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Mercredi ... C'est Musique ... !!!

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*-*-*-*-*-*

Pierre Perret a été touché par les évènements du début et de cette fin d’année.

Mercredi ... C'est Musique ... !!!

Il a tenu à coucher sur le papier quelques lignes inspirées par le non-respect d’une vieille dame qui s’appelle La France : elle a soudain perdu, sans méfiance aucune, ses enfants, exécutés par des êtres immondes.

Ma France à moi !

C’est celle de 1789, une France qui se lève, celle qui conteste, qui refuse , la France qui proteste qui veut savoir, c’est la France joyeuse, curieuse et érudite, la France de Molière qui tant se battit contre l’hypocrisie, celle de La Fontaine celle de Stendhal, de Balzac, celle de Jaurès, celle de Victor Hugo et de Jules Vallès, la France de l’invention, des chercheurs, celle de Pasteur, celle de Denis Papin et de Pierre et Marie Curie, la France des lettres, celle de Chateaubriand, de Montaigne, la France de la Poésie, celle de Musset, d’Eluard, de Baudelaire, de Verlaine et celle d’ Aimé Césaire, la France qui combat tous les totalitarismes, tous les racismes, tous les intégrismes, l’obscurantisme et tout manichéisme, la France qui aime les mots, les mots doux, les mots d’amour, et aussi la liberté de dire des gros mots la France qui n’en finira jamais de détester le mot «soumission» et de choyer le mot révolte.

Oui ma France à moi c’est celle des poètes, des musiciens, celle d’Armstrong, celle de l’accordéon, celle des chansons douces, des chansons graves, des espiègles, des humoristiques, des moqueuses ou celles truffées de mots qui font rêver d’un amour que l’on n’osera jamais déclarer à celle qu’on aime.

Ma France à moi c’est celle de Picasso, de Cézanne et celle de Soulages, celle d’Ingres, celle de Rodin, la France des calembours, des «Bidochons», celle de la paillardise aussi bien que celle du «chant des partisans».

Ma France c’est celle de Daumier, celle de l’ «Assiette au beurre», du «Sapeur Camembert», celle de Chaval, celle de Cabu, de Gottlieb, de Siné, celle du «Canard», de «Fluide Glacial» et de «Charlie», drôles, insolents, libres !

Ma France, c’est aussi celle des dictées de Pivot, celle de Klarsfeld et celle de Léopold Sedar Senghor, la France des «Enfants du Paradis» et des «Enfants du Veld ’hiv», celle de la mode libre, celle de la danse, des flirts et des câlins, celle de la musique douce et des rock déjantés, celle de la gourmandise, ma France à moi c’est une France capable de renvoyer dos à dos la Bible et le Coran s’il lui prend l’envie d’être athée.

Eh oui ! Ma France est une France libre, fraternelle et éternellement insoumise aux dictats de la «bienpensance».

Il n’est qu’en respectant toutes ces diversités qu’on arrive un jour à vivre la «Douce France» de Trenet. Celle qui m’a toujours plu et que notre jeunesse lucide et combative fera perdurer par-delà les obscurantismes.

Figure révolutionnaire emblématique durant «La commune», le «Père Duchêne» écrivait au frontispice du journal qu’il publiait en 1793 : «La République ou la Mort !» Son journal coûtait 1 sou… mais on en avait pour son argent.

Alors, si vous le voulez bien, quelques unes des chansons du Grand Pierrot !

Mercredi ... C'est Musique ... !!!

Pierre Perret - Les jolies colonies de vacances

Les jolies colonies de vacances
Merci maman, merci papa
Tous les ans, je voudrais que ça r'commence
You kaïdi aïdi aïda.

J’ vous écris une petite bafouille
Pour pas qu’ vous vous fassiez d’ mouron
Ici on est aux p’tits oignons
J’ai que huit ans mais je m’ débrouille
J’ tousse un peu à cause qu’on avale
La fumée d’ l’usine d’à côté
Mais c’est en face qu’on va jouer
Dans la décharge municipale

Les jolies colonies de vacances
Merci maman, merci papa
Tous les ans, je voudrais que ça r'commence
You kaïdi aïdi aïda.

