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Fleur d’Épine ou Le Voyageur Au Château Du Soleil

Extrait de contes de basse Bretagne (suite)

Kement-man a oa d’an amzer
Ma ho defoa dennt ar ier
.

Tout ceci se passait du temps
Où les poules avaient des dents.

EPINES


Une fois rendu de l’autre côté de l’eau, Fleur-d’Épine aperçut le château du géant, au haut d’un rocher escarpé, et il s’y rendit tout droit.

Le château était ceint de tous côtés de hautes murailles.

Il frappa à la porte, en soulevant à grand’ peine le lourd marteau de bronze.

La porte s’ouvrit, et, en entrant dans la cour, il remarqua la princesse à sa fenêtre. Elle le reconnut, et se hâta de descendre et se jeta dans ses bras en pleurant de joie et en disant :
— « Que je suis heureuse de te revoir, Fleur-d’Épine ! Mais, mon pauvre ami, tu es venu ici chercher ta mort ; je ferai pourtant mon possible pour te sauver et m’enfuir avec toi. Le géant est absent, depuis six mois, mais, il rentre demain et il arrivera au coucher du Soleil. »

Ils s’entendirent sur les moyens de tromper le géant et de s’enfuir, puis ils mangèrent et burent et allèrent dormir ensemble.

Le lendemain, vers le coucher du Soleil, la princesse cacha Fleur-d’Épine dans l’énorme tas de cendres qui s’était amoncelé dans le foyer, depuis quatre cents ans, et lui mit un chalumeau de paille dans la bouche, pour qu’il pût respirer.

Le géant arriva, tôt après, en criant :
— « J’ai faim ! J’ai grand’ faim ! »

Puis, ayant reniflé l’air :
— « Il y a un chrétien par ici, et je veux le manger ! »
— « Où voulez-vous qu’il y ait des chrétiens ici », répondit la princesse ; « vous ne rêvez toujours que de chrétiens à manger ; cherchez, du reste, et voyez si vous en trouverez. »

Le géant chercha et ne trouva rien. Il se mit alors à manger gloutonnement. Quand il fut repu, il dit à la princesse :
— « Allons dormir, à présent. »

Et ils se retirèrent dans leur chambre, à l’autre extrémité du château.

Fleur-d’Épine sortit alors de dessous les cendres, où il était mal à son aise.

Le géant s’était endormi, aussitôt entré au lit.

Quand la princesse l’entendit ronfler, elle l’éveilla et lui dit :
— « Si vous saviez le rêve que je viens de faire ? »
— « Qu’avez vous donc rêvé ? »
— « J’ai rêvé qu’un homme de la cour de mon père était en route pour venir m’enlever d’ici et me ramener à Paris, chez mon père. »
— « Quelle folie ! C’était bien la peine de m’éveiller pour si peu ! »
— « Pourquoi donc cela ne pourrait-il pas arriver ? »
— « Pour que cela pût arriver, il faudrait que votre père fît construire un four dont la bouche serait à l’endroit où est ordinairement le cul. Comment voulez-vous qu’il s’avise jamais d’une chose semblable ? Laissez-moi dormir tranquille. »

Et il se rendormit. Mais, un moment après, la princesse le réveilla encore.
— « Pourquoi me réveillez-vous ? » demanda-t-il, impatienté.
— « J’ai encore eu un songe. »
— « Quel songe donc ? »
— « J’ai songé que l’empereur de Russie a la plus jeune de ses filles malade, depuis le jour de sa première communion, et que tous les médecins de l’empire n’entendent rien à sa maladie. »
— « C’est vrai ; mais, comment avez-vous pu rêver cela ? »
— « Je n’en sais rien ; mais, dites-moi ce qu’il faudrait faire pour rendre la santé à la princesse ? »
— « Elle a communié, sans y être bien préparée, et, dans la nuit qui suivit, elle vomit et rejeta la sainte Hostie » (
Encore une introduction relativement moderne de l’élément chrétien, dans une fable toute païenne.
). Aussitôt, un crapaud sortit de dessous son lit et avala l’Hostie, puis il rentra dans son trou, où il est encore. Pour rendre la santé à la princesse, il faudrait prendre le crapaud, le faire bouillir dans de l’eau et faire boire cette eau à la princesse. Mais, qui jamais s’avisera de faire cela ? Laissez-moi dormir, car je suis fatigué et il me faudra encore aller en route, demain matin. »


A DEMAIN POUR LA SUITE


Notre ami FLB, défend âprement sa cause et le stade Jules Ferry dans la commune de Vitry le François en Champagne Ardenne. Cet homme de conviction va au bout de ses idées ! Ce stade au centre de cette petite ville est un poumon d’oxygène pour toute une jeunesse. Nous pouvons l’aider dans sa démarche, en signant la pétition que vous trouverez en cliquant sur ce lien

Contre la destruction du stade Jules Ferry de Vitry le François

Merci de votre aide.

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M
décidément c'est plaisant
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Maline, la petite, de le faire parler ainsi ... Bon mardi ! Bisoux+
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H
bonne semaine
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R
Passionnante ton histoire.Bisous,Zaza.
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C
À demain pour la suite.  Bisou ZAZA et Angélina bonne soirée
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