De 1900 à l’an 2000 et plus, quelle révolution … !!!

Au travers les cartes postales anciennes

Je ne vais traiter que la cas de ma Bretagne,

qui a subi tellement de changement,

tout comme en France.

Sources : une Bretagne si étrange 1900-1920 de James Eveillard et Patrick Huchet

Remèdes et guérisseurs

« louzoù an louzaouer »

Ou

La Médecine populaires du début du XXème siècle

« Le paysan croit que la maladie est envoyée par Dieu, en punition d’un acte mauvais, ou produite par un sort.

Le prêtre seul ou le sorcier pourra le guérir.

Il aura donc recours aux prières,

aux fontaines miraculeuses,

St Jacques en Tremeven, Côtes d'Armor,

sa fontaine pour les rhumatisants

à l’intervention d’un saint

ou bien à la conjuration d’un sorcier, antagoniste de celui qui aura jeté un sort.

Le sorcier s’aidera de formules magiques, de signes mi-chrétiens, mi-païens et souvent terminera en donnant un « louzoù » composé de plantes. »

Ces quelques lignes sont extraites d’un ouvrage paru en 1903 : Médecine et superstitions populaires de Bretagne (thèse de doctorat en médecine), par Augustin Foll.

Celui-ci explique, en ces quelques phrases, le recours fréquent des Bretons à une « médecine » sans rapport avec les progrès réels et les découvertes concernant la santé (au XIX et début du XXème siècle) … au grand dam des médecins de campagne, pestant contre les « louzaouers » et leurs « louzous ».

Reprenons donc les propos d’Augustin Foll pour tenter de comprendre les diverses méthodes utilisées face à la maladie.

L’invocation des saints guérisseurs.

C’est le premier réflexe du malade, comme il le révèle dans sa précieuse thèse de médecine :

«  Le breton considère la maladie de l’homme ou du bétail comme une punition de Dieu…Dans chaque cas, on s’adresse au saint « spécialiste ».

Saint Léonard, près de Guingamp,

a la spécialité de guérir les fièvres.

Tous les ans, au mois de mai, les fiévreux vont chercher sur les murs de la chapelle, ou autour du calvaire, des limaçons.

Leur découverte faites, ils pilent et enferment l’animal dans un sachet qu’ils portent autour du cou. Ils doivent dés que la fièvre les a quittés, enterrer leur sachet au pied des murs de la chapelle.

Dans leur pensée, celui qui après être guéri manquerait d’enfouir son sachet serait bientôt repris par la fièvre.

Nous avons vu plus de 200 sachets ainsi enfouis le long des murs de la chapelle.

Mais chose frappante, et que nous affirmons être vraie, il y a quelques années, un jeune homme, se promenait avec des amis autour de la chapelle de Saint Léonard, aperçut des sachets à moitié déterrés.

Informé de leur signification, il tourna en ridicule les superstitions des bretons et se mit à retirer tous les sachets qu’il put découvrir.

Après cette vaillante expédition contre ce qu’il appelait un préjugé, il rentra chez lui.

Mais aussitôt, il éprouva un frisson et se mit à trembler de fièvre avec une telle force, qu’il disait lui-même qu’il avait une fièvre de cheval.

On comprend que de tels faits frappent l’imagination des dévots de Saint Léonard et contribuent à fortifier en eux la croyance.

Saint Apolline guérit les maux de dents ... »

Les affirmations d’Augustin Foll (qui cite ensuite une longue liste de saints avec leur « spécialité ») ont largement confirmées dans de multiples cartes postales représentants les Saints guérisseurs.

Et les rites qui les accompagnent, tels les saints guérisseurs et les rites qui les accompagnent, tels les Saints de Notre dame du haut près de Montcontour (22).