Pour becqu’ter on nous met à l’aise
C’est vraiment comme à la maison
Les faillots c’est du vrai béton
J’ai l’estomac comme une falaise
L’ matin on va faire les poubelles
Les surveillants sont pas méchants
Y ronflent les trois quarts du temps
Vu qu’y sont ronds comme des queues d’ pelles

Les jolies colonies de vacances
Merci maman, merci papa
Tous les ans, je voudrais que ça r'commence
You kaïdi aïdi aïda.

Hier j’ai glissé de sur une chaise
En f’sant pipi dans l’ lavabo
J’ai l’ menton en guidon d’ vélo
Et trois canines au Père Lachaise
Les punitions sont plutôt dures
Le pion il a pas son pareil
Y nous attache en plein soleil
Tout nus barbouillés d’ confiture

Les jolies colonies de vacances
Merci maman, merci papa
Tous les ans, je voudrais que ça r'commence
You kaïdi aïdi aïda.

Pour se baigner c’est l’ coin tranquille
On est les seuls personne y va
On va s’ tremper dans un p’tit bras
Où sortent les égouts d’ la ville
Paraît qu’on a tous le typhus
On a l’ pétrus tout boutonneux
Et l’ soir avant d’ se mettre au pieux
On compte à çui qu’en aura l’ plus

Les jolies colonies de vacances
Merci maman, merci papa
Tous les ans, je voudrais que ça r'commence
You kaïdi aïdi aïda.

J’ vous envoie mes chers père et mère
Mes baisers les plus distingués
J’ vous quitte là j’ vais voir ma fiancée
Une vieille qu’a au moins ses dix berges
Les p’tits on a vraiment pas d’ chance
On nous fait jamais voyager
Mais les grandes filles vont à Tanger
Dans d’autres colonies d’ vacances

Les jolies colonies de vacances
Merci maman, merci papa
Tous les ans, je voudrais que ça r'commence
You kaïdi aïdi aïda.

Pierre Perret - La femme grillagée

Écoutez ma chanson bien douce
Que Verlaine aurait su mieux faire
Elle se veut discrète et légère
Un frisson d’eau sur de la mousse
C’est la complainte de l’épouse
De la femme derrière son grillage
Ils la font vivre au Moyen Âge
Que la honte les éclabousse

Quand la femme est grillagée
Toutes les femmes sont outragées
Les hommes les ont rejetées
Dans l’obscurité

Elle ne prend jamais la parole
En public, ce n’est pas son rôle
Elle est craintive, elle est soumise
Pas question de lui faire la bise
On lui a appris à se soumettre
À ne pas contrarier son maître
Elle n’a droit qu’à quelques murmures
Les yeux baissés sur sa couture

Quand la femme est grillagée
Toutes les femmes sont outragées
Les hommes les ont rejetées
Dans l’obscurité

Elle respecte la loi divine
Qui dit, par la bouche de l’homme,
Que sa place est à la cuisine
Et qu’elle est sa bête de somme
Pas question de faire la savante
Il vaut mieux qu’elle soit ignorante
Son époux dit que les études
Sont contraires à ses servitudes

Quand la femme est grillagée
Toutes les femmes sont outragées
Les hommes les ont rejetées
Dans l’obscurité

Jusqu’aux pieds, sa burqa austère
Est garante de sa décence
Elle prévient la concupiscence
Des hommes auxquels elle pourrait plaire
Un regard jugé impudique
Serait mortel pour la captive
Elle pourrait finir brûlée vive
Lapidée en place publique

Quand la femme est grillagée
Toutes les femmes sont outragées
Les hommes les ont rejetées
Dans l’obscurité

Jeunes femmes, larguez les amarres
Refusez ces coutumes barbares
Dites non au manichéisme
Au retour à l’obscurantisme
Jetez ce moucharabieh triste
Né de coutumes esclavagistes
Et au lieu de porter ce voile
Allez vous-en, mettez les voiles

