Tugdual et Mylène
Troisième partie
- « Mais où allez-vous ! »
"Bro gozh ma zadoù"
- « Mais vous n’entendez donc pas ! Tous les musiciens sont en marche ! Il se prépare une très grande fête ! Dans huit jours ! On célébrera le mariage de notre bon roi Corion ! Un poète se doit de conter cette histoire ! C’est un mariage... d’amour ! Le roi et la princesse s’aiment passionnément ! »
- « Un mariage royal ! Je ne sais si je peux... ! Pensez donc ! Je ne suis point invité ! »
- « Allons donc monsieur le poète ! Ne vous faites pas prier ! Joignez-vous à nous et si la musique ne vous dérange pas ! Alors ! Faisons la route ensemble ! »
- « Et bien soit ! Je vous accompagne ! » Lui dit le poète.
- « A la bonne heure ! Et comment vous appelez-vous monsieur le poète ? »
- « Tugdual ! »
- « Alors ! Ami Tugdual ! Mettons nous en route pour le château du roi ! »
Et les deux jeunes gens vêtus de noir et de blanc se remirent en route au son des instruments, tandis que Tugdual leur emboîtait le pas.
Leur périple dura deux jours et deux nuits et plus ils se rapprochaient de la demeure du roi, plus ils rencontraient d’autres musiciens sur leur route.
Accordéons, violons, tambours, bombardes, cornemuses, flûtes, mandolines, tous les instruments se réunissaient et finissaient par jouer les mêmes morceaux.
Si bien qu’au matin du troisième jour, ils furent près de trois cent musiciens se présentant aux portes de la ville du roi, trois cent musiciens et... un poète bien sûr.
Vous ne me croyez pas ?
Et bien je vous assure que c’est la vérité ! Je l’ai vu, de mes yeux vu, car moi, ZAZA, la conteuse, j’étais là.
C’est d’ailleurs ce jour-là que j’ai rencontré Tugdual et que je suis devenue par la même occasion son ami.
J’étais sagement installée au comptoir d’une taverne quand il est venu commander à boire juste à côté de moi.
Ce jour-là, nous avons conversé de tout et de rien. Le jour suivant, ce fut bien différent.
Durant la route Tugdual avait eu le temps de penser aux mots dont il allait se servir pour vanter l’amour de Corion et de la future reine.
Ce poème écrit au son des musiques qui l’accompagnaient pendant le voyage respirait l’harmonie et la légèreté des notes.
On aurait dit que ses mots glissaient, jouaient, sautaient, courraient, dansaient sur la feuille de papier.
Il décida d’aller voir le jour même le roi et sa fiancée pour le leur lire. Et j’avais décidé de l’y accompagner.
La ville qui jouxtait presque le château se préparait aux réjouissances et revêtait son habit de fête.
La bonne humeur ambiante transpirait et contaminait tous ses habitants.
Tugdual était bien, serein, il sifflotait en arpentant les rues habillées de guirlandes de fleurs de toutes les couleurs. Il avançait la tête en l’air, agrippée entre les guirlandes et les nuages.
Fin de la troisième partie