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LA MERE DE ROZIK

 

Ce que l’on racontait

 

au siècle dernier...!!!

 

armorplougrescant


Il est vrai que la clé, Camm ar Guluch prenait la précaution de la déposer chez une voisine, la vieille Pébel, avec prière à cette bonne femme de veiller sur la petite de temps en temps.


Mais, la vieille Pébel (Pébel-goz), d'ailleurs à demi impotente, étaient plus occupée à tricoter des gilets de laine qu'elle vendait aux pécheurs qu'à savoir si l'enfant de Camm ar Guluch avait son content.

 

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C'est tout juste si elle se donnait la peine parfois de prêter l'oreille pour écouter si la pauvre créature ne criait pas. Et comme elle était à peu près sourde, il eut fallu que les cris soient singulièrement perçants pour qu'elle les entende. Aussi, le lendemain, quand le cordonnier lui demandait :


- « Eh bien ! Ma commère l'enfant a-t-elle été sage, hier ? » »


Pébel, invariablement lui répondait :


- « Sage comme un ange, en vérité. »

Et le plus curieux, c'est que c'était, en effet, la vérité.

 

La petite Rozic, si grignouse quand sa marâtre faisait mine de l'approcher, semblait s'accommoder à merveille de ses absences.

 

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On eut dit qu'elle n'était heureuse que lorsqu'on la laissait seule.

 

Et loin de maigrir, elle prospérait. Si bien que Camm ar Guluch n'eut même plus de remords à continuer sa vie joyeuse avec sa femme Jeanne Luzeron.

 

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Dans le bourg, cependant, on s'étonnait de voir une enfant si peu soignée venir si bellement. Les autres mères en glosaient sur le seuil des portes.

 

Leur idée, à la plupart était qu'il y avait là-dessous quelque chose de pas naturel.

 

Une d'elle, Pédron, la marchande de poires, voulut en avoir le cœur net et un soir ou le cordonnier et sa femme couraient la prétentaine, elle alla regarder par la fenêtre de leur maison.


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Mais, aussi vite, elle se rejeta de côté, n'en croyant pas ses yeux.

La petite Rozic n'était pas dans son berceau mais sur les genoux d'une femme qui la soignait, la câlinait, lui faisait des joies.

 

Et cette femme, Pédron l'avait reconnue du premier coup: c'était la mère défunte, c'était Louise Yvonne Marquer, telle qu'elle avait été de son vivant, sauf qu'elle riait avec douceur pour faire rire aussi la fillette.


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Effrayée d'abord, Pédron fut bientôt reprise par la curiosité. Elle se pencha de nouveau et, cette fois, elle vit distinctement la morte dégrafer son corsage, en sortir un sein rebondi, tout gonflé de lait, et donner à téter à l'enfant.

 

Elle se retira sans bruit pour aller chercher Pébel-goz qui vit comme elle. Et d'autres encore vinrent et furent témoins de la chose.

Il va sans dire que le lendemain, il n'était bruit que de celà parmi les gens du bourg.


Camm ar Guluch, averti, fit le serment de ne plus quitter la maison, et sa nouvelle femme, de dépit, cessa également de se montrer aux assemblées.

 

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Mais aussitôt l'enfant commença à dépérir.

 

Et, au bout d'un mois, sa mère morte ne venant plus auprès d'elle, ce fut elle qui alla la rejoindre dans l'autre monde.

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J
Bonne semaine Zaza. Amitiés
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L
non Zaza, il nous faut des histoires qui se terminent bien...c'est trop triste là - bizz quand même
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A
Une jolie histoire, la petite est allée rejoindre sa maman, et ça ne peut pas être triste! Et puis son père ne méritait pas cette enfant! Gros bisous Zaza!
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N
Mais c'est triste comme tout, moi c'est ce couple insouciant que j'aurai envoyé as-padre Bisous ma Zaza
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C
Belle histoire A bientôt
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