Quand la femme est grillagée
Toutes les femmes sont outragées
Les hommes les ont rejetées
Dans l’obscurité

Pierre Perret - Mère Noël

Quand j'écris ma p'tite bafouille
A ce bon vieux Père Noël
Je sais pas comment qu'y s'débrouille
Il est miro le paternel
Me refiler une panoplie de flic
Au lieu d'un traité d'éducation sexuelle
Ma parole y se prend les pieds dans l'arc-en-ciel
Je trouve ces procédés moches
Je ne vous le cache pas
Remettez-le dans votre sacoche
Votre képi j'en veux pas
Mais comme je m'entends mieux avec les femmes
J'ai décidé désormais
De m'adresser à la votre qu'on voit jamais

Mère Noël Mère Noël ou êtes-vous
Mère Noël Mère Noël montrez-vous
Avez-vous une mini-jupe êtes-vous un peu sexy
Est-ce que le Père Noël vous sort dans les boîtes de nuit

Mère Noël au lieu d'un flingue
Il vaudrait mieux du bon grain
Qui réchaufferait tant le burlingue
De nos copains les Indiens
De l'eau pure à la Garonne
Dans le veau un peu moins d'hormones
Ma voisine aurait moins de moustaches que son bonhomme
Mère Noël y a des drôles de types
Surveillez leurs jouets
Qu'ils aillent dans la lune en jeep
Et qu'ils nous foutent la paix
Mais tous leurs trucs nucléaires
Quand ça va nous péter dans le blair
On entendra plus jamais Erroll Garner

Mère Noël Mère Noël ou êtes-vous
Mère Noël Mère Noël montrez-vous
  Êtes-vous un peu infidèle
Et avez-vous le rouge aux joues
Quand un archange du ciel
Vous prend par le cou

Mère Noël Je suis bien petit
Mais déjà je comprends
Que la vérité travestie
Est un cadeau pour les grands
Moi je voudrais qu'un stylo
Pour vous faire un très beau dessin
Il ira pas au Prado
Mais ça ne fait rien
Je vous dessinerais un mariage
Quelque chose de bien
Un noir avec une blanche
Ça fera peur aux voisins
Et tous les oiseaux du monde
Leur chanteront cette chanson
Qu'en Alabama les cloches reprendront

Mère Noël Mère Noël ou êtes-vous
Mère Noël Mère Noël montrez-vous
Ressemblez-vous à la Joconde
Qui a l'air de nous dire des clous
Mais sans doute avez-vous raison de sourire de tout

Mère Noël Mère Noël ou êtes-vous
Mère Noël Mère Noël montrez-vous
Et la la la la la la et la la la la la la
Mais sans doute avez-vous raison de sourire de tout

Pierre Perret - Blanche

Voici exactement voici messieurs mesdames
Comment l’amour creva mon horizon sans joie
Elle s’appelait Blanche et c’était une flamme
Mais oserais-je un jour chanter ce refrain-là
En entrant dans le lit je l’ai sentie nerveuse
Sur le drap de couleur sa chair devint rosée
Sa peau me criait viens et sa bouche fièvreuse
Murmurait pas encore refusant mes baisers

Blanche oh ! ma Blanche
Sauvage au rouge cœur
La courbe de tes hanches
Je m’en souviens par cœur

Blanche était un volcan c’était plus qu’une flamme
Un brasier que nul homme n’avait pu allumer
Moi j’ignorais ses dons je ne sais rien des femmes
Et je n’ai su qu’après que j’étais le premier
Que ma plume aille droit s’il faut que je l’écrive
Tandis que ses seins ronds échappaient à mes mains
Que ses cuisses fuyaient comme deux truites vives
Moi fou déconcerté je n’y comprenais rien

Blanche oh ! ma Blanche
Ton regard suppliant
D’animal pris au piège
Je le revois souvent

