• En pays Malouin, Saint-Coulomb (suite 2)

     

    En pays Malouin, Saint-Coulomb


    (suite 2)


     

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    La Motte Jean


    Ce manoir a été construit en 1625.

     

    Le corps central de la maison est flanqué de deux pavillons en saillie aux extrémités, avec deux cheminées courtes, sur le toit de vieilles ardoises
    et une porte à fronton triangulaire.
     

     

    LA-MOTTEJEAN.jpg

     

    Au sud, le pigeonnier féodal
    (classé Monument Historique)pigeonnier_et_vue_sud-copie-1.jpg

    A l'ouestvue_ouest.JPG

     

    Illuminé, plein est vue_est_soir.jpg

     vue_plein_est_soir.jpg

     

    Le parc

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      Il est entouré de douve et et se trouve chaché au milieu des étangs.

    vue_sud_est_etang.jpgfacade_est_1.JPGDSCN0255.JPG

     Il devait exister un manoir à cet endroit dès le début du XVIème siècle. 

     

    Une chapelle, séparée du manoir par un mur récent, sert de débarras.

    En 1794, on y créa un hôpital pour le camp de la Hoguette.

     

    Actuellement elle a été réhabilitée en gîtes.

     

    Au nord,
    La chapelle de La Sainte Trinitéchapelle_1.jpgla_chapelle1.jpg 

    Manoir de la Fosse Hingantles-toits-de-h.jpgla-fosse-hingard.jpg



     Si la révolution épargna notre saint patron (la commune prit alors le nom de (Coulomb Rocher) elle n’épargna pas les hommes.

     

    En témoigne le drame de la Fosse Hingant, malouinière marquée par la trahison, en mars 1793, d’un proche du marquis de La Rouërie, un des événements déclencheurs de la Chouannerie.


    Le drame de la Fosse-Hingant - 1793

     

    la-fosse-h.jpg

     

    Marc Desilles et Jeanne Picot de Limoelan, mariés en 1765, sont les propriétaires de la malouinière de la Fosse-Hingant, située à 500 mètres sur la droite en sortant de Saint-Coulomb, en se dirigeant vers l’étang de Sainte-Suzanne.

     

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    A l’époque du drame, lui est âgé d’environ 60 ans. C’est ancien officier du régiment du Limousin. Ils ont eu trois filles et un garçon. Leur fils, André Desilles, est mort en héros trois ans plus tôt à 23 ans à Nancy en voulant s’interposer lors d’une rébellion des troupes.


    Donc, Marc Desilles de Cambernon, Seigneur de la Fosse-Hingant, accepte mal les bouleversements de la Révolution tels que l’abandon des privilèges, la constitution civile du clergé, le serment civique obligatoire, le départ des émigrés vers Jersey dont deux de ses gendres . . .

     

    Régulièrement, il réunit chez lui les nobles de la région pour pouvoir discuter de tous ces bouleversements.

     

    Lorsque le bouillant et dynamique marquis Armand de la Rouerie propose de constituer une Association bretonne pour lutter contre le pouvoir républicain, c’est tout à fait normal que Marc Desilles y souscrive.

     

    Marquis Armand de la Rouerie

    Armand_Tuffin_de_La_Rouerie.jpg

    Bientôt, il en devient le trésorier. Leur projet suscite l’enthousiasme dans la région au point de recruter un nombre important de membres parmi les nobles, bourgeois, curés, vicaires, commerçants, artisans, marins, roturiers, non seulement de Saint-Coulomb, Saint-Méloir, Saint-Malo, Saint-Servan, Paramé, Cancale, Fougères et Rennes mais aussi, de tous les départements bretons au point de disposer 1.800 hommes en cas de besoin.


    C’est alors que Valentin Chevetel entre en jeu !

     

    Ce jeune médecin de Bazouges-La-Pérouse est devenu l’ami de la Rouerie, depuis qu’il soigne sa femme, Jeanne, qui a perdu la raison à la suite de la mort tragique de leur fils.

     

    En tant qu’ami, il rentre dans l’Association Bretonne et en il connaît rapidement tous les rouages . . .

     

    Hélas, on ignore qu’il est également l’ami de Danton, le Ministre de la Justice dont il est un agent double sous le pseudonyme de Latouche.

     

    Pour l’aider dans sa funeste mission, Paris prend soin de lui adjoindre un ancien gendarme destitué du nom de Lalligand, dit Morillon.


    Après l’exécution du roi, le 21 janvier 1793, plusieurs personnes séjournent à la Fosse-Hingant.

     

    On y trouve :

    -  Marc Desilles et sa femme Jeanne Picot de Limoelan

    -  Jeanne Désilles, leur fille aînée de 27 ans, veuve d’Henri Dufresne de Virel

    - Marie-Thérèse Désilles, leur cadette âgée de 25 ans, épouse de Louis Fournier d’Allérac, émigré à Jersey

    -  Angélique Desilles, 24 ans, leur troisième fille, épouse de Jean Desclos de la Fonchais, émigré aussi à Jersey

    -  Michel Picot de Limoelan, beau-frère et oncle, venu discuter du devenir de l’Association à la suite du décès du marquis de la Rouerie, survenue le 30 janvier 93, à la suite d’une fluxion de poitrine

    -  enfin, Valentin Chevetel, l’ami qui suit leurs faits et gestes avec attention et qui enterre avec eux dans le jardin de la propriété, un fameux bocal contenant tous les papiers et instructions secrètes de la conjuration !


    Quelques jours plus tard, le 7 février 1793, les deux espions, Latouche et Morillon, reviennent de Paris, munis de pouvoirs dûment signés par le Conseil Révolutionnaire afin de se saisir des chefs de la conspiration.

     

    Le 28 février 1793, Morillon arrête 14 personnes à La Guyomarais, château du marquis, situé près de Lamballe

     

    La Guyomarais

    roueguyomarais.jpg

     

    et, le 3 mars, il se présente à la Fosse-Hingant avec un détachement de 100 hommes pour perquisitionner.

     

    Marc Désilles, heureusement prévenu, s’est réfugié à la Ville-Bague.

     

    Morillon, déterre le bocal sans encombres et saisit les documents secrets.

     

    Il met en état d’arrestation les 8 pesonnes présentes, y compris, pour détourner les soupçons, son chef et complice Valentin Chevetel !

     

    Aussitôt, le Lieutenant de la Gendarmerie Cadene diffuse dans la commune les signalements des sieur Dubuat, 44 ans, et Désilles, 60 ans, en vue de les faire arrêter, mais en vain . . .


    Le 9 mars, Morillon rend compte que les conspirateurs se sont embarqués clandestinement.

     

    Il ajoute que les trahisons sont quotidiennes car les vrais patriotes sont en très petit nombre dans la région qui est infestée de contre-révolutionnaires.

     

    S’il n’y prend garde, il laissera bientôt ses os en Bretagne !

     

    Les malheureux prisonniers sont conduits à Paris où le tribunal révolutionnaire les condamne à mort.

     

    Ils sont exécutés trois ans plus tard, le 18 juin 1797, place de la Révolution à Paris.

     

     

    A DEMAIN POUR LA FIN


    « Humour du mercredi...!!!Ce matin je lève le camp… !!!! »

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  • Commentaires

    3
    Mercredi 25 Mai 2011 à 22:40
    catcent

    Merci pour cette suite.

    Bisous ZAZA à demain bye

    2
    Mercredi 25 Mai 2011 à 14:12
    Béa kimcat

    de belles photos...

    ah cette Révolution en aura fait tomber des têtes

    1
    Mercredi 25 Mai 2011 à 07:49
    canelle56

    Un manoir qui sans doute merite qu'on s' y intéresse , et avec toi tout est passionnant

    bises et bonne journée

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