
    Dimanche 3 Octobre 2010 à 09:58
    p'tite fée nougat

    tu sais tenir le suspens, j'ai envie de lire la suite trés vite, j('aime les contes, mais tu le sais déjà

    1
    Dimanche 3 Octobre 2010 à 08:37
    moqueplet

    tu nous tiens encore en haleine avec cette histoire.....pas sympa le géant......passe un beau dimanche

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