Je me suis fait pêcheur pour attraper ces truites
Je me suis fait sculpteur pour mouler ses seins blancs
J’ai dû lutter des heures avec cette petite
Furie qui aiguisait sur moi ses jeunes dents
J’ai chevauché ainsi ma plus belle pouliche
Alors que je traînais mon ennui dans Paris
Je cherche en vain depuis cette orchidée de riche
Qui dans ma pauvre chambre un beau soir a fleuri

Blanche oh ! ma Blanche
Sauvage au rouge cœur
Le piment de tes lèvres
Est resté en mon cœur

Pierre Perret - La bête est revenue

Sait-on pourquoi, un matin,
Cette bête s´est réveillée
Au milieu de pantins
Qu´elle a tous émerveillés
En proclamant partout, haut et fort :
"Nous mettrons l´étranger dehors"
Puis cette ogresse aguicheuse
Fit des clones imitatifs.
Leurs tirades insidieuses
Convainquirent les naïfs
Qu´en suivant leurs dictats xénophobes,
On chasserait tous les microbes.

Attention mon ami, je l´ai vue.
Méfie-toi : la bête est revenue!
C´est une hydre au discours enjôleur
Qui forge une nouvelle race d´oppresseurs.
Y a nos libertés sous sa botte.
Ami, ne lui ouvre pas ta porte.

D´où cette bête a surgi,
Le ventre est encore fécond.
Bertold Brecht nous l´a dit.
Il connaissait la chanson.
Celle-là même qu´Hitler a tant aimée,
C´est la valse des croix gammées
Car, pour gagner quelques voix
Des nostalgiques de Pétain,
C´est les juifs, encore une fois,
Que ces dangereux aryens
Brandiront comme un épouvantail
Dans tous leurs sinistres éventails.

Attention mon ami, je l´ai vue.
Méfie-toi : la bête est revenue!
C´est une hydre au discours enjôleur
Qui forge une nouvelle race d´oppresseurs.
Y a nos libertés sous sa botte.
Ami, ne lui ouvre pas ta porte.

N´écoutez plus, braves gens,
Ce fléau du genre humain,
L´aboiement écœurant
De cette bête à chagrin
Instillant par ces chants de sirène
La xénophobie et la haine.
Laissons le soin aux lessives
De laver plus blanc que blanc.
Les couleurs enjolivent
L´univers si différent.
Refusons d´entrer dans cette ronde
Qui promet le meilleur des mondes.

Attention mon ami, je l´ai vue.
Méfie-toi : la bête est revenue!
C´est une hydre au discours enjôleur
Dont les cent mille bouches crachent le malheur.
Y a nos libertés sous sa botte.
Ami, ne lui ouvre pas ta porte.
Car, vois-tu, petit, je l´ai vue,
La bête. La bête est revenue.

Pierre Perret - Donnez-nous des jardins

Donnez-nous donnez-nous des jardins
Des jardins pour y faire des bêtises
D’où on r’vient des p’tit’s fleurs à la main
Quand on a déchiré sa chemise
Des jardins d’où l’on est si contents
De rentrer les genoux tout en sang

C’est pas qu’on s’embête
En bas des H.L.M
Mais les galipett’s
Sur le ciment c’est pas d’ la crème
Et pour trouver d’ l’herbe
Accrochez-vous bien
Comme disait un lézard vert
Qui était pas daltonien
Si on casse les vitres
Quand on joue au football
Qu’on vous cass’ les pieds
Aussitôt qu’on revient d’ l’école
C’est qu’on manque d’espace
De piafs et de feuilles
Y’a plus qu’à la caiss’ d’épargne
Qu’on trouve des écureuils

Donnez-nous donnez-nous des jardins
Des jardins pour y faire des bêtises
D’où on r’vient des p’tit’s fleurs à la main
Quand on a déchiré sa chemise
Des jardins aux odeurs sauvageonnes
Ça vaut celles des oxydes de carbone

