Le château de Trécesson (suite 2)
Plusieurs légendes sont liées au château.
La plus connue est celle de la Dame Blanche.
Mais il y a aussi celle du Curé sans tête, celle des Joueurs fantômes et celle du Manoir du Pied d’Ânon.
Ou
La chambre des revenants
Une chambre du deuxième étage, isolée au bout d'un couloir, était, disait-on hantée....!!!!!
Pas moyen donc d’accéder à la « chambre des revenants » où se déroule certaines nuits une étrange partie de cartes entre deux gentilshommes du 18ème siècle.
Et pourtant...!!!!
Un jeu d’outre-tombe qui se conclut systématiquement par la mort d’un des joueurs, transpercé par la pointe aiguisée de son adversaire.
D’après Claudine Glot (Contes et légendes de Brocéliande, Claudine Glot et Marie Tanneux, Editions Ouest-France, 2002), présidente du Centre de l’Imaginaire Arthurien, un chevalier du nom de Philippe de l’Hôpital se présenta un jour au château, attiré par les rumeurs locales.
Ce dernier proposa au Comte de Trécesson d’éclaircir le mystère en passant une nuit dans la chambre hantée.
Devant l’inquiétude de son hôte, il lui jura de prendre à son compte tous les risques autant que tous les bienfaits de cette dangereuse aventure.
L’affaire fut conclue.
Au beau milieu de la nuit, il fut tiré de son sommeil par des cris.
A la lueur de chandeliers, deux gentilshommes disputaient une partie de lansquenet.
D’après le tas de pièces d’or qui s’amoncelait sur la table, l’enjeu était de taille !
Suffisamment pour tricher, proférer des menaces et finalement en venir aux mains.
Mais avant que la dispute ne tourne au drame, le chevalier tira un coup de feu en l’air, entraînant la disparition des joueurs, des chandeliers, des cartes et de la table.
Seuls subsistèrent les louis d’or comme preuve de l’énigmatique saynète.
Alerté par le bruit, le Comte de Trécesson fit irruption dans la pièce, suivi du chapelain qui pensa devoir administrer les derniers sacrements à l’intrépide visiteur.
Au lieu de cela, une bataille juridique s’en suivit pour déterminer qui, du chevalier ou du Comte de Trécesson, devait garder le trésor.
Philippe avait pourtant accepté d’assumer les risques au même titre que les bénéfices qu’il pouvait tirer de cette expérience.
Trécesson pensait le contraire.
L’affaire fut jugée devant les tribunaux de Rennes.
L’or de Trécesson devint propriété de l’Etat et les compte-rendus de procédure disparurent dans l’incendie du Parlement de Bretagne.
Le chapelain a-t-il, comme convenu, récité des messes pour le repos des joueurs de cartes condamnés à revivre éternellement leur partie fatale ?
Pas si sûr compte tenu des rumeurs actuelles.
Et sur l’identité des fantômes, aucun indice répertorié à ce jour. Une affaire non classée !
La légende du manoir du pied d'Anon
La troisième légende fait la part belle également au jeu de cartes.
Dans les salons de Versailles, le jeune marquis de Trécesson avait tout perdu au jeu.
Plus d'argent, plus de métairies, plus de château : il ne lui restait plus qu'à se brûler la cervelle quand, Firmin, son valet de chambre lui souffla :
- « Monseigneur oublie qu'il lui reste son manoir du Pied d'Anon ».
De manoir, il ne s'agissait en fait que d'une cabane en bois .
- « Parbleu ! » s'écrie le gentilhomme, « j'oubliais ce Pied d'Anon. Je vous le joue ».
Il joua. Gagna.
Continua à jouer.
Et regagna tout ce qu'il avait perdu.
A DEMAIN POUR LA FIN