Toujours en Loire-atlantique
Pont-Château (suite)
Le calvaire
En 1709, à la fin de sa mission à Pontchâteau, Saint Louis-Marie Grignon de Montfort,
fait construire par des travailleurs bénévoles de toute la région un immense Calvaire sur cette lande de la Madeleine, à 500 m au sud de la forêt où se trouvait jadis la léproserie.
Le fuseau de la Madeleine
Dans la grotte sous le Calvaire il fait placer un Christ en croix, sculpté à sa demande en 1707 par un sculpteur de Saint-Brieuc.
La bénédiction devait avoir lieu le 14 septembre 1710, mais la veille Louis XIV, peut-être mal informé, ordonna la démolition du Calvaire.
Le Christ fut mis à l'abri chez un prêtre de Pontchâteau.
Pourquoi cette démolition ? Lors d’une visite à Pontchâteau, en mai ou avril 1710, l’évêque avait laissé entendre que le calvaire ne serait pas béni en raison des fossés qui l’encerclaient et d’une grotte souterraine qui y était creusée. Les fossés devaient empêcher les bêtes d’en approcher et la grotte reproduisait le Saint-Sépulcre.
Mais l’évêque savait que les représentants de l’ordre y voyaient autre chose qui menaçait la sécurité du royaume : un retranchement pour les Anglais (alors en guerre contre la France), ou pour des Bretons peu loyaux envers la couronne royale, ou un repaire de mendiants et de brigands.
Le plus notoire opposant était le sénéchal de Pontchâteau, l’officier de justice du duc de Coislin, depuis les initiatives prises par Montfort à la mission de Campbon : transférer les tombes de l’église au cimetière et faire effacer les armoiries seigneuriales du duc de Coislin.
Le sénéchal informe le lieutenant général de Bretagne qui avertit lui-même le secrétaire d’Etat aux affaires étrangères, à Versailles. Louis XIV ordonne de tout détruire.
Le commandant de la milice de Pontchâteau convoque d’office 500 hommes pour ce travail. Ils commencent à faire grève pendant deux jours. Jusqu’à la menace du commandant de faire scier la grande croix, au risque de briser le Christ.
Ce Christ et les autres statues furent entreposés dans une maison de Pontchâteau.
En 1714 le Père de Montfort lui-même vint reprendre le Christ et le faire transporter à l'hospice des Incurables à Nantes, à la cour Cathuis.
En 1728, le Christ est transféré à Saint-Laurent-sur-Sèvre chez les pères montfortains. Le calvaire ne sera jamais totalement détruit. En 1721, M. Olivier écrivait : « On voit encore aujourd’hui le mont et les fossés presque en entier ».
Les tentatives pour le rétablir se succédèrent.
En 1747, une mission à Pontchâteau est faite par les pères Mulot et Audubon.
Ce dernier est pour la construction du calvaire. De nouvelles difficultés entraînement finalement une bénédiction non solennelle. En 1783, suite à une nouvelle mission, une nouvelle restauration est entreprise, mais en 1793, les « patriotes » essayèrent d’incendier la chapelle et le calvaire, après les avoir saccagés.
En 1821, l’Abbé Gouray, curé de Pontchâteau, reprend les travaux, relève la chapelle et bénit solennellement le calvaire.
En 1865, Mgr Jacquemet, évêque de Nantes, installe les pères et frères montfortains sur l’ensemble du site, qui l’on appelle désormais le Calvaire et leur demande de réaliser le chemin de la croix et les mystères du rosaire.
Les pères montfortains deviennent les gardiens du Calvaire. Une nouvelle chapelle est construite de 1871 à 1875.
A la fin du XIXème et avant la 1ère Guerre mondiale, grâce au père Barré, sont construits.
La Scala Sancta,
la grotte d’Adam (sous le Calvaire)
Les groupes du chemin de croix
Grotte de Bethléem
Grotte de l’Agonie
Nazareth
L'ancienne Visitation
L'Ascension
Entre les deux guerres mondiales, sous la mandat du père Henri Daniel, sont construits
Le Temple de Jérusalem et ses fresques
Le Cénacle
La nouvelle Visitation
Toutes les fresques, de la petite chapelle au Temple de Jérusalemn en passant par le Cénacle et la Nouvelle Visitation sont réalisées pendant cette période.
Aujourd’hui, le Calvaire se présente comme un espace de 14 hectares où sont disséminés trente monuments évoquant la Palestine au temps de Jésus et où sont implantées la maison des pères et des frères montfortains et celle des sœurs de la Sagesse.
Les uns et les autres, avec des chrétiens bénévoles dits associés, assurent l’accueil et l’animation spirituelle mais aussi l’entretien d’un espace qui est le plus vaste du diocèse de Nantes pour des rassemblements religieux de toutes sortes.
En 1948, pour les fêtes de la canonisation de Montfort sous la présidence du cardinal Roncalli (futur pape Jean XXIII), il a pu accueillir 200 000 personnes.
A demain pour la suite de ce site de pèlerinage