Les deux sémaphores de l’île de Batz, 1866 et 1905
Deuxième partie
Le sémaphore vu du sud, les bras du mât Depillon sont en position de non transmission
En 1865, le Code international de signaux fut adopté par la plupart des puissances maritimes, et son emploi fut étendu aux sémaphores, qui furent autorisés à recevoir des navires de commerce de toutes les nations, des télégrammes marins et à leur transmettre des dépêches, mais en se servant uniquement du Code international.
Comme on le voit, les sémaphores rendent des services importants à la navigation; aux ports de commerce par les renseignements qu’ils transmettent, et au gouvernement, en lui faisant connaître tout ce qui se passe sur l’étendue du littoral.
Voici en quoi consiste le service des guetteurs :
Le chef guetteur ne doit s’absenter de son poste ou autoriser le guetteur en second à s’absenter, qu’en vertu de permissions régulières ou pour affaires de service.
Les guetteurs doivent faire parvenir, par la voie télégraphique, au préfet maritime de l’arrondissement, les renseignements importants qu’ils reçoivent de la mer ou de la côte, et lui rendre compte de tous les événements maritimes, tels que : détresse des bâtiments, dégâts causés sur la côte par la tempête, mouvement des bâtiments de guerre, etc.…
Code International de signaux, signaux de grande distance
D’après cet exposé, on voit que le service des guetteurs est très important et demande de leur part beaucoup de soin, d’exactitude et une certaine instruction, ainsi qu’une conduite exemplaire.
Du personnel. – Dans chaque poste sémaphorique il ya un chef guetteur et un guetteur.
Instruction sémaphorique. – Tous les chefs guetteurs sont au courant des signaux sémaphoriques, des signaux de grande distance, et du Code international.
Tous les guetteurs, familiarisés avec l’appareil Morse, comprennent bien le mécanisme et le langage des instruments dont ils doivent se servir.
Alphabet Morse
Il était par contre difficile d’espérer arriver à une situation aussi satisfaisante avec un personnel recruté parmi des hommes parvenus à un âge où apprendre est généralement chose peu facile.
Recrutement du personnel. – Le recrutement est facile, et depuis que la solde des guetteurs a été sensiblement améliorée, beaucoup de sujets se font inscrire, à chaque vacance qui se présente. La plupart des postulants sont jeunes, capitaines au cabotage ou timoniers brevetés.
Code international de signaux. – Les amateurs et capitaines français n’usent que bien rarement des facilités que leur offre le Code international de signaux pour envoyer des dépêches aux sémaphores de notre littoral chargés de recevoir et de transmettre, au moyen du dit code, les signaux échangés entre la terre et les bâtiments en vue.
Code international de signaux, édition de 1900
Grâce au développement des communications entre les deux mondes, le commerce est entré dans une voie nouvelle. Presque tous les navires partent des colonies sans connaître le port pour lequel ils doivent relever, mais ayant pour instructions d’aller prendre des ordres à des endroits déterminés.
Les chambres de commerce ont déjà fait bien des efforts pour généraliser l’emploi du Code international de signaux; mais les avantages d’une langue universelle sont tellement importants, qu’on ne saurait trop insister pour donner la plus large puplicité à ce genre de signaux d’une utilité démontrée, et qui est adopté par presque toutes les puissances maritimes. (tome 36 de la Revue maritime et coloniale de 1873)
Le réseaux des sémaphores est dense, sur les 134 sémaphores des côtes françaises, les côtes de Bretagne nord, dépendant du second arrondissement maritime, en compte 26 : le Grouin de Cancale, la pointe Bénard saint Servan, le Décollé, Saint-Cast, Fréhel, Erquy, le Roselier, Saint-Quay, Plouézec, l’île de Bréhat, Créac’h ar maout, Port-Blanc, Ploumanac’h, la pointe de Bihit à Trébeurden, Primel, Bloscon à Roscoff, l’île de Batz, Kerizoc, les Anges à l’Aberwrac’h, Landunvez, Corsen, le Stiff île d’Ouessant Est, la pointe de Créac’h Ouessant Ouest, les Renards au Conquet, saint-Mathieu, Créac’h Meur.
Guetteurs sémaphoriques, gravure publiée dans l’illustration
FIN DE LA DEUXIEME PARTIE