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Flamberge au vent (suite 38)

 

Un prix scolaire décerné à mon papa


pour son certificat d’étude.



Tellement lu et manipulé par des mains enfantines 

flamberge-au-vent 0932

 

 

 

Chapitre IV (fin)


 

De quelle façon M. des Haudriettes et son

Fidèle Valet Pepe Pippo

Quittèrent le château de Mousseuse



Subitement, M. de Pimprenelle était devenu noir comme du charbon.


Il se leva précipitamment et courut à la glace.

 

Quand il s’aperçut, transformé en nègre, il leva les bras au ciel et se laissa tomber sur un canapé où il éclata en sanglots.

 

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Monsieur Jean qui avait ramassé le mouchoir constata qu’il était plein de noir de fumée et les rires reprirent de plus belle.


M. des Haudriettes maintenant riait plus fort que tous les autres.


Soudain un nouveau personnage fit irruption dans le salon.


C’était Kertaillan.


-   Une grande nouvelle, mes amis, annonça-t-il en rentrant.

-   Morena ? demanda vivement Vallarmis.

-   Hélas ! pour elle, je ne sais rien, je n’ai rien découvert. C’est d’autre chose qu’il s’agit.

-   Parle vite !

-   Tranquille est retrouvé.

-   Pas possible !

-   Oui, il amène avec lui mon brave Larseneur qui n’est que blessé.


Pendant que chacun s’empressait autour du jeune homme pour avoir des détails, M. des Haudriettes blême et tremblant, se dirigeait vers la porte et sortait sans que personne eût remarqué son départ.


Dans le corridor, il rencontra Pepe Pippo qui avait la mine réjouie d’un homme qui vient de s’oublier en compagnie de vieilles bouteilles.


Malgré son commencement d’ébriété, il ne put s’empêcher de s’écrier :


-   Eh ! qu’avez-vous donc, Mousou le baron, vous voilà blanc comme une cire !

-   Ce que j’ai, Pippo, bégaya le baron, ce que j’ai… C’est que nous sommes perdus.


Pepe Pippo devint grave.


-   Larseneur n’est pas mort !

-   Madone !!

-   Il n’est que blessé, on l’amène, dans quelques instants il sera ici.

-   Dio santo ! mais fuyons, Monsou le baron, fuyons vite !

-   Par où, Pippo ? demanda piteusement le baron qui tournait sur lui même, les yeux égarés et les mains tremblantes.

-   Voyons, ne perdons pas la tête, dit l’ingénieux valet, qui devant le danger reprenait son sang-froid. Je vais aller seller les chevaux à l’écurie pendant que vous irez chercher dans votre chambre votre argent et vos pistolets. Allons, dépêchez vous. Je vous attends avec les chevaux à l’entrée de l’avenue.


Le baron se décida enfin à grimper l’escalier, tandis que Pepe Pippo courait aux écuries.


Quelques minutes après, les deux coquins se retrouvaient.


Le baron enfourcha Anaxibie remise de son indisposition et Pepe Pippo sauta sur un solide bidet qui n’était peut-être pas sa légitime propriété, mais qui lui paru posséder de grandes qualités de fond et de vitesse.


Aussitôt en selle, les complices avaient piqués des deux.


Soudain le baron retint la bride.


-   Vois donc, Pepe, le duc et mon neveu sont devant nous. Ils se dirigent vers cette charrette. Que faire ?

-   Aller plus vite encore si c’est possible, Mousou le baron, ils sont à pied et par conséquent ne pourront jamais nous rejoindre.

 

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Le marquis qui venait avec Jean à la rencontre de Larseneur se retourna en entendant derrière lui ce galop furieux.


-   Vois donc, Vallarmis, dit-il au duc. Ne dirait-on pas que voilà M. des Haudriettes et son valet ?

-   En effet, ce sont eux, répondit Jean, où peuvent-ils aller à pareille heure et d’un pareil train.


En ce moment les deux cavaliers arrivaient sur les deux jeunes gens.


-   Quelle mouche vous pique, monsieur, lui cria René, ce n’est pas l’heure de la promenade.

-   En tout cas, c’est l’heure de ta mort ! répliqua le baron César qui déchargea son pistolet sur le marquis et passa comme la foudre.

 

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La charrette était alors toute proche.


Au bruit de la pistolade, une tête livide et ensanglantée s’était montrée à travers l’ouverture des rideaux de toile.


C’était Larseneur.