Bien souvent je rêve
De bêtes et de prairies
Recherchant une trêve
A cet univers un peu gris
Je joue aux abeilles
Le vol du bourdon
Si la reine s’émerveille
Mon goûter sera bon
Les mulots gambillent
Le hibou vend des poux
Une jolie chenille
Est v’nue tremper une soupe aux choux
Et un pauv’ mill’-pattes
Se voit déjà ruiné
Par cinq cents paires de savates
Qui ont besoin d’ ressem’ler

Donnez-nous donnez-nous des jardins
Des jardins pour y faire des bêtises
D’où on r’vient des p’tit’s fleurs à la main
Quand on a déchiré sa chemise
Des jardins d’où l’on est si contents
De rentrer les genoux tout en sang

Dire au hérisson
Qu’il peut aller s’ raser
Au vieux saule pleureur
De pas trop s’ démoraliser
Et à la mante religieuse
De pas bouffer son mec
Que même ces dames du MLF
Trouv’raient pas ça correct
Quelle vie merveilleuse
Loin des marteaux-piqueurs
Des marchands d’ béton
Qui f’raient bien mieux d’ vend’ des choux-fleurs
Laissez pousser l’herbe
Les arbres et les fleurs
Même les ânes en ont besoin
Autant qu’ les promoteurs

Donnez-nous donnez-nous des jardins
Des jardins pour y faire des bêtises
D’où on r’vient des p’tit’s fleurs à la main
Quand on a déchiré sa chemise
Des jardins pleins d’animaux marrants
Ça nous chang’rait un peu d’ nos parents

 Pierre Perret - Vert de colère

Je suis vert vert vert
Je suis vert de colère
Contre ces pauv’ typ’s
Qui bousillent la terre
Cette jolie terre
Que nos pères nos grands-pères
Avaient su préserver
Durant des millénaires

Les rivières écument
Les usines fument
Les moutons mang’nt leurs papas
Changés en granulés
Les déchets ultimes
La vach’ folle en prime
Sont un p’tit cadeau du ciel
De nos industriels

Je suis vert vert vert
Je suis vert de colère
Contre ces pauv’ typ’s
Qui bousillent la terre

De Brest aux Maldives
Vont à la dérive
Des poubell’s radio-activ’s
Jusqu’au fond des lagunes
Et mêm’ sans tapage
Des maires de villages
En enterr’ dans leur commun
Pour faire entrer des thunes

Je suis vert vert vert
Je suis vert de colère
Contre ces pauv’ typ’s
Qui bousillent la terre

Les blés les patates
Sont bourrés d’ nitrates
On shoote aussi bien les veaux
Qu’ les champions haut-niveau
On s’ fait des tartines
Au beurr’ de dioxine
En voiture on a l’ point vert
Pour doser nos cancers

Je suis vert vert vert
Je suis vert de colère
Contre ces pauv’ typ’s
Qui bousillent la terre

Sous la couch’ d’ozone
L’oxyd’ de carbone
Tue nos forêts si précieus’s
Autant qu’ les tronçonneus’s
L’air pur s’amenuise
Nos sources s’épuisent
Mais colorants salmonellose
Nous font la vie en rose

Je suis vert vert vert
Je suis vert de colère
Contre ces pauv’ typ’s
Qui bousillent la terre

Pour qu’y ait pas d’ panique
Leurs poisons transgéniques
Ils les nomment sciences de la vie
Ou biotechnologies
Leurs gènes font la nique
Aux antibiotiques
Pour guérir nos infections
Faudra d’l’inspiration

Je suis vert vert vert
Je suis vert de colère
Contre ces pauv’ typ’s
Qui bousillent la terre

Tous les ans bonhomme
Sept milliards de tonnes
De gaz mortel CO2
S’envolent dans les cieux
L’effet d’ serr’ menace
Ca fait fond’ les glaces
La mer mont’ c’est sans danger
Y aura qu’à éponger

Je suis vert vert vert
Je suis vert de colère
Contre ces pauv’ typ’s
Qui bousillent la terre
Il y a ceux qui chantent
La chanson du profit
Contre tous ceux qui aiment
La chanson de la vie

