Quintin à travers les siècles (suite 9)
Début du 20ème siècle
C'est Monsieur Pierre Blivet, Maire, qui est en charge des affaires municipales à l'aube du 20ème siècle.
Trois événements majeurs de portée cependant différente marqueront le début du siècle pour les Quintinais.
Le premier vécu douloureusement par le plus grand nombre, sera le départ définitif et "mana-militari" des sœurs Ursulines, consécutif à la loi de séparation de l'église et de l'Etat en 1905.
Couvent des Ursulines
Le second événement, plus heureux, est la création de la voie ferrée départementale Quintin-Rostrenen, ce qui a pour effet la construction en 1907 et en ville, d'une gare, à la vallée.
Toutefois cette voie ferrée (voie étroite) aura une durée de vie très courte puisqu'elle sera démontée en 1938.
Le troisième événement particulièrement douloureux, sera le déclenchement le 3 août 1914 de la 1ère guerre mondiale (1914-1918).
La conscription à nouveau en vigueur en France en 1873, loi modifiée en 1905 (service deux ans) et en 1913 (service trois ans), va permettre le rappel de nombreuses classes d'âges.
Cette guerre "saignera à blanc" la France toute entière, comme l'attestent tous les monuments aux morts, y compris dans les plus petites communes du pays.
Première guerre mondiale
A Quintin, M. Mathurin Rolland, Maire, successeur de M Blivet aura 139 fois la douloureuse mission d'aller annoncer officiellement aux familles, la mort au combat d'un de leurs fils.
Il va sans dire qu'à Quintin comme ailleurs en France, l'économie est déstabilisée, l'absence de "bras" se fait cruellement sentir et les femmes vont se trouver confrontées à l'obligation de pallier à l'absence des hommes mobilisés.
Au cours de cette douloureuse période, Quintin sera en 1917 confrontée, comme en 1868, à une grave épidémie de choléra qui provoquera de nombreux décès et qui sera connue sous le nom de "grippe espagnole".
Virions de la grippe espagnole
L'entre 2 guerres
Au sortir de ce cataclysme humain et économique et forts du slogan des anciens combattants qui croyaient avoir fait la "der des der", le pays tout entier et aussi les Quintinais vont s'investir dans la relance économique.
En outre "les années 20" vont voir l'avènement des machines outils, des moteurs à explosion et de la "fée électricité".
Ainsi dès 1920, grâce à l'installation d'une turbine et d'un alternateur au vieux moulin, la cité quintinaise sera l'un des premiers chef-lieu de canton, à bénéficier de l'éclairage public électrique.
Ce moulin n'existe plus actuellement.
Si le téléphone était présent à Quintin dès 1909, c'est à partir de 1920 (quelques abonnés) qu'il prendra son essor pour atteindre 86 abonnés en 1939.
Les années 20 appelées aussi "années folles" en les comparant aux années de deuils, de souffrances et de privations de la guerre 14-18, s'accompagnèrent à Quintin du développement des entreprises déjà citées, auxquelles il convient d'ajouter une brasserie de vins et spiritueux, une entreprise de salaison et de nombreuses entreprises artisanales (maçonnerie, mécanique, charpenterie-menuiserie…et l'abattoir).
Toutes ces créations apportent avec elles des centaines d'emplois sur Quintin et sa proche région.
Les incidences de cette période dans le domaine culturel se caractériseront par l'abandon progressif mais très significatif de la gracieuse coiffe de Quintin, notamment par les jeunes filles et les jeunes femmes.
En ce qui concerne la musique et la danse, les rythmes jazz font leur apparition, et les pianos mécaniques, ancêtres des juke-box, feront peu à peu danser la jeunesse dans les cafés.
Piano mécanique
Le charleston et le boogie-woogie, musiques et danses, sont introduites en France par les troupes Alliées (Américaines) venues combattre à nos côtés à partir de 1917.
Joséphine Baker
Couple de danseurs de boogie-woogie