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Chronique paternelle 1943 – 1945

 

 

 

Chronique paternelle 1943 – 1945

 

 

 

 

Vous vous souvenez sans doute des articles retraçant l’embarquement de mon papa dans la Marine Nationale le 9 janvier 1942, pour en sortir le 25 avril 1943, avec la dernière vague des « mutins » de la Jeanne d’Arc.

 

C.F. 1939/1943 L’occupation des Antilles par la marine Vichyste - Les mutins de la Jeanne d’Arc (1)  (2) à (6).

 

Ces articles avaient été retranscrits d’après les mémoires écrites de mon père,

ainsi que des récits qu’il relatait bien volontiers.

 

Les lors mon dernier périple, dans mon fief, j’ai emprunté à ma maman, certaine pièces militaires, d’autres qu'il avait écrites et qui vont me permettre de vous raconter la suite des tribulations de mon papa pendant cette époque difficile.

 

Pour garder l’authenticité de ce récit, je vais me substituer à mon père et je vais parler à sa place.

 

« Souvenez vous, le 27 avril 1943, je signe un engagement provisoire dans les F.N.F.L. à Roseau, sur l’île de la Dominique.


Les gaullistes étant assez malvenus à cette époque, en Amérique. Nous fûmes tous transférés dans des baraques en bois dans un camp de FORT DIX. Nous étions une trentaine de français dans une baraque.

 

Vue aérienne de FORT DIX


FORT DIX était un camp militaire comme seuls les Américains savent les faire

(Aparté de ZAZA : Dans l’esprit de mon père, il ne pensait certainement pas au camps militaires du genre « Guantánamo »)

 

Tout pour le soldat : médecins, dentistes, cinémas, bals…… à part la liberté, rien ne nous manquait.

 

Notre responsable était Roger Le Page, un homme ayant laissé deux enfants en France, était comme moi, déserteur de la Jeanne d’Arc.

 

Un autre de mes camarades se nommait Bigay. Son accent traînant m’avait tout de suite plu, et au bout d’une dizaine de jours, tous les deux nous priment la résolution de nous accorder une petite escapade en nous faisant la belle…

 

Nous contactons un GI qui sortait assez souvent en jeep, et lui avons demandé de bien vouloir nous faire sortir du camp. Tout cela semble inimaginable, et pourtant c’est vrai.

 

Nous ne parlions ni anglais, ni américain, le soldat ne parlait pas français. Et cependant, tout a marché comme nous le voulions.

 

Je me souviens de cette nuit, où nous avons caché des couvertures dans la jeep.

 

Pour cela il a fallu passer devant la guérite. Au matin nous étions sortis du camp.

 

Nous avons roulé pendant une dizaine de kilomètres et nous sommes arrivés sur un rond point, indiquant deux directions différentes : Philadelphie et New York.

 

Bigay voulait aller à New York, personnellement, je préférais Philadelphie, sachant personnellement que nous passerions par New York par la suite..

 

Je me séparais donc de Bigay à ce carrefour, sachant que nous devions revenir assez rapidement à FORT DIX, pour rejoindre nos camarades.

 

J’ai marché en direction de Philadelphie en faisant du stop. Deux bonnes âmes me prirent en charge.

 

La première fois, un livreur de lait, charmant, mais à mon gré, il s’arrêtait trop souvent. Je n'avais pas de temps à perdre.

 

Le deuxième un camionneur.

 

Ne parlant ni anglais, et ne possédant pas un cent en poche, je suis arrivé à Philadelphie comme je me l’étais promis.

 

Quelle grande ville, que de grands bâtiments.

 

Heureusement pour moi, le pompon rouge que je portais très avantageusement sur la tête ne passait pas inaperçu.

 


« Frenchi…Frenchi.. » combien de fois ai- je entendu ce mot.

 


 

Revenus à FORT DIX comme convenu, avec le GI, nous regagnons la baraque de nos camarades.

 

Après la guerre, je n’ai revu Bigay qu’une seule fois.

 

J’arrivais du midi de la France, accompagné de ma famille, bien des années plus tard.

 

Nous étions en voiture et j’avais une soif terrible… Je m’arrête devant un petit café, au dessus de la côte d’or. Nous rentrons dans ce café, le cabaretier s’approche de nous pour prendre les consommations.

 

Avant de continuer, je dois vous préciser que je possède une mémoire visuelle importante.

 

J’ai très facilement le souvenir des visages et des voix.

 

Le patron nous sert à boire et je lui pose la question toute bête. Philadelphie et New York?????

 

Nous avons échangé nos souvenirs avec Bigay que je n’ai jamais revu, ensuite.

A DEMAIN POUR LA SUITE

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Commenter cet article
M
la suite des aventures de ton papa
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M
TU VAS NOUS PARLER D'OPINEL
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S
Je viens de lire les "tribulations" de ton père jusqu'à l'article d'aujourd'hui. C'est super. A peu de choses près, il aurait pu rencontrer le mien ! Gros bisous
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L
Je passais te souhaiter une.............. Gros bisous ma louloutte Béa
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Z
C'est très amusant ces aventures américaines de ton père, et ce GI si complaisant ! Cool l'amerlock ! J'adore ce genre d'histoire... Bisous Zaza 
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