• Flamberge au vent (suite 41)

     

     

    Un prix scolaire décerné à mon papa


    pour son certificat d’étude.


    Tellement lu et manipulé par des mains enfantines

    flamberge-au-vent 0932

     

     

    Troisième partie

     

    FONTENOY

     

    Chapitre Premier

     

     

    Où René envoie dans un monde meilleur

    Trois gentilshommes du meilleur monde

     

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    Poussons la porte et pénétrons à l’intérieur.


    La salle n’est pas d’aspect plus engageant que la façade.


    Au moment où nous y entrons, cinq hommes et une vieille femme l’occupent seuls.


    La vieille femme s’occupe à surveiller la cuisson de deux maigres poulets et de quelques pommes de terre qui se brûlent dans un grand chaudron.

     

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    Dans cet obstiné guetteur, nous n’aurons pas de peine à reconnaître notre vieille connaissance Cantaloube, dit la Colombe, que nous avons quitté pour la dernière fois en pleine forêt de Dreux, alors qu’il venait d’administrer une sévère correction à M. de Pimprenelle qui avait eu l’étonnant mauvais goût de lui refuser sa bourse.


    Parmi les dignes acolytes qui entourent la table, nous n’en reconnaissons qu’un seul : Pfyffer d’Altishoffen remis de ses blessures et plus cramoisi que jamais.

     

    Les autres sont des bandits qui n’ont rien de remarquables.


    Si pourtant, nos lecteurs voulaient savoir leur nom, nous n’hésiterions pas à leur confier que les deux voisins d’Altishoffen se faisaient appeler Pétrus Van den Todt et Niedermark, quant à celui qui faisait face au soudard, il avait à la noblesse et on le nommait communément le chevalier de Monbrozard de Sambreville.

     

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    Maintenant que nos aimables lecteurs sont suffisamment renseignés, nous allons grimper au premier étage, tandis que la vieille allume quatre chandelles fumeuses qui empestent immédiatement toute la pièce.


    Dans une chambre à la tenture en loque, deux hommes que nous connaissons bien, causent à voix basse, assis sur des chaises boiteuses.


    -   Tu crois qu’il viendra, Pippo ? murmure le baron César, car c’est lui que nous retrouvons à Authoing, en compagnie de son digne valet.

    -   J’en jurerais, Monsou le baron, il s’intéresse à la petite et sait que son ami l’aime de tout son cœur. En voilà plus qu’il ne faut, pour qu’il ne donne dans le traquenard.

    -   C’est l’heure, n’est-ce pas, Pippo ?

    -   Oui Monsour le baron, dans quelques minutes, il sera neuf heures.

    -   C’est drôle, comme mon cœur bat.

    -   La voie du sang, dit le misérable en riant aux éclats de son atroce calambour, que M. le baron eut la faiblesse de trouver excellent.

     

    Mais des détonations ayant éclatée dans le lointain, M. de la Poulinière dit soudain à Pippo :


    -   Q’est-ce que ces bruits, mon ami ?

    -   Il faudra donc vous répéter vingt fois que nous sommes ici à deux lieues de Tournay, que cette ville est assiégée par l’armée française et qu’il n’y a rien d’extraordinaire à ce que assaillants et assaillis échangent autre chose que des noyaux de pêches.

    -   Je m’habitue difficilement à ce tapage Pippo.

    -   Que voulez-vous, mon bon maître, c’est le manque d’habitude.

    -   C’est plutôt une affaire de tempérament.

    -   Pippo, je ne suis pas belliqueux, j’irai même plus loin, je dirai sans détours que je ne suis pas très brave.

    -   Ah ! vous exagérez.

    -   Non, te dis-je, je t’avouerai à ce propos que cette auberge isolée, avec la Colombe et ses chenapans sous nos pieds, ne me rassurent que médiocrement.

    -   Je sais bien que cette société n’est pas absolument choisie ; mais qui veut la fin veut les moyens !

    -   Et puis, je ne sais pas si la Colombe m’a pardonné le fameux coup de pistolet dans la forêt.

    -   Il ne vous l’a sûrement pas pardonné, et ne vous le pardonnera jamais. Mais pour le moment, il a besoin de vous pour gagner sa vie. Je vous dis pas que plus tard…

    -   Oh ! mais, plus tard, Pippo, nous serons loin, très loin… il ne nous retrouveras jamais.

    -   Alors, c’est parfait. Je dois confesser, pourtant, que ce diable d’homme a eu un mauvais regard en vous rencontrant, l’autre jour, sur la place des Echevins, à Mons.

    -   Et moi, j’ai eu une peur bleue, croyant voir un fantôme, et, à propos, Pippo, ne trouve-tu pas cette rencontre extraordinaire ?

    -   Mon Dieu ! non, il arrive des choses si drôles dans la vie.

    -   N’importe, j’ai dans l’idée que le coquin nous a suivis.

    -   Après tout, c’est possible. Mais, bah ! une fois l’affaire faite, nous mettrons une telle distance entre nous et lui, qu’il renoncera bien vite à nous suivre.

     

    A ce moment, on frappa deux coup au plancher.


    -   Oh, Pippo, le signal, murmura d’une voix étouffée, M. de la Poulinière.

    -   Eh bien ! oui le signal, voilà notre homme qui arrive.

    -   J’ai une grande émotion, Pippo. Après tout, c’est mon neveu.

    -   C’est justement là son malheur, il serait le fils de votre voisin que vous n’en prendriez nul souci.

