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Les aventures de Jean l'Or ... !!! (Fin)

 

le laboureur

 

Selaouit, mar hoc’h eur c’hoant,


Setu aman eur gaozic koant,


Ha na euz en-hi netra gaou,


Mès, marteze, eur gir pe daou.

 

 

***


Ecoutez, si vous voulez,


Voici, un joli petit conte,


Dans lequel il n’y a pas de mensonge,


Si ce n’est, peut-être, un mot ou deux.

 


A partir de ce soir là, Jean l'Or eut pour la bête des attentions particulières.


balle-de-foin-01.JPG
Plusieurs semaines s'écoulèrent sans rien amener de nouveau.

Mais, un matin, la bête dit à Jean l'Or :

- « Le moment est venu. J'ai vu tout à l'heure Satan qui allait se promener à pied. Selle-moi donc solidement, enfourche-moi et partons. Tu emporteras pour tout bagage le baquet dans lequel tu vas nous puiser de l'eau, ainsi que l'étrille et la brosse. »


selle_scythe-copie-1.jpg
Les voilà en route pour la terre bénite.

Le cheval galopait, galopait. Il galopa tout le jour. Le soir arriva. Le cheval tourna la tête et dit à Jean l'Or :

- « C'est l'heure où le diable rentre chez lui. Il sait maintenant notre fuite. Regarde derrière toi. N'aperçois-tu rien ? »
- « Non », fit Jean l'Or.

Et la bête d'aller toujours.


La nuit se leva, claire.

 

2079983-la-nuit-claire-de-ciel-avec-beaucoup-de-lumineux-ti.jpg

Le cheval dit encore :
- « Regarde derrière toi. N'aperçois-tu rien ? »
- « Si », répondit Jean l'Or; « cette fois, je vois venir le diable et il marche bon train. »
- « Jette donc le baquet », dit la bête.


baquet_bois.jpg A peine le baquet eut-il touché le sol qu'il en jaillit un torrent.

 

Le torrent devint un fleuve et le fleuve un étang immense.

Le diable a peur de l'eau. Au lieu de traverser l'étang, il se mit à en faire le tour. C'était du temps gagné pour nos fugitifs.

Au bout d'une heure ou deux, le cheval redemanda :

- « Jean l'Or, n'aperçois-tu rien ? »
- « Si », répondit Jean l'Or, « le diable a tourné l'étang. »
- « Jette donc la brosse », dit la bête.

famaco-brosse-a-reluire.jpgA peine la brosse eut-elle touché terre que chacun des poils devint un arbre gigantesque, en sorte que le diable se trouva pris dans une forêt inextricable.

 

Avant qu'il fût parvenu à s'en dépêtrer, Jean l'Or et sa monture l'avaient distancé de beaucoup.

Au bout d'une heure ou deux, le cheval, pour la troisième fois, interpella son cavalier :

- « N'aperçois-tu rien ? »
- « Si, je vois le diable qui sort du bois. Il se hâte, il se hâte. »
- « Jette donc l'étrille. »


etrille01.jpg
L'étrille était à peine jetée qu'à la place où elle venait de tomber s'élevait une montagne énorme, vingt fois plus haute que le Ménez-Mikel. Elle était encore plus large que haute.

Le diable préféra la gravir que d'en faire le tour.

Pendant ce temps-là, le cheval volait aussi vite que le vent.

 

Déjà l'on pouvait voir la terre bénite verdoyer au loin, avec ses champs, ses prairies et ses landes.


Colline-verdoyante.jpg
- « Jean l'Or ! Jean l'Or ! interrogea la bête, toute haletante, est-ce que le diable nous suit toujours ? »
- « Il descend la pente de la montagne », répondit Jean l'Or.
- « En ce cas, demande à Dieu qu'il nous vienne en aide: il ne nous reste plus d'autre moyen de salut. »

Satan était, en effet, à leurs trousses. Il était presque sur eux quand le cheval fit un dernier bond, un bond désespéré.

Cheval-en-saut-COPYRIGHT.jpg

Ses deux pieds de devant retombèrent sur la terre bénite juste au moment où le diable l'empoignait par la queue.

 

Tout ce que celui-ci put remporter chez lui, ce fut une touffe de crins.

 

images-bis-0010.JPG

Le cheval, qui avait repris forme humaine, dit à Jean l'Or :

 

solitude.jpg

 

- « Nous allons nous séparer ici. Moi, je vais de ce pas au purgatoire; toi, retourne en Basse-Bretagne et ne pèche plus. »

Jean l'Or s'en retourna en Basse-Bretagne, content d'avoir ramené une âme de l'enfer, plus content d'en être sorti lui-même, et bien résolu d'ailleurs à faire tout son possible pour ne plus y revenir, ni de son vivant, ni après sa mort.

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P
La moral de l'histoire est ? Allez ma Zaza au boulot !
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C
Que d''evenements magiques et effrayants à traverser pour en avoir une morale .... Merci Gros bisous
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C
De toute beauté, merci de ce beau conte. bisous ZAZA bonne soirée Bye
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N
J'aime lorsque cela fini bien ! Et tu as de superbes images. Voici une légende propre est bien enlevée ! Bisous et merci ma Zaza
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J
Comme les contes les légendes finissent bien et tu sais nous tenir en haleine !!! Faut-il traverser l'enfer pour comprendre la vie !!! Bisous Mounette
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