Un prix scolaire décerné à mon papa
pour son certificat d’étude.
Où l’on rapporte le gracieux en entretien
De Madame Galaxaure Mistouflet
Avec Monsieur des Haudriettes
- Asratoh ! ecclinn affar !! commanda la voix de Galaxaure.
La fumée se dissipa comme par enchantement et M. des Haudriettes aperçut en face de lui ce nom qui flamboyait sur la sombre muraille en caractère de feu
RENE
M. des Haudriettes pâlit et n’eut pas la force de jeter un cri.
Il restait stupéfait, anéanti, les yeux toujours fixés sur la muraille où flambaient les quatre terribles lettres, de ce qui permit à Pepe Pipo de se laisser à une hilarité aussi silencieuse que déplacée en un pareil lieu.
La voix de Galaxaure retentit de nouveau :
- Ercharg srirah nahmi !!!
Aussitôt une épaisse fumée reparut.
- Hermoun ! Strap altor !!!
La fumée se dissipa. Les lettres flamboyantes avaient disparu.
- Me suis-je trompée, par hasard ? demanda Galaxaure à M. des Haudriettes.
- Non, non, madame ! balbutia le maître de Pepe Pippo, votre science est énorme, immense. Je m’incline devant votre génie et je me permets de vous offrir cette faible rémunération.
Ce disant, M. des Haudriettes tendait à la sœur d’Hippolyte un beau louis tout neuf.
D’un coup sec sur la main, la magicienne fit rouler le louis jusqu’au fond de l’appartement.
Sans en avoir l’air, Pepe Pippo suivit de l’œil la course de la pièce de monnaie et grava dans sa mémoire la topographie exacte du coin où elle s’était arrêtée.
Cependant Galaxaure apostrophait avec fureur M. des Haudriettes stupéfait.
- Est-ce ainsi, profane que tu reconnais les services de la science, que tu apprécies les mystère du grand Art ?
- Je ne suis qu’un pauvre gentillâtre, un hobereau de campagne… essaya de dire M. des Haudriettes.
- N’ajoute pas le mensonge à l’avarice, interrompit la pythonisse avec véhémence, je sais qui tu es. Par conséquent, inutile de feindre !
- Pas possible, s’écria le pauvre homme.
- Tu ne t’appelles pas de ce nom ridicule de des Haudriettes, baron !
- C’est trop fort.
Galaxaure ricana, et croisant ses bras maigres :
- Quelle preuve faut-il donc encore te donner de mon savoir, baron César……
- Oh !
- Baron César Hervier Lechat……
- Oh ! Oh!!
La voix de Galaxaure devin terrible.
- Baron César Hervier Lechat Poulain de la Poulinnière !!!
- Oh ! Oh !! Oh !!!
Ce fut tout ce que pu dire celui auquel nous allons désormais rendre son véritable nom.
L’émotion avait été trop forte, il s’évanouit.
Peppe Pippo, aux premiers symptômes de défaillance, s’était élancé et l’avait reçu dans ses bras.
Ce digne et respectueux valet s’exprima alors en ces termes :
- Vite ! ma tourterelle, donnez-moi quelques sels, quelques essences, n’importe quoi ! Il ne faut pas que le vieux trépasse ! Ah ! Madame : Il ouvre un œil !…… Merci, mon pigeon blanc.
Ce remerciement s’adressait à Mme Galaxaure, qui venait de mettre sous le nez de M. le Baron César un petit flacon de cristal cerclé d’argent.
L’effet fut immédiat.
Le baron éternua, rouvrit les yeux, regarda autour de lui, et salua poliment en disant :
- Cela sent horriblement mauvais.
Puis la mémoire lui revint et sa physionomie reprit l’expression d’effroi qui ne l’avait guère quittée depuis qu’il était dans le cabinet magique.
Galaxaure avait repris sa pose noble.
- Que veux-tu encore de moi, profane ?
- Savoir où se trouve René, répondit le baron.
- Bien. Mais avant de répondre, je tiens à savoir quelle offrande tu comptes faire sur mes autels.
- Pardon, Madame ?…… interrogea Poulain de la Poulinière qui n’avait pas compris.
Pepe Pippo murmura à l’oreille de son maître :
- Elle demande, Monsou le baron, ce que vous allez lui donner pour ses révélations.
- Ah ! Très bien……
A DEMAIN POUR LA SUITE