• L’homme-Crapaud

     

    Un nouveau conte de Basse Bretagne

     

    Baz’ a zo brema pell-amzer,


    D’ar c’houlz m’ho defoa dennt ar ier

     

    Il y a de cela bien longtemps

     

     

    Quand les poules avaient des dents

     

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    Il y avait une fois un bonhomme qui était resté veuf avec trois filles.

    Un jour, une de ses filles lui dit :


    — « Si vous vouliez aller me chercher une cruche d’eau, à la fontaine, mon père ? Il n’y en a pas une goutte dans la maison, et il m’en faut pour notre pot au feu. »
    — « C’est bien, ma fille », répondit le vieillard.


    Et il prit une cruche et se rendit à la fontaine.


    Au moment où il était penché sur l’eau, emplissant sa cruche, un crapaud lui sauta à la figure et s’y colla si bien que tous ses efforts pour l’arracher demeurèrent inutiles.


    — « Tu ne pourras m’arracher d’ici », lui dit le crapaud, « que quand tu m’auras promis de me donner une de tes filles en mariage ! »


    Il laissa sa cruche auprès de la fontaine, et courut à la maison.
    — « Ô Dieu ! que vous est-il donc arrivé, père ? » s’écrièrent ses filles, en voyant dans quel état il se trouvait.
    — « Hélas ! mes pauvres enfants, cet animal m’a sauté à la figure, au moment où je puisais de l’eau à la fontaine, et il dit à présent qu’il ne s’en ira, que si l’une de vous consent à le prendre pour mari. »
    — « Grand Dieu ! que dites-vous là, mon père ? » répondit sa fille aînée ; prendre un crapaud pour mari ! Il fait horreur à voir ! »


    Et elle détourna la tête, et sortit de la maison.


    La seconde fit comme elle.


    — « Eh bien ! mon pauvre père », dit alors la plus jeune, « moi je consens à le prendre pour mari, car mon cœur ne pourrait souffrir de vous voir rester en cet état ! »


    Aussitôt le crapaud tomba à terre.


    On fixa le mariage au lendemain.


    Quand la fiancée entra dans l’église, accompagnée de son crapaud, le recteur (le curé) fut bien étonné, et il dit qu’il ne marierait jamais une chrétienne à un crapaud.


    Pourtant, il finit par les unir, quand le père de la fiancée lui eut tout raconté, et promis beaucoup d’argent.


    Alors, le crapaud emmena sa femme dans son château, car il avait un beau château.


    Quand l’heure fut venue de se coucher, il la conduisit à sa chambre, et là, il quitta sa peau de crapaud et se montra sous l’apparence d’un jeune et beau prince !


    Pendant que le soleil était sur l’horizon, il était crapaud, et la nuit, il était prince.

    Les deux sœurs de la jeune mariée venaient quelquefois lui faire visite, et elles étaient bien étonnées de la trouver si gaie ; elle chantait et riait continuellement.


    — « Il y a quelque chose là-dessous », se disaient-elles . Il faut la surveiller, pour voir. »


    Une nuit, elles vinrent, tout doucement, regarder par le trou de la serrure, et elles furent bien étonnées de voir un prince jeune et beau, au lieu d’un laid crapaud !


    — « Tiens! tiens! le beau prince!… Si j’avais su !… » disaient-elles alors.


    Elles entendirent le prince dire ces paroles à sa femme :
    — « Demain, je dois aller en voyage, et je laisserai à la maison ma peau de crapaud. Veillez bien qu’il ne lui arrive pas de mal, car j’ai encore un an et un jour à rester sous cette forme. »
    — « C’est bien ! » se dirent les deux sœurs, qui écoutaient à la porte.


    Le lendemain matin, le prince partit, comme il l’avait annoncé, et ses deux belles-sœurs vinrent faire visite à sa femme.


    — « Dieu, les belles choses que tu as ! Comme tu dois être heureuse avec ton crapaud ! » lui disaient-elles.
    — « Oui, sûrement, mes chères sœurs, je suis heureuse avec lui. »
    — « Où est-il allé ? »
    — « Il est allé en voyage. »
    — « Si tu veux, petite sœur, je te peignerai tes cheveux, qui sont si beaux! »
    — « Je le veux bien, ma bonne sœur. »


    Elle s’endormit, pendant qu’on lui peignait les cheveux, avec un peigne d’or, et ses sœurs prirent alors ses clefs, dans sa poche, enlevèrent la peau de crapaud de l’armoire où elle était renfermée, et la jetèrent au feu.


    La jeune femme, en se réveillant, fut étonnée de se retrouver seule.

    Son mari arriva, un moment après, rouge de colère.


    — « Ah ! malheureuse femme ! » s’écria-t-il. Tu as fait, pour mon malheur et pour le tien aussi, ce que je t’avais bien défendu : tu as brûlé ma peau de crapaud ! Maintenant, je pars, et tu ne me reverras plus. »


    La pauvre femme se mit à pleurer et dit :
    — « Je te suivrai, en quelque lieu que tu puisses aller. »
    — « Non, ne me suis pas, reste ici ».


    Et il partit, en courant. Et elle de courir aussi après lui.
    — « Reste là, te dis-je. »
    — « Je ne resterai pas, je te suivrai ! »


    Et il courait toujours. Mais, il avait beau courir, elle était sur ses talons.


    Il jeta alors une boule d’or derrière lui. Sa femme la ramassa, la mit dans sa poche, et continua de courir.
    — « Retourne à la maison ! retourne à la maison ! » lui cria-t-il encore.
    — « Je n’y retournerai jamais sans toi ! »


    Il jeta une seconde boule d’or. Elle la ramassa, comme la première, et la mit dans sa poche.


