• Flamberge au vent (suite 11)

     

    Un prix scolaire décerné à mon papa


    pour son certificat d’étude.


     

    Tellement lu et manipulé par des mains enfantines

    flamberge-au-vent 0932

     

    Chapitre III

     

    Dans lequel sont donnés et reçus 

    Quelques galants coups d’épée

     

     

    C’était en réalité un joli cabaret que ce Glorieux Silène, qui ouvrait ses portes, sur la rue Saint Honoré, à la foule des désœuvrés qui se promenaient dans les environs du Louvre.

     

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    L’hôte avait bonne façon, l’hôtesse était avenante et l’on disait que le vin était excellent.

     

    De plus, la grande salle était lambrissée de chêne, toute garnie de belles tapisseries de Flandre.


    Les tables de bois étaient d’une propreté merveilleuse et les brocs et gobelets étincelaient comme de l’argent.


    Tout cela avait fait le succès du cabaret et la jeune noblesse aimait y venir vider quelques vieilles bouteilles de vin d’Espagne, ou de Bourgogne.


    Par extraordinaire, le jour où nous y pénétrons, la grande salle était peu garnie.


    A l’une des tables du milieu, un jeune seigneur galamment accoutré de velours et de dentelles riait très fort en causant avec un homme âgé et très rondelet qui cherchait à réprimer cette exubérante gaieté.


    Notre jeune seigneur pouvait avoir dix-sept ou dix-huit ans.


    Il était fort joli garçon.


    De grands yeux bleus gais et francs, un nez fin, des lèvres rouges, de soyeux cheveux noirs qui bouclaient mollement sur ses épaules, formaient un ensemble charmant et sympathique.

     

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    Dans un coin, près de la cheminée, un gros homme à la trogne enluminée, s’absorbait dans la contemplation d’une grande bouteille déjà aux trois quarts vidée.

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    Si nous arrêtons que instants nos regards sur ce personnage, nous reconnaîtrons bientôt notre digne ami Pfyffer d’Altishoffen qui remplit à sa façon la mission dont il a été chargé par la Colombe.


    Dans l’autre coin, lui faisait face, un jeune homme, simplement vêtu et pouvant avoir le même âge que le beau jeune seigneur, semblait rêver, le coude reposant sur la table, la tête appuyée dans sa main.


    C’était une charmante figure, pensive et résolue à la fois.


    Le nez finement busqué, indiquait la race et la volonté, les lèvres, plutôt épaisses, s’épanouissaient en un vif incarnat qui faisait ressortir l’admirable blancheur d’une double rangée de dents merveilleusement petites.


    Ses grands yeux noirs, alors rêveurs, contrastaient étrangement avec les épais cheveux blonds qui encadraient ce séduisant visage.


    Sauf la mince épée qui s’apercevait sous les basques de l’habit de drap brun, le costume de ce jeune homme était celui des fils de petits bourgeois.


    La mode n’était guère suivie dans ce modeste accoutrement qui se terminait par une paire de bas chinés d’une nuance assez ridicule.


    C’était justement ces malheureux bas qui excitaient l’hilarité du jeune seigneur occupant la table du milieu.


    D’abord tout à sa rêverie, notre mélancolique personnage ne s’aperçut de rien.


    Mais les éclats de rires augmentant, il releva la tête et cela juste au moment où le jeune seigneur aux cheveux noirs étendit le bras, faisant remarquer à la personne qui était en face de lui la grossièreté des souliers qui n’étaient même pas cirés à l’œuf !


    Notre rêveur vit le geste, entendit l’éclat de rire et se leva d’un bond.


    Puis pâle de dépit, il dit d’une voix bien timbrée, mais que la colère faisait trembler :


    -   Je vous amuse beaucoup, monsieur, paraît-il !

    -   En effet, monsieur, répondit l’autre jeune homme avec une nonchalance de fort bon ton, vous m’amusez, ou plutôt, vous m’intéressez, et je vous saurai infiniment obligé si vous aviez la courtoisie de me donner l’adresse du bonnetier qui vous a fourni vos bas.

    -   Monsieur, je vous avertis que je ne suis pas d’humeur à plaisanter !

