• Flamberge au vent (suite 42)

     

     

    Un prix scolaire décerné à mon papa


    pour son certificat d’étude.



    Tellement lu et manipulé par des mains enfantines

    flamberge-au-vent 0932

     

     

     

    Chapitre Premier (fin)

     

     

    Où René envoie dans un monde meilleur

    Trois gentilshommes du meilleur monde

     

    Numeriser0043.jpg

     

    Kertaillant en fit autant.


    -   Allons ! mes limiers, en chasse, le chevreuil est détourné.

     

    A cet appel, les quatre bandits sortirent du cabinet où ils étaient cachés jusqu’alors.


    René éclata de rire.


    -   Malpeste ! vous avez de moi une bien grande estime, pour venir en si nombreuse compagnie, je vais tâcher de ne pas trop perdre d’une si flatteuse opinion.

    -   Assez de paroles, dit la Colombe, dont la voix subitement se fit dure, aux épées ! et dépêchez-moi vivement ce jeune coq qui chante bien haut, il me semble.

     

    Les bandits s’élancèrent.


    -   Tiens ! s’écria René, voilà mon soudard du cabaret, je ne t’ai donc pas tué, vermine.

    -   Che fais d’oufrir le fendre ! hurla Pfyffer d’Altishoffen, en cherchant à attendre René à travers l’entrecroisement des escabeaux.

     

    Mais l’épée de Kertaillan plus prompte avait atteint l’Allemand à l’épaule.


    -   Tarteiffe ! cria-t-il en passant son épée dans la main gauche, ch’airai don zang !

    -   A toi, d’abord répliqua René, qui allongeant le bras avec une prodigieuse rapidité creva la poitrine du géant qui s’abattit sur le sol en poussant des cris horribles.

     

    C’était un adversaire de moins, mais Pétrus, mais Niedermark, mais le Chevalier pressaient notre héros si rudement qu’il devait fatalement périr.


    Pourtant Kertaillan ne faiblissait pas.

     

    C’était le sourire aux lèvres qu’il recevait les charges furieuses de ses adversaires et qu’il évitait les coups d’épée qui le menaçaient de toutes parts.


    La colombe, son épée sous le bras, considérait l’assassinat, dédaignant d’y prendre part.


    Soudain Niedermark tomba à son tour.


    L’épée de René lui avait traversé le cœur.


    -   Oh ! oh ! dit alors Cantaloube, le louveteau a les dents trop longues, nous allons mettre la main à l’ouvrage.

     

    Numeriser0044-copie-1.jpg

     

    En enjambant le cadavre de Pfyffer d’Altshoffen, il s’élança sur René.

     

    Le marquis avait entendu ses paroles, avait vu son mouvement.

     

    Au moment ou l’épée redoutable de la Colombe allait faire sa partie dans ce concert d’acier,

     

    Kertaillan avait saisi à sa ceinture un pistolet qu’il arma rapidement et déchargea à bout portant sur Pétrus van den Todt, qui roula comme une masse.


    Mais Cantaloube était déjà sur lui et il sentit que la pointe meurtrière lui avait pénétré dans le bras gauche.


    Son poignet s’alourdissait et il ne paraît plus machinalement les coups qu’on lui portait.


    Le chevalier reprenait courage et Cantaloube, ivre de fureur devant une telle défense, multipliait ses attaques désespérées.


    René se cru bien perdu.


    De sa main gauche, il saisit un second pistolet, mais la poudre mouillée sans doute ne prenait pas et la pierre seule s’enflamma.


    -   Ah ! maintenant nous allons rire ! hurla la Colombe, avec un ricanement féroce.

     

    A ce moment, René sentit le froid de la mort courir dans ses veines, son front saignait et il avait reçu déjà deux blessures à la poitrine.


    Il fit un dernier effort.


    Ecartant brusquement son abri de table et de chaises, il bondit comme un tigre sur ses adversaires.


    Le Chevalier surpris ne put parer et laissa échapper son arme avec un cri de rage.


    Il avait le bras traversé.


    -   Kertaillan ! A Kertaillan ! cria René en se ruant sur Cantaloube qui l’attendait, sûr désormais d’avoir bientôt raison de son adversaire.

     

    Le marquis sentait un cercle de fer lui étreindre le front. De sa poitrine sortait un râle sourd.


    Il ne se tenait plus debout que par un suprême effort de volonté.


    Mais le Chevalier avait ramassé son épée qu’il passa dans sa main gauche et revenait sur René.


    Désormais, c’était la mort certaine, la mort hideuse, inévitable.


    René poussa un dernier cri, furieux, désespéré, sauvage.


    -   Kertaillan ! A Kertaillan !

    -   Tiens ferme, René, me voilà ! cria une voix qui venait de l’extérieur.

     

    En même temps, la porte cédait sous un rude coup d’épaule et Vallarmis l’épée à la main se jetait sur le Chevalier qui tombait bientôt, la gorge ouverte.

     

     

     

    Numeriser0045-copie-1.jpg


    René en voyant arriver ce secours absolument inespéré avait poussé un rugissement de bonheur et, sûr désormais de la victoire, il pressa la Colombe avec tant de vigueur que celui-ci se mit à rompre assez vivement, et se trouva enfin acculé à la fenêtre.