Une horrible expression d’angoisse se peignait sur le visage du vieux soldat.


-   Monsieur René, cria-t-il, votre oncle… Ah ! le misérable !


Il n’en dit pas plus.


A bout portant, le baron César avait déchargé sur lui son second pistolet, heureusement sans l’atteindre.


Quant à René, il n’avait aucun mal : la balle avait seulement percé son chapeau.


Décidément, M. le baron César Hervier Le Chat Poulain de la Poulinière tirait mal le pistolet.


Le baron courut longtemps.


Aussitôt, qu’il avait été au bout de l’avenue, il s’était jeté sous bois.


Enfin, Anaxibie ayant manqué deux ou trois fois de faire des chutes épouvantables, M. de la Poulinière comprit qu’il allait se tuer s’il continuait d’un pareil train et comme l’oncle de René estimait son existence infiniment précieuse, il arrêta net sa jument et regarda autour de lui.


Il se trouvait au milieu d’une belle futaie.


Les oiseaux chantaient, les pâquerettes et les violettes fleurissaient les herbes, les grands arbres se berçaient au vent dans la chanson des ramures.


-   Ouf ! dit M. de la Poulinière en s’essuyant le front, il fait bon ici.

-   Il ne faudrait pourtant pas y rester trop longtemps, Mousou le baron, dit une voix derrière lui.


L’oncle de René sauta sur sa selle et dégaina avec un grand geste tragique. 


-   Là ! là ! ne vous échauffez pas tant, ce n’est que moi.


Et, Pepe Pippo ayant poussé le bidet vint à côté de son maître.


Le fidèle valet avait suivi M. de la Poulinière en conservant la distance.


C’était décidément le modèle des serviteurs.


-   Ah ! Pippo, dit le baron, tu m’as fait peur !

-   Je le crois bien et je m’en suis aperçu, mon bon maître. Mais je vous répète que l’endroit est malsain pour tenir une conversation.

-   On va courir après nous, n’est-ce pas Pippo ?

-   Vous pouvez y compter, Mousou le baron.

-   Est-ce que mon neveu est mort ?

-   Je ne pourrais vous le dire. J’ai vu sauter son chapeau, voilà tout.

-   J’avais pourtant bien visé, Pippo.

-   Je n’en doute pas, mais que voulez-vous, on est pas heureux tous les jours.

-   Et Larseneur ?

-   Ah ! de celui-là, je ne m’en suis pas occupé. Je ne pensais qu’à mettre le plus de distance possible entre moi et le coup de pistolet qui me semblait inévitable et qui pourtant n’est pas venu.

-   C’est qu’il n’avaient pas de pistolets, Pippo.

-   Vous avez encore raison, mon bon maître.

-   Alors, nous partons ?

-   Au plus tôt. L’air de ce pays commence à devenir pour nous le plus malsain du monde.

-   Et où allons-nous, Pippo ?

-   A Paris.

-   A Paris !

-   Oui, c’est encore là où on se cache le mieux.

-   Tu as raison, et puis à Paris, nous aurons sous la main tout ce qu’il faudra pour combiner un nouveau plan, qui réussira cette fois, je te l’asure !


Quelques minutes après les deux coquins galopaient sur la route de Paris.

 


A DEMAIN POUR LA SUITE


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F
Au moins, voici René et ses proches qui savent à quoi s'en tenir au sujet de ces deux là !
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Mauvaise manip' avec mon nouveau BB. Coucou rapide ... Bon début de semaine ! Bisoux +++ dom  
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I
Coucou Enfin en repos aprés avoir travailler le reveillons jusque 1h du mat et le jour de noël... Pour moi le pere Noël est passé à mon travail mais c'était sympa.... J'ai eu beau patrouiller sur le Péripérique de Paris dans mon véhicule de Police, je ne l'ai pas vu passer.. A ce père noël il est plus mailn que la Police... Allez Bon noël en retard certes mais j'ai pensé à toi quand même non?? Bisous Loren't
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F
Tes copains restent au chaud ou bien rient de tes blagues ! Alors les 2 coquins sont encore en fuite:ils finiront mal un jour je le sens!! Bisous et bonne soirée  
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F
J'espère que tu récupères bien des fêtes ? Tu es toujours avec ta maman dans ta chère île ? Je te fais un gros bisou. J'ai pas encore tout rattrapé mon retard de lecture avec ces fêtes. A bientôt. Zaza. FRANCOISE
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