    -   Moi non plus, monsieur, et la preuve c’est que renouvelle ma demande d’adresse.

    -   Eh ! Bien, monsieur, je vous répondrais qu’elle vous est inutile, car ce bonnetier le fournit pas les sots.


    Ce fut au tour du jeune seigneur de se lever et de mettre ma main à son épée, malgré les remontrances du vieux monsieur qui s’efforçait de le calmer en répétant :


    -   Qu’allez-vous faire, monseigneur, qu’allez vous faire ?

    -   Taisez vous Pimprenelle, répondit sèchement celui qu’il vient d’appeler monseigneur.


    Et s’adressant au jeune homme aux bas chinés, il ajouta :


    -   Quant à vous, mon petit monsieur, flamberge au vent, je vous prie, vous venez de m’insulter.

    -   Je serai au désespoir de vous faire attendre. Me voici à vos ordres.


    Les deux épées jaillirent en même temps du fourreau.


    Au moment de tomber en garde, le jeune seigneur se recula, et tirant galamment son chapeau :


    -   Je suis Jean de Vallarmis, dit-il et il se couvrit.


    L’autre ne souffla mot, mais devint plus pâle.


    -   Je vous ai dit mon nom, reprit le petit due avec un commencement d’impatience, vous me devez le vôtre.

    -   Je m’appelle René.


    Ici Pfyffer d’Altishoffen leva sa grosse tête et fixa ses regards sur le jeune homme et fixa ses regards sur le jeune homme en murmurant :


    -   Zi s’édait le bedit…… !!!


    Mais René de quoi ? insista Vallarmis.


    -   René…… tout simplement… René, dit le jeune homme en baissant le front.

    -   Ah ! L’aventure est drôle, par la mordieu ! J’allais me commettre avec cette espèce, s’écria la jeune duc en éclatant de rire. Holà ! Jasmin, Champagne, Bourguignon, prenez vos houssines et qu’on me bâtonne ce drôle.


    René devint livide et se recula un peu comme pour fondre sur son adversaire.


    Alors, un homme déjà âgé, de haute taille et de tournure militaire qui, appuyé contre la porte, avait assisté à la fin de la scène, s’avança et salua le duc de Vallarmis.

     

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    Puis s’inclinant profondément devant René, il dit d’une voix vibrante :


    -   En garde monsieur le marquis !


    Le jeune homme, un instant stupéfait, s’écria enfin en laissant tomber son épée pour tendre les bras vers celui qui arrivait si à propos.


    -   Dirais-tu vrai, Jonas ?

    -   Sur mon honneur de soldat, je jure que vous être le marquis René de Kertaillan.

    -   Z’est pien le bedit, murmura joyeusement Pfyffer d’Altishoffen.

    -   Monseigneur, continua le soldat en s’adressant à Vallarmis, j’ai dû, pour des raisons que je pourrais vous expliquer, tenir secret le nom de mon jeune maître. J’aurais voulu me taire quelques temps encore, mais, devant l’outrage dont vous le menaciez, je n’ai pas hésité.


    Le petit duc avait écouté attentivement le vieux serviteur.


    A DEMAIN POUR LA SUITE

    « Ah... l'amour...!!!Humour du mardi....!!!!!! »

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  • Commentaires

    22
    Mardi 30 Novembre 2010 à 16:31
    Anne Bilou

    bonjour zaza

    restera t'il aussi modeste après avoir apprit qui il est ?

    je l'espère

    tout gros bisous passe une bonne après midi

    21
    Mardi 30 Novembre 2010 à 05:33
    Coucou

    Ca y est, l'ordi recommence à déconner. grrrrrrrr
    Bon mardi ! Bisoux

    dom

    20
    Mardi 30 Novembre 2010 à 00:54
    FRANCOISE

    Tu fais bien de joindre les illustrations elles sont superbes ! Bises. FRANCOISE

    19
    Lundi 29 Novembre 2010 à 22:29
    francine

    bonsoir, je te remercie! ici neige, j'attends vendredi pour aller faire des photos à paris! je te souhaite une bonne fin de soirée bisous

    18
    Lundi 29 Novembre 2010 à 22:14
    catcent

    Un vrai film. à demain ZAZA    Bisous et bonne soirée

    17
    Lundi 29 Novembre 2010 à 21:06
    Talant en mode ralen

    Mais oui Zaza..suis à 40 Km de rennes..tu es ou toi en Bretagne..c'est pas précisé sur ton blog ..Bonne soirée++

    16
    Lundi 29 Novembre 2010 à 20:05
    Antoine

    Bonsoir Zaza. On attend la suite de ce grand roman. Les illustrations sont superbes. Je vais te souhaiter de passer une excellente soirée. Amicalement Antoine. 