 Pierre Perret - Lily

On la trouvait plutôt jolie Lily
Elle arrivait des Somalies Lily
Dans un bateau plein d’émigrés
Qui venaient tous de leur plein gré
Vider les poubelles à Paris
Elle croyait qu’on était égaux Lily
Au pays d’ Voltaire et d’Hugo Lily
Mais pour Debussy en revanche
Il faut deux noires pour une blanche
Ça fait un sacré distinguo
Elle aimait tant la liberté Lily
Elle rêvait de fraternité Lily
Un hôtelier rue Secrétan
Lui a précisé en arrivant
Qu’on ne recevait que des blancs

Elle a déchargé des cageots Lily
Elle s’est tapé des sales boulots Lily
Elle crie pour vendre des choux-fleurs
Dans la rue ses frères de couleur
L’accompagnent au marteau-piqueur
Et quand on l’appelait Blanche-Neige Lily
Elle se laissait plus prendre au piège Lily
Elle trouvait ça très amusant
Mêm’ s’il fallait serrer les dents
Ils auraient été trop contents
Elle aima un beau blond frisé Lily
Qui était tout prêt à l’épouser Lily
Mais la belle-famille lui dit nous
N’ somm’s pas racistes pour deux sous
Mais on veut pas de ça chez nous

Elle a essayé l’Amérique Lily
Ce grand pays démocratique Lily
Elle aurait pas cru sans le voir
Que la couleur du désespoir
Là-bas aussi ce fût le noir
Mais dans un meeting à Memphis Lily
Elle a vu Angela Davis Lily
Qui lui dit viens ma petite sœur
En s’unissant on a moins peur
Des loups qui guettent le trappeur
Et c’est pour conjurer sa peur Lily
Qu’elle lève aussi un poing rageur Lily
Au milieu de tous ces gugusses
Qui foutent le feu aux autobus
Interdits aux gens de couleur

Mais dans ton combat quotidien Lily
Tu connaîtras un type bien Lily
Et l’enfant qui naîtra un jour
Aura la couleur de l’amour
Contre laquelle on ne peut rien
On la trouvait plutôt jolie Lily
Elle arrivait des Somalies Lily
Dans un bateau plein d’émigrés
Qui venaient tous de leur plein gré
Vider les poubelles à Paris

Pierre Perret - Amour, liberté, vérité

Ce matin ma plume est alerte
Elle redor’ le blason des mots
Un peu usés galvaudés certes
Mais qui ont pas dit leur dernier mot
Elle va sublimer les mots libres
La subversion et l’irrespect
Contester la moral’ des livres
Innocenter les mots suspects

Amour Liberté Vérité
Il faudra choisir
Amour Liberté Vérité
Plutôt qu’obéir

Ce matin ma plume est au centre
En plein dans le cœur du sujet
La folle se frotte le ventre
Aux quadrillés d’un premier jet
Réhabilitant la mâtine
Les mots traqués qui en ont bavé
Qu’elle va quérir dans les épines
Voire même sous quelque pavé

Amour Liberté Vérité
Il faudra choisir
Amour Liberté Vérité
Plutôt qu’obéir

Elle va livrer sans rectitude
Ses solécismes en un bagout
Que d’aucuns trouvent d’habitude
Tout persillé de mauvais goût
Certes le goût des dithyrambes
Qu’un futur académicien
Accompagne de ronds de jambe
N’a rien à voir avec le mien

Amour Liberté Vérité
Il faudra choisir
Amour Liberté Vérité
Plutôt qu’obéir

Léautaud chrétien détestable
Confiait en ricanant tout bas
Qu’avant tout une chos’ conv’nable
C’est bien sûr cell’ qui n’ convient pas
Que not’ première patrie sur terre
Mes chers ministres c’est la vie
J’ vous dis ça avant qu’y ait un’ guerre
Et qu’ vous n’ soyez dans vos abris

