Première partie
Le premier sémaphore de l’île de batz, vu du nord, les deux mâts sont presque alignés, on distingue le canon d’alarme et l’abri de la station météo
Le développement des sémaphores sur le littoral français
Pendant des guerres du premier Empire, la marine met en place un système de surveillance et communication côtièr , basé sur le télégraphe visuel proposé par Charles Depillon.
En 1806 le capitaine de vaisseau Louis Léon Jacob organise se service sémaphorique sur l’ensemble de nos côtes, l’île de Batz dispose alors d’un mât Depillon, mais j’ignore ou il se situait.
Exemple de mât Depillon
En 1815, la paix revenue, le système de sémaphore est démantelé.
A la fin des années 1850, avec le développement du télégraphe, les sémaphores côtiers entre dans une nouvelle ère, celle des postes électro-sémaphoriques.
En 1866 nos côtes sont équipées d’un réseau de 134 sémaphores.
Le système Depillon, réservé à la marine de guerre, sera actif jusqu’en 1927, date à laquelle tous les navires de la Marine Nationale seront équipés de la TSF (télégraphie Sans fils) . Les mâts Depillon seront alors démontés des sémaphores.
Ancienne caronade datant d’avant 1840 équipant comme canon d’alarme les sémaphores, ici celui de Saint-Quay
L’article suivant de la « Revue maritime et coloniale » de 1873 explique la mise en place et le fonctionnement des postes électro-sémaphoriques.
Extrait de cette revue
"Le service électro-sémaphorique français
On a toujours senti la nécessité de connaître et de surveiller ce qui se passait sur le littoral, et cette nécessité en devenait un des premiers ordres en cas de guerre maritime. Aussi, de tout temps, des postes d’observations ont-ils été établis dans les îles, sur les caps avancés et sur les points les plus élevés de la côte.
Malheureusement les observations que ces postes pouvaient recueillir étaient restreintes à la portée de la vue et ne pouvaient servir qu’aux localités environnantes, la difficulté des communications ne permettant pas de centraliser ces diverses observations locales, de les faire connaître aux localités éloignées et par suite, n’offrant qu’une utilité très restreinte au gouvernement.
Aussi dès que, par l’emploi de la télégraphie électrique, on a eu la possibilité de mettre en communication immédiate entre elles, les diverses localités, même les plus éloignées, on a songé à s’en servir, et c’est en s’inspirant de cette idée que fut formulé le décret du 17 mai 1862, portant sur l’organisation du personnel du service électro-sémaphorique du littoral de l’Empire.
Par ce décret, on créait un réseau électro-sémaphorique comprenant 134 sémaphores, permettant de surveiller tout le littoral français et de centraliser les observations de tous les sémaphores de chaque arrondissement à la préfecture maritime, d’où elles peuvent être expédiées au ministère de la marine, et de cette façon le gouvernement est informé instantanément de tout ce qui se passe à chaque instant sur l’étendue du littoral de la France.
Le 5 mai 1867, un règlement ministériel vint compléter le décret du 17 mai 1862 et améliorer les dispositions que la pratique avait fait reconnaître comme susceptibles de modifications. Depuis la création des électro-sémaphores, on a considérablement élargi le cercle dans lequel ces postes étaient appelés à rendre des services. Ainsi, dès 1864, les postes sémaphoriques étaient ouverts à la télégraphie privée, ce qui est un avantage considérable pour les populations avoisinantes.
Appareil à cadran en télégraphie
Dès 1866, l’appareil Morse a remplacé dans presque tous les sémaphores l’appareil à cadran: amélioration notable en ce que les bureaux télégraphiques avec lesquels les sémaphores sont en rapport ne sont plus obligés d’être munis d’un appareil à cadran, et ce qui est d’une importance capitale, c’est qu’avec l’appareil Morse, le contrôle des dépêches expédiées existe toujours, ce qui n’a pas lieu avec l’appareil à cadran."
Appareil Morse et son fonctionnement
FIN DE LA PREMIERE PARTIE