    15
    Lundi 29 Novembre 2010 à 19:20
    Primavera

    voir l'image en taille réelle

    Bonsoir ZAZA,

    Il n'y a pas de neige chez moi, mais il fait très froid et je ne supporte plus le froid... l'âge  ( lol )

    Bonne soirée à toi

    Gros bisous

    Prima

    14
    Lundi 29 Novembre 2010 à 17:49
    peintrefiguratif (ra

    voilà encore des endroits connu comme je te l'avais dit, la rue saint honoré et le louvre

    bonne soirée bisous

    13
    Lundi 29 Novembre 2010 à 17:34
    Zazou-38

    C'est avec -2°C à l'heure ou je t'écris que je souhaite une :

    12
    Lundi 29 Novembre 2010 à 16:47
    Ramu

    J'aime!Merci,Zaza,bonne soirée.

    11
    Lundi 29 Novembre 2010 à 16:40
    mel-and-tof

    Bonjour ma nZaza chérie

    Oh passionnant ,le duc ne s'y attendait pas

    Oh la la que va-t-il se passer demain ?

    Je te souhaite ma douce une excellente journée

    Gros bisous  Méline

    10
    Lundi 29 Novembre 2010 à 16:22
    SAILLY     DANY

    Pour une fois je suis contente qu'il ne fasse pas beau , de retour j'ai pris le temps de tout lire mes billets de retard , bon lundi 

    bon week-end

    9
    Lundi 29 Novembre 2010 à 15:38
    Nettoue

    Cette flamme nous fait rêver, mais risquer de se faire trucider pour des broutilles n'était pas très sérieux. Remarques que cela était plus honorable que les coups de couteau en douce !

    Des bisousclics ma Zaza

    8
    Lundi 29 Novembre 2010 à 15:36
    loulou le filou

    un peu plus chaque jour !

    7
    Lundi 29 Novembre 2010 à 15:01
    michaeline

    bonne soirée!!!!!

    6
    FLB
    Lundi 29 Novembre 2010 à 12:56
    FLB

    On progresse !

    Bises, sous presque 10 cm de neige !

     

    5
    Lundi 29 Novembre 2010 à 11:58
    Quichottine

    Eh bien voilà qui annonce de beaux lendemains.

     

    C'est donc le "René" dont nous parlions plus tôt dans l'histoire...

     

    Bonne journée, Zaza. Je reviens demain pour la suite.

    Bisous.

    4
    Lundi 29 Novembre 2010 à 10:37
    robert

    On avait le sens du mystère, j'attends la suite. Je relève "Les tapisseries de Flandre (Belgique ou Nord de la France ? Je dirais plutôt Belgique). Une taverne à Paris. J'ai passé 4 jours à Paris en août 2007 (en tee shirt !) et j'ai été au plus ancien café  de Paris : le Procope. Ambiance assez magique dans un établissement qui a vu passer nombre de célébrités politiques et littéraires (aussi bien Voltaire que Napoléon Bonaparte) Restitué en 1989 dans le style du 18e siècle il est maintenant un restaurant dans lequel on propose des menus à prix abordable (en 2007 : 25 € pour entrée, plat, dessert) St Germain des Prés

    3
    Lundi 29 Novembre 2010 à 09:38
    canelle56

    OUPS......surprise , surprise !!!

    bises ZAZA

    2
    Lundi 29 Novembre 2010 à 09:20
    Mounette

    Oh que de belles aventures il se conte ici. La suite ... la suite.

    Bisous Zaza

    Mounette

    1
    Lundi 29 Novembre 2010 à 08:51
    moqueplet

    il a eu de la chance ce rené......attendons la suite, passe une belle journée

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