Un prix scolaire décerné à mon papa
pour son certificat d’étude.
Tellement lu et manipulé par des mains enfantines
Première partie (suite)
Chapitre premier (suite)
Dans lequel le lecteur fait connaissance
Avec quelques hommes d’épée pauvres
Mais malhonnêtes
- Par les cornes de Satan, vas-tu ouvrir !
- Qui est là ? demanda une voix faible.
- Ton maître, ouvre.
Presque aussitôt, la porte tourna sans bruit, livrant passage aux cinq hommes.
L’endroit où ils venaient d’entrer était un vaste caveau de forme ronde.
On n’y voyait pas d’ouverture que la porte d’entrée.
De la voûte, en forme de calotte, descendait quatre grosses lampes de bronze qui éclairaient suffisamment.
Ce réduit était certainement le magasin et l’arsenal des voleurs.
Les objets les plus disparates, les armes de tous les âges et de tous les pays, s’entassaient pêle-mêle, jetés au hasard après l’expédition et en attendant le trafiquant sournois qui viendrait échanger toutes ces étranges marchandises de ce bazar du crime contre de bons et beaux écus.
Il y avait là des haches d’armes, des tapis d’Orient, des lampes d’église, des arquebuses, des brettes de Bretagne, de la vaisselle plate, des bahuts sculptés, des meubles italiens, des habits de velours, des cottes de mailles sarrasines, des selles de femme, des fourrures précieuses, des hallebardes, des épées allemandes, des casques, des arbalètes, ces casse-têtes sauvages, des fauteuils en tapisserie, des miroirs vénitiens, des horloges, des piques, des dressoirs, des boucliers, des voiles de dentelle, des coffres à bijoux, des chaises à porteur, des costumes de théâtre, deux crucifix en argent et un petit canon.
Les bandits jetèrent un regard satisfait sur cet amas de richesse.
Cantaloube, surtout, prenait un plaisir visible à ce spectacle. Ce fut avec peine qu’il s’y arracha.
Comme il détournait les yeux, il aperçut à côté de lui et le considérant avidement, un nouveau personnage à la présence duquel il ne s’attendait sans doute pas, car il brusquement à Mistouflet .
- Ce n’est donc plus Misero qui garde ici… ?
- Mais, non.
- Qu’est-ce qu’il est devenu, Miséro ?
- Est-ce que tu t’intéressais à lui, par hasard ?
- Réponds !
- Eh bien, il est mort !
- Comment cela ?
- Ah, tu m’ennuies avec tes interrogations sans fin ! Il est mort comme on meurt, en perdant la vie. Voilà tout.
- Par la potence ! gronda la Colombe dont les narines frémirent, tu vas répondre ou sinon …
- Sinon quoi ? interrogea Mistouflet en se plantant sous le nez de Cantaloube.
Il n’en dit pas plus long, le jeune homme venait de le saisir à bras-le-corps et l’envoyait rouler au bout du caveau avec une force qui stupéfiait dans ce corps d’apparence si frêle.
Le bandit se releva tout meurtri et violet de colère. Il voulut dégainer.
La Colombe se mit à rire.
- Ne fais pas le méchant, mon garçon, dit-il, je viens de te caresser, si tu ne restes pas tranquille, je vais mordre.
En grommelant, Mistouflet repoussa sa rapière.
- Ah bien, maintenant tu vas me dire de quoi Miséro est mort, interrogea de nouveau Cantaloube.
- De ça ……
Et de son doigt osseux, le bandit désignait un long poignard qui dansait à sa ceinture.
- Qu’avait-il fait cet enfant ?
- Il avait été insolent
- C’est bien. Maintenant qui est celle-ci ?
A DEMAIN POUR LA SUITE