    -   Tu dis bien vrai, Pippo, c’est la fatalité qui veut la mort de ce pauvre garçon, c’est la fatalité, il n’y a rien à faire contre cela.

     

    Et maintenant que nous sommes édifiés sur les sentiments de Monsieur de la Poulinière, nous allons descendre dans la salle où ne se trouve plus maintenant que la Colombe et la vieille femme.


    On heurte à la porte.


    -   Entrez, dit Cantaloube, de sa voix douce.

     

    Le porte, en grinçant tourna sur ses gonds et la fine silhouette de René apparut sur le seuil.


    -   Dites-moi, ma bonne femme, dit-il, en secouant son feutre qui ruisselait d’eau, il n’y a pas un hangar, quelque coin où je pourrai mettre mon cheval.

    -   Il n’y a rien, mon jeune seigneur, répondit la vieille dans un jargon extraordinaire, attachez-le à l’anneau qui est près de la porte.

    -   C’est ce que j’ai déjà fait. Allons, tant pis pour Bayard, ajouta-il en entrant tout à fait et en refermant la porte, mon bon cheval sera mouillé.

    -   C’est moi qui vous ai écrit, Monsieur le marquis, dit alors la Colombe, en se levant et en s’inclinant devant René.

    -   C’est vous qui m’avez écrit ce mot où vous me fixez un rendez-vous ici pour me donner des renseignements sur notre petite sœur Morena ?

    -   C’est moi même.

    -   Bien ? je vous écoute.

    -   Veuillez vous asseoir, monsieur me marquis.

     

    René prit un escabeau et s’installa le plus commodément qu’il put, pour écouter son interlocuteur qui l’observait en silence.


    -   Allons, parlez, monsieur, fit René, avec un commencement d’impatience. A quoi donc pensez-vous ?

    -   Je pense, reprit la Colombe, dont la voix avait d’exquises intonations, je pense que je fais décidément un triste métier…

    -   Mais, Monsieur…

    -   Laissez-moi dire. Oui, je fais un triste métier, surtout quand il faut que mon industrie s’exerce aux dépens d’un beau jeune homme tel que vous.

    -   Je ne comprends pas !

    -   Vous allez comprendre. Je vous ai tendu un piège, je n’ai pas de nouvelles à vous donner de Morena. Je vous ai attiré ici pour accomplir les instructions de votre oncle qui m’a payé pour vous tuer et vous allez mourir !

    -   Vertudieu ! vous n’avez pas encore gagné vos pistoles, monsieur l’assassin, répliqua René, qui, en un tour de main, avait renversé la table, amené à lui trois tabourets et qui, adossé à un coin, pouvait tenir tête longtemps à ses agresseurs, derrière ce rempart improvisé.

    -   Mes compliments, vous êtes leste, mon gentilhomme, ricana la Colombe, qui avait tiré son épée.

     

     

    A DEMAIN POUR LA SUITE


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  • Commentaires

    12
    Jeudi 30 Décembre 2010 à 02:44
    dalila

    slt zaza

    merci pour se partage,bizzzou et bonne fin d'année

    11
    Mercredi 29 Décembre 2010 à 21:22
    Anne d'Amico

    Ouille ouille ouille!!!! Pauvre René!!! Vite  vite Zaza!! la suite!!

    Gros bisous impatients ma belle!!

    10
    Mercredi 29 Décembre 2010 à 21:09
    Aimé jc

    J'aime bien le dessin de cette vieille dame qui se bat avec ses 2 poulets ! La cheminée crépitant ...

    Cela atténue la violence de ces gentilshommes...

    à bientôt!

    9
    Mercredi 29 Décembre 2010 à 21:09
    8
    Mercredi 29 Décembre 2010 à 19:04
    Lilo

    Bonne soirée à toi chère Zaza.

    7
    Mercredi 29 Décembre 2010 à 17:30
    fanfan

    l'église de Roscoff est superbe!

    J'espère que René va se sortir de ce traquenard: d'après le titre ,il va y arriver et puis la Colombe va peut-être se laisser attendrir?

    Bisous

    6
    Mercredi 29 Décembre 2010 à 16:26
    Auframi

    Merci à tous de vos visites, je vous fais un copier-coller, entre les visites à faire et celles que l’on reçoit, plus une minute à perdre. Dure la fin d’année !!!!

    BON CUL D’L’AN A TOUS !!!!     !

     

     

     

    5
    Mercredi 29 Décembre 2010 à 11:43
    Talant en mode ralen

    A J-3...Bisous chère voisine..

    Image du Blog petitemimine.centerblog.net

    4
    Mercredi 29 Décembre 2010 à 10:41
    madame x

    à demain...

    3
    Mercredi 29 Décembre 2010 à 09:48
    Mounette

    A nous deux vaurien que je t'embroche !!! Attention René c'est une fouine ne te laisse pas déborder .... Mon dieu pourvu que !!!

    Bisous Zaza

    Mounette

    2
    FLB
    Mercredi 29 Décembre 2010 à 09:02
    FLB

    Ah ben faut bien suivre cet épisode pour comprendre pourquoi tout ce petit monde se retrouve ensemble dans ce taudis !

    Bises la Zaza, ainsi qu'à tous ceux qui t'entourent !

     

    1
    Mercredi 29 Décembre 2010 à 08:17
    moqueplet

    il est bizarre ce René là, prendre un escabeau pour s'asseoir....à demain ma belle, passe une agréable journée

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