    Puis, une troisième boule. Mais, la voyant toujours sur ses talons, il entra en colère, et lui donna un coup de poing en pleine figure.


    Le sang jaillit aussitôt, et sa chemise en reçut trois gouttes, qui y firent trois taches.


    Alors, la pauvre femme resta en arrière, et bientôt elle perdit de vue le fugitif ; mais, elle lui cria :
    — « Puissent ces trois taches de sang ne jamais disparaître, avant que j’arrive pour les effacer! »

     

    A DEMAIN POUR LA SUITE

     

     

     

    « Du virtuel au réel…. !!!!Blagounettes du mardi....!!!! »

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  • Commentaires

    21
    Mardi 12 Octobre 2010 à 07:00
    Rosia

    Belle journée zaza--j'espère qu'elle te sera agréable----------bises

    20
    Lundi 11 Octobre 2010 à 23:00
    FRANCOISE

    Ah, les soeurs ! faut qu'elles mettent le bazar, j'espère que demain, ça va s'arranger et non se compliquer encore pour cette pauvre fille! Bises. FRANCOISE

    19
    Lundi 11 Octobre 2010 à 21:21
    francine

    bonsoir, ecore un joli conte, dont j'attends la suite avec impatience!! bonne soirée bisous

    18
    Lundi 11 Octobre 2010 à 21:09
    p'tite fée nougat

    vivement la suite.... j'aime ces contes

    17
    Lundi 11 Octobre 2010 à 21:00
    Patrick - l'autunois

    Voilà encore une bien belle légende. J'ai hâte de connaitre la fin en espérant que les deux soeurs seront punies. Passes une bonne soirée et @+ Amicalement. Patrick.

    16
    FLB
    Lundi 11 Octobre 2010 à 20:03
    FLB

    Sympa les frangines !!!!
    Mais la bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe !!

    Elle devrait s'en sorit !

    Bises, bonne soirée !

    15
    Lundi 11 Octobre 2010 à 19:35
    moqueplet

    pas vraiment sympa ces frangines là.....j'attend la suite.... à demain, et belle soirée

    14
    Lundi 11 Octobre 2010 à 18:53
    SONYA 972

    oh les méchantes soeurs

    la jalousie est un vilain défaut

    une petite bise pour te souhaiter un bon début d'aprèm

    bisous créoles

    13
    Lundi 11 Octobre 2010 à 18:36
    Anne d'Amico

    J'adore les contes de fées! Moi aussi je te suivrai toujours!!

    Bisous ma belle!!

    12
    Lundi 11 Octobre 2010 à 17:40
    Arlette

    Nous du soleil depuis trois jours en Picardie...que du bonheur même si il fait un tantinet plus frais... Pas mal l'histoire du crapaud, mais il me semble que je la connais !

    Bisous Zaza

     

    11
    Lundi 11 Octobre 2010 à 17:29
    fanfan

    Je redeviens petite fille   en lisant avec plaisir ces jolies histoires; Bisous

    10
    Lundi 11 Octobre 2010 à 17:13
    catcent

    Raccontez d'un autre façon, mais toujoursun  tres beau conte,

    Bisou ZAZA à demain pour la suite bye

    9
    Lundi 11 Octobre 2010 à 16:53
    Nettoue

    Rhâaalala, je savais en commencant qu'il y aurait des complications avec les soeur !

    Vivement demain

    Bisous ma Zaza et comme dab, le baby foot, il n'y a que lui

    8
    Lundi 11 Octobre 2010 à 15:43
    auframi

    Le crapaud, animal très utile au jardin, il mange les petites limace, chenilles et autres vers. Mais je n'ai jamais embrassé de crapaud, mais j'ai néanmoins trouvé ma princesse.

    Belle journée    "

     

    7
    Lundi 11 Octobre 2010 à 14:46
    mel-and-tof

    Bonjour ma Zaza chyérie

    Un nouveau conte pour mon plaisir ,que va devenir notre pauvre princesse ?

    Je te souhaite ma douce une excellente journée

    Gros bisous  Méline

     

    6
    Lundi 11 Octobre 2010 à 14:18
    Anne Bilou

    bonjour zaza

    une superbe preuve d'amour et une belle leçon face à la trahison

    tout gros bisous passe une bonne après midi

    5
    Lundi 11 Octobre 2010 à 13:02
    christian lemenuisia

    Elle est superbe ta première photo . Bon je passe vite car l'eau est dans l'atelier , plus de 80 litres enlevé ce matin . Et dire que la pluie va continué encore demain ! 

    A bientôt 

    4
    Lundi 11 Octobre 2010 à 11:24
    dany  sailly

    AUJOURD'HUI PAS DE CRAPAUD  MAIS LA FETE A LA GRENOUILLE   IL PLEUT MA BELLE    PAS HABITUEE    TU VERRAI LES GOUTTIERES ELLES CRIENT GRACE HIHIHIHIHI   

    3
    Lundi 11 Octobre 2010 à 11:03
    Louly cot cot cot

    Très bon lundi ! bisous !

    2
    Lundi 11 Octobre 2010 à 10:08
    Primavera

    voir l'image en taille réelle

    Bonjour ZAZA,

    Ce conte figure dans un de mes livres, mais len ai relu le début avec plaisir._ Nous avons un magnifique soleil ce matin !

    Très belle journée à toi

    Bisous

    1
    Lundi 11 Octobre 2010 à 09:06
    micha

    bon lundi!

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