Les coiffes du Trégor et de Bréhat
La toukenn est le symbole de l’ancien évêché de Tréguier.
Vers 1840, la guise léonarde de Landivisiau et de Morlaix pénètre l’ouest du Trégor.
La coiffe originelle y subit alors une évolution si rapide qu’en 1850, elle parvient à Lannion sous la forme quasi définitive et, 30 ans plus tard conquiert tout le pays.
Echanger sa coiffe pour celle d’un autre territoire pouvait être vécu comme une trahison !
Ainsi la conquête du Trégor par le toukenn, dont le fond a la forme d’une poche (touque), est un phénomène unique en Basse Bretagne.
La position des ailes pendantes indique sa provenance : vers l’avant de Lannion et ses environs, sur l’arrière de Paimpol ou droites de Tréguier.
La région de Lannion
La région de Paimpol
Dans la région de Tréguier
Si elle se porte à la ville comme à la campagne, et en toutes occasions, pour les grandes cérémonies, les Trégorroises lui préfère la catiole (nom donné à la coiffe de cérémonie de Haute Bretagne et du Trégor), dont les ailes de 1 mètre 60 d’envergure sont épinglées en arrière sur la tête.
Grande coiffe
S’arborent également la coiffe cocotte, aux lointaines origines trégorroises et léonardes.
A Guingamp, le coquet, bonnet d’artisane (catégorie de femmes vivant de l’artisanat, épouses d’artisans ; par extension mode citadine ou du monde marin), que l’on retrouve, avec des variantes, à Saint Brieuc, Châteleaudren….
Saint Brieuc
Bonnet
Catiole
Châteleaudren
Statue de trégorroise ajustant sa coiffe,
par Amel BEAUFILS (1882-1952)
sur le palier de l'Hôtel de Ville de Tréguier
Quant à l’île de Bréhat, mise à part chikolodenn, les coiffures y sont similaires à celles de l’île de Batz.