Rectificatif :
Je vous conseille de relire le chapitre d’hier
pour comprendre la finalité de ce conte.
ZAZA devait être dans la lune
lors de la mise en page……. !!!
Extraits des Contes Populaires de Basse Bretagne
Bez’a zo brema pell-amzer’
D’ar c’houlz m’ho devoa dennt ar ier.
Et ils s’en retournèrent.
Mais, ils ne revirent plus les choses extraordinaires qu’ils avaient
vues d’abord, et, chemin faisant, le prince demanda à son beau-frère l’explication de tout cela. Alors, il lui parla de la sorte :
— « A présent, je puis parler, et voici ce que signifie tout ce que vous avez vu :
Les deux vaches grasses et luisantes, sur la lande aride, où il n’y avait que de la bruyère, de maigres ajoncs et des pierres, sont de pauvres gens qui vivaient honnêtement, quand ils étaient
sur la terre, donnaient l’aumône, quoique pauvres, et étaient contents de leur condition, et, à présent, ils sont sauvés.
Les deux vaches maigres et décharnées , au milieu d’un excellent pâturage, étaient des gens riches, qui ne faisaient qu’amasser des richesses et convoiter le bien de leurs voisins, ne donnant
pas l’aumône au pauvre, et, quoique riches, ils étaient malheureux. Ils étaient, là où vous les avez vus, dans le purgatoire, et, pour leur pénitence, ils se trouvaient au milieu de l’herbe
haute et grasse, sans pouvoir en manger.
Les deux chèvres qui se battaient avec tant d’acharnement, dans la chemin étroit et profond, étaient deux voleurs, qui ne cherchaient que noise et bataille, et Dieu, pour les punir, les force à
présent de se battre ainsi, depuis bien longtemps. »
— « Pourtant, tous m’ont remercié, quand nous avons passé près d’eux. »
— « C’est parce que vous les avez tous délivrés. Il avait été dit par Dieu qu’ils resteraient en l’état où vous les avez vus, jusqu’à ce que vînt à passer une personne qui ne fût pas morte et qui eût pitié d’eux ; et ils ont attendu longtemps ! »
— « Et ce que j’ai vu dans la vieille église, qu’est-ce que cela signifie ? »
— « J’ai été un mauvais prêtre, pendant que j’étais sur la terre ; j’ai dit beaucoup de mauvaises messes, et commis un grand nombre d’autres péchés, et il avait été dit par Dieu que je ne serais sauvé, moi, ainsi que tous ceux que vous avez vus dans l’église, et qui m’avaient aidé à pécher et péché eux-mêmes avec moi, que lorsque j’aurais trouvé la fille d’un roi pour m’épouser, bien qu’habillé comme un mendiant, et un prince en vie pour me répondre la messe, ici ; j’ai attendu bien longtemps ! Les reptiles hideux que vous m’avez vu vomir, comme tous les autres qui étaient dans l’église, étaient autant de diables qui nous torturaient. A présent, nous sommes tous délivrés, grâce à vous. »
— « Et ma sœur, peut-elle retourner avec moi à la maison ! »
— « Non, votre sœur, qui a contribué à me délivrer, comme vous, viendra, à présent, avec moi au paradis, et vous-même, vous nous y rejoindrez, sans tarder. Mais, il faut qu’auparavant vous retourniez à la maison, pour raconter à votre père et à votre mère et à votre frère tout ce que vous avez vu et entendu ici. Voici une lettre que vous leur remettrez, pour leur dire qu’ils ne soient pas inquiets au sujet de leur fille et sœur, car elle se rend avec moi au paradis, et si elle n’avait pas été ma femme, elle aurait été la femme du diable ! »
Le prince retourna, alors, à la maison et donna la lettre à lire à son père et à sa mère, et leur raconta tout ce qu’il avait vu et entendu durant son voyage. Il mourut, peu après, comme il lui
avait été annoncé, et il alla rejoindre sa sœur et son beau–frère, là où ils étaient, pour rester avec eux à jamais.