     

    Numeriser0046-copie-1.jpg


    Arrivé là, il fit semblant de reprendre l’offensive, multiplia ses attaques avec une rapidité inouïe et tandis que René cherchait un jour pour tirer à fond au milieu de ce feu d’artifice d’acier qui l’éblouissait presque, Cantaloube, s’enlevant d’une main, franchit la fenêtre et l’épée de René piqua dans le vide.


    C’était à ce moment que tombait le Chevalier.


    -   Vite, vite, cria René à Jean, aux chevaux, aux chevaux, le bandit va nous échapper.

     

    Les jeunes gens se précipitèrent dehors, assez vite pour voir la Colombe qui avait enfourché le cheval de René, piquer des deux et disparaître dans la nuit.


    -   Monte, monte vite ! tu me prendras en croupe, cria le marquis au duc, il faut que j’ai son sang !

     

    Etonné d’abord de ce double fardeau, le bon cheval de Vallarmis se soumit bientôt et s’élança sur les traces de Cantaloube.


    Aussitôt que le bruit du galop des chevaux se fut perdu dans le lointain, une tête horriblement pâle apparut, émergeant de l’ombre de l’escalier.


    -   Venez, Monsou le baron, dit Pepe Pippo, car c’était lui, venez, il n’y a plus personne.

     

    Et le baron César parut à son tour, affreusement livide et décomposé.


    -   Oh ! Pepe, murmura-t-il, quelle étrange odeur.

    -   C’est le sang, mon bon maître, c’est le sang !

    -   Mais je ne vois pas la Colombe.

    -   Il doit être tout près de la maison à s’assurer que personne ne rôde dans les environs.

    -   Prends la lampe, Pippo, il faut que je m’assure que cette fois il est bien mort.

     

    L’ingénieux valet alla prendre la petite lampe qui brûlait en haut et revint auprès de son maître déjà penché sur un cadavre.


    -   Ce n’est pas mon neveu, Pippo, dit le baron, mais je connais cet homme.

    -   Je crois bien, c’est Pfyffer d’Altishoffen, vous savez, l’Allemand que votre neveu avait déjà blessé une fois.

    -   Oui, oui, Pippo, tant mieux… celui-là ne parleras plus. Voyons cet autre.

     

    C’était Pétrus van den Todt.


    -   Oh ! oh ! fit l’Italien, voici un cadavre bien défiguré, mais ne c’est pas votre neveu.

    -   Ce n’est pas davantage celui-ci, dit le baron, qui retournait en frémissant l’infortuné Niedermark.

    -   Alors, le voilà, sans doute, dit Pippo en se dirigeant du côté où était tombé le chevalier.

    -   Vas-y seul Pippo, dit le baron, va t’assurer que c’est bien lui. Le cœur me manque.

     

    L’Italien se pencha sur le Chevalier en projetant sur le visage du mort la lumière de sa lampe.


    -   Oh ! Mousou le baron ! fit Pippo en se relevant.

    -   Qu’y a-t-il , Pippo, il respire encore ?

    -   Ce n’est pas votre neveu !

    -   Que dis-tu ?

     

    M. de la Poulinière, oubliant son effroi, courut vers l’Italien et constata avec stupéfaction que le cadavre qu’il avait devant les yeux n’était pas celui de Kertaillan.


    -   Mais où est-il ! s’écria enfin le baron en levant les bras au ciel.

    -   Echappé, encore une fois échappé !

    -   Comme il s’est défendu, Pippo ! Il a tué ces quatre hommes, qui tout à l’heure étaient en pleine force de vie !

     

    Le baron resta songeur une minute.


    Puis enfin :


    -   Pippo ?

    -   Monsou le Baron…

    -   Cet enfant doit avoir un charme qui le protège. Il faudra que je consulte quelques magicienne. Mais sortons Pippo, éloignons-nous bien vite… oh ! que de sang !… que de sang !…

     

    Tout frissonnants, les deux hommes franchirent le seuil et s’enfoncèrent dans la nuit tandis que la canonnade reprenait furieusement, du côté de Tournay.

     


    A DEMAIN POUR LA SUITE


    « Blagounettes du jeudi...!!!!!Panne d'ADSL »

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    5
    Jeudi 30 Décembre 2010 à 23:21
    Anne d'Amico

    Ouf!! j'ai eu bien peur pour René!! Allez, à demain Zaza!

    Gros bisous!

    4
    Jeudi 30 Décembre 2010 à 19:30
    fanfan

    oui, il doit être envoûté pour échapper chaque fois à la mort ce voyou!!

    que de sang en effet!

    J'attends la suite!!

    Bon réveillon et bonne et heureuse année ; bises

    3
    Jeudi 30 Décembre 2010 à 10:04
    Mounette

    Bonjour Zaza Bonne journée à demain

    Mounette

    2
    Jeudi 30 Décembre 2010 à 09:14
    canelle56

    Je comprends bien que ce livre soit dans un tel etat ....le sujet est passionnant , sourires

    bises Zaza

    1
    FLB
    Jeudi 30 Décembre 2010 à 07:50
    FLB

    Fidèle à lui même, ce baron puant !!

    Ben dis donc, ça réveille des scènes comme ça, dès potron-minet" !

    Bises à tous !

     

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :