• Extrait de contes de basse Bretagne (suite)

    Kement-man a oa d’an amzer
    Ma ho defoa dennt ar ier
    .

    Tout ceci se passait du temps
    Où les poules avaient des dents.

    EPINES

    Et le géant se rendormit. Mais, bientôt la princesse le réveilla, pour la troisième fois.
    — « Que vous faut-il encore ? » demanda-t-il avec humeur.
    — « Je ne sais vraiment pas ce que j’ai, cette nuit ; j’ai encore fait un rêve singulier. »
    — « Quoi donc ? Dites vite. »
    — « J’ai rêvé que, dans la ville de Londres, l’eau est venue à manquer, dans toutes les fontaines et tous les puits, et que les habitants sont sur le point de mourir de soif. »
    — « Pourquoi me réveiller pour si peu de chose ? Le roi d’Angleterre est un imbécile, et, s’il ne l’était pas, l’eau ne manquerait pas dans les fontaines et les puits de Londres. Il n’a qu’à enlever un galet qui bouche la source mère, laquelle passe sous la tour de son palais, et aussitôt l’eau jaillira avec abondance, dans les fontaines et les puits de sa capitale ; mais, il est trop ignorant pour savoir cela. »
    — « Eh bien, pour ne plus vous réveiller, expliquez-moi un autre songe que j’ai fait encore. »
    — « Dites-le vite, car j’ai grand besoin de dormir. »
    — « J’ai rêvé qu’il y a, sur une rivière, non loin d’ici, un passeur qui, depuis quatre cents ans, fait passer les voyageurs d’une rive à l’autre rive et qui est bien fatigué de ce métier et voudrait bien être remplacé, sur son bateau. »
    — « Encore un imbécile, celui-là ! Quand les voyageurs passent, il leur présente une mèche, pour allumer leur pipe. Il n’aurait qu’à ne pas reprendre la mèche, et celui dans les mains de qui il la laisserait serait obligé de prendre sa place ; mais, je vous le répète, ne me réveillez plus et laissez-moi dormir tranquille, car, demain, je dois repartir pour un long voyage. »

    La princesse, n’ayant plus rien à apprendre, laissa dormir le géant, sans plus troubler son sommeil.

    Le lendemain, il partit de bonne heure. La princesse se rendit aussitôt auprès de Fleur-d’Épine, et lui conta tout ce que lui avait révélé le géant.
    — « C’est bien », dit-il, « je m’en vais retourner, à présent, dans mon pays et faire part à chacun de ce qui l’intéresse. »
    — « Oui, retourne dans ton pays, en repassant par Londres et la Russie, et n’oublie rien de ce que je t’ai dit. Dès que mon père aura fait construire un four, dans les conditions voulues, le géant sera obligé de me ramener, saine et sauve, là où il m’a prise, et alors nous nous marierons ensemble. »

    Ils se dirent de tendres adieux, et Fleur-d’Épine partit.

    En arrivant à la rivière, il entra dans la barque du passeur, qui lui présenta la mèche allumée, selon son habitude. Il la prit, alluma sa pipe et la lui rendit aussitôt.
    — « Eh bien, lui demanda alors l’homme de la barque, que vous a dit mon maître, et compte-t-il me laisser encore longtemps ici ? »
    — « Je vous le dirai, quand je serai de l’autre côté. »

    Et, quand Fleur-d’Épine eut sauté à terre :
    — « Faites-moi connaître, à présent, la réponse du maître », lui dit-il.
    — « Rien ne vous est plus facile, mon brave homme, que de vous faire délivrer par le premier voyageur à qui vous ferez passer l’eau. Quand vous lui aurez présenté la mèche et qu’il la tiendra dans sa main, ne la reprenez plus, et il sera obligé de prendre votre place sur le bateau. »
    — « Si j’avais su cela, plus tôt, vous seriez ici, à présent, à ma place, mais, hélas ! Je ne vois guère plus d’un voyageur tous les cent ans ! »


    A DEMAIN POUR LA SUITE


    Notre ami FLB, défend âprement sa cause et le stade Jules Ferry dans la commune de Vitry le François en Champagne Ardenne. Cet homme de conviction va au bout de ses idées ! Ce stade au centre de cette petite ville est un poumon d’oxygène pour toute une jeunesse. Nous pouvons l’aider dans sa démarche, en signant la pétition que vous trouverez en cliquant sur ce lien

    Contre la destruction du stade Jules Ferry de Vitry le François

    Merci de votre aide.


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