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A la mémoire de mes deux grands pères et de tant d’autres……! (9)

 

A la mémoire de mes deux grands pères


et de tant d’autres……!





En juillet, les militaires alliés s’interrogent.

Que faut-il faire ? Persévérer ?


Cela demande des moyens importants en hommes et en matériels.

 

Or les gouvernements européens n’acceptent pas de les fournir. Si Churchill a obtenu péniblement de quoi mener cette opération périphérique, c’était en effet dans l’espoir qu’il réussisse rapidement.

 

Ce n’est pas le cas: les gouvernements français et anglais, par ailleurs divisés sur la stratégie globale, n’enverront donc pas de moyens supplémentaires.

Faut-il alors rembarquer ?

Ce serait avouer l’échec éclatant de l’opération et le gâchis incroyable d’hommes et de munitions dans ce projet à l’absurdité échevelée.

Alors on attend…..

Sous un soleil torride, on s’enterre. Chaque camp opère des coups de main aussi sporadiques qu’inefficaces.

 

Les cadavres pourrissent au soleil. Les nuits sont glaciales et hantées par la terreur des assauts de commandos turcs auxquels répond la sauvagerie des troupes sénégalaises.

Aux Dardanelles, c’est finalement comme au Chemin des Dames.
La boue en moins.

A la fin de l’été, les pseudo-stratèges en sont maintenant (enfin) persuadés: il va falloir évacuer les troupes de cette impasse.

 

On va le faire dans le calme, sans précipitation, sans donner à l’ennemi l’impression d’une retraite afin d’éviter une contre-offensive turque qui transformerait la retraite alliée en débâcle.

L’évacuation de la presqu’île de Gallipoli va s’échelonner jusqu’en décembre 1915, facilitée par une certaine inertie des Turcs.

 

Les Français seront parmi les derniers à partir, début janvier 1916.



Il est alors temps de dresser un bilan de cette désastreuse opération.

Côté turc : 90 000 morts et 170 000 blessés.

Au total pour les Alliés : près de 50 000 morts et 100 000 blessés.


Sur 79 000 Français engagés, plus de 10 000 ont été tués et 17 000 blessés (avec une proportion des 2/3 pour les troupes coloniales « indigènes »).

A Londres, le désastre de Gallipoli entraîne la démission de nombreux membres du gouvernement. Pas Winston Churchill qui, lui, reste à son poste de Premier Lord de l’Amirauté.


Les soldats survivants de ce massacre vont-ils être accueillis en héros en Europe ?


Pas même.


Les troupes alliées ne sont pas rapatriées mais transférées vers Salonique, en Grèce macédonienne, où elles vont participer à une guerre confuse contre les Bulgares puis une occupation du territoire roumain jusqu’en 1918 : un conflit oublié dont l’âpreté des derniers moments est très bien rendue dans le film magnifique de Bertrand Tavernier «Capitaine Conan».


Revenu au pays, les «Dardas» ne trouveront qu’indifférence ou perplexité quant à leurs souffrances et à leurs sacrifices. Que peuvent peser les 10 000 morts français des rives turques face aux 600 000 morts de Verdun et au million et demi de victimes du conflit ?

 

Rares sont les monuments aux morts qui mentionnent les troupes d’orient.

Curieusement, c’est en fait loin des rivages d’Europe que l’on se souvient le mieux de la calamiteuse campagne des Dardanelles.

 

Cette opération représenta en effet pour l'Australie une grande avancée politique car, pour la première fois, et bien que les décisions stratégiques eussent été prises par les Anglais, son armée avait enfin été dirigée par des officiers, non pas britanniques, mais australiens.

 

Cela au prix de 9 000 morts et 20 000 blessés.

Les Néo-Zélandais, eux, comptèrent 3 000 morts et 5 000 blessés bravement envoyés au casse-pipe par une Grande-Bretagne « reconnaissante ».


Pour en entretenir le souvenir, un « Anzac Day » a lieu annuellement en Australie et en Nouvelle Zélande chaque 25 avril (date du début de l’opération terrestre) :

 

un jour commémoratif en hommage à tous ces Australiens et Néo-Zélandais massacrés ou mutilés à Gallipoli.



A Sydney et à Wellington, l’on sait où se trouve les Dardanelles.

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M
Je ne connaissais de la grande guerre que la guerre des tranchées
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M
Aucun de voir de mémoire
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H
Et de la part de la France aucune reconaissance, c'est un comble
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A
Un tres bel hommage à tes deux grands pères
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G
 Oui on me l'a déjà dit et redit ! Mais, Niet ma Belle ! Pas de blog car j'ai d'autres occupations à mon actif ! Par contre j'aime consulter les blogs qui m'intéressent et éventuellement y laisser une trace..Il y a bien toujours quelqu'un pour le lire...Bisous du soir ...Au fait de quel endroit écris-tu ces lignes ? De l'île de Batz ?
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