Amour Liberté Vérité
Il faudra choisir
Amour Liberté Vérité
Plutôt qu’obéir

Sacrifice et patriotisme
Gloire et honneurs fumisteries
Ces mots ne sont que des sophismes
Qui envoient les hommes à la bouch’rie
Aujourd’hui ironie suprême
Hiroshima boit du Coca
Les Français et les All’mands s’aiment
Le commerce a repris ses droits

Amour Liberté Vérité
Il faudra choisir
Amour Liberté Vérité
Ça n’ veux plus rien dir’

Amour Liberté Vérité
Il faudra choisir
Amour Liberté Vérité

Au nom de dieu - Pierre Perret

Depuis la nuit des temps
On s'étripe gaiement
Au nom de Dieu.
On continue pourtant
En faisant toujours mieux.
Il est jamais content.
On lui a fait des églises
Pour calmer son courroux
Couroucoucou,
Des temples et des Mecque
Ou des femmes et des mecs
L'honorent à genoux.

Parmi tous ces mordus
Ces millions de fanas
Toutes ces brebis
Y a ceux qui adorent Jésus
Ceux qui préfèrent Allah
D'autres leur canari.
Si t'es athée, sais-tu
Pour ces gars, t'es foutu.
Turlututu.
Ils disent que tu te goures
Et que Dieu est amour
Et après, ils te tuent.

On brûla les sorciers
Les homos, sans-papiers
Les francs-maçons
Et, même, on fit becqueter
A de pauvres lions
Blandine et les Garçons.
Le Bon roi Saint-Louis
Massacra les harkis
Jusqu'à Tunis
Puis revint sous le gui
Mettre l'étoile aux Juifs
Et rendre l'injustice.

Charles-Neuf, le catho
Offrit aux parpaillots
Au nom de Dieu
La Saint-Barthélemy.
Les Irlandais, depuis
N'ont pas fait beaucoup mieux.
Monsieur Christophe Colomb
Qui, l'vendredi, n'aimait
Que le poisson
Grilla au chalumeau
Tous les Géronimo
Qui mangeait du bison.

"Pas de préservatif."
Dit le souv'rain Pontife
Au nom de Dieu
Et cette manière sage
De réduire le chômage
En fit un homme heureux.
Pis y a ces fous de Dieu
Qui, au nom d'la vertu
Chapeau pointu
Egorgent bravement
Des femmes et des enfants
En lisant le Coran.

Depuis la nuit des temps
On s'étripe gaiement
Au nom de Dieu.
On continue pourtant
En faisant toujours mieux.
Il est jamais content.
Si ce Dieu juste et bon
N'envoie ses oraisons
Qu'à des tueurs
Doit-on penser qu'alors
L'oraison du plus fort
Est toujours la meilleure ?
Doit-on penser qu'alors
L'oraison du plus fort
Est toujours la meilleure ?

Est toujours la meilleure ?

 
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P
Un bien beau texte tout à fait digne de la plume de l'ami Pierrot...<br /> je ne connaissais pas la chanson "La femme grillagée"....un texte superbe, plus que jamais d'actualité<br /> bonne soirée
Répondre
M
Quel plaisir, ma Zaza, de retrouver les chansons et les textes de ce grand monsieur au sourire unique que j'adore depuis l'enfance! Un vrai bonheur, merci à toi.<br /> Je t'embrasse très très fort en te souhaitant de bien te rétablir. L'énergie est en nous, les béliers, même on ramasse fort à certains moments pour dire les choses telles qu'elles sont... Je souffle vers toi mes meilleures pensées. Cendrine<br />
Répondre
D
de bien belles paroles de ce Monsieur un poète a qui tu rends un bel hommage, merci Zaza que de travail pour ce bel article, plein de bisous passe une belle soirée
Répondre
M
Merci Zaza de nous rappeler combien notre France est belle au travers des chansons de l'ami Pierre. C'est une France qui doit redevenir joyeuse malgré les tourments de ces derniers temps!<br /> Bises du soir de Mireille du Sablon
Répondre
L
Je l'adore et je les